Avec plus de cent textes écrits par trente-trois auteurs majeurs, cette anthologie offre une vision détaillée des principales problématiques auxquelles les philosophes en terre d'islam ont été confrontés, ainsi que des solutions spéculatives qui ont été déployées. Elle remédie ainsi à l'absence de reconnaissance des nombreuses richesses de cette tradition philosophique.Lecteurs et lectrices y découvriront les textes de figures emblématiques comme Kindī, Fārābī, Ibn Sīnā (Avicenne), Ghazālī et Ibn Rushd (Averroès), mais aussi des fondateurs d'écoles, comme Suhrawardī (le maître de l'ishrāq) et Mīr Dāmād (surnommé " le Troisième Maître "), sans oublier leurs disciples et leurs adversaires.Bilingue, cette anthologie présente en même temps les textes originaux et leur traduction dans une langue fidèle à la subtilité des concepts et dépourvue de néologismes abusifs. Elle est d'une portée pédagogique accessible aussi bien aux débutants qu'aux étudiants confirmés.
Au premier temps de la traduction du désir érotique est le mot. La littérature arabe s'en saisit, fixant des normes à la sexualité: licite, légitime, transgressive, interdite ou impensable… Elle combine alors ces mots du corps, les dissimule par la métaphore ou en expose la crudité avec gourmandise. Lorsque d'autres langues et cultures s'approprient l'erotica arabe, la transposent et l'exotisent, les originaux ré-encodés stimulent sous la plume du traducteur d'autres formes du désir que celles imaginées par leurs auteurs. Si la traduction a lieu quelques siècles après l'écriture, l'écart temporel achève alors de reconfigurer le sens des mots et la portée du désir.Les treize contributions de ce volume, certaines en français, d'autres en anglais, offrent des perspectives novatrices sur des textes célèbres ou inédits, et invitent à explorer les relations érotisme-cuisine, érotisme-haschich, érotisme-violence, érotisme-dégoût, alliant un corpus ancien à des sources contemporaines: du cinéma au Code pénal, en passant par la chanson. Ensemble, elles permettent d'approcher le rapport des arabophones à l'obscénité, aux catégories sexuelles, aux écarts vis-à-vis d'une norme comportementale fluctuante et insaisissable, en confrontant ces Mots du désir aussi bien à leurs expressions médiévales qu'à celles plus contemporaines qui s'inventent aujourd'hui dans un cadre globalisé.
La notion de ?adab est très importante dès lors qu'on aborde le monde arabe dans sa période dite classique.Le terme est généralement traduit par "littérature", mais à l'origine il recouvre un sens plus large, davantage lié à un savoir-être courtois et urbain, comprenant notamment la maîtrise de la prose par des auteurs qui furent en premier lieu de hauts fonctionnaires oeuvrant aussi bien à l'administration qu'aux domaines juridiques et religieux.C'est principalement leurs écrits narratifs ou ceux renvoyant à la morale et à l'éthique que la tradition académique a retenus comme étant le noyau dur à partir duquel se sont développés les canons du ?adab. Mais qu'en est-il de la riche production qui existe en dehors de ces domaines?Le présent ouvrage s'inscrit dans une nouvelle orientation des études arabes visant à redessiner les frontières du littéraire dans le domaine des sources arabes. Le parti pris est ainsi de s'intéresseraux écrits classiques dont on considère, à tort ou à raison, qu'ils ne relèvent pas de ce registre. Neuf contributions issues des études littéraires, islamologiques et historiques sont rassemblées ici afin de permettre à des textes, pourtant différents par leur nature, leur genre ou leurs origines intellectuelles, d'entrer en interaction, révélant ainsi des territoires dont l'approche par des outils littéraires est encore rare, voire inédite.