Destructions, spoliations et sauvetages d'archives. 1789-1945
Les destructions ou les violences faites aux archives accompagnent l'émergence de la notion de patrimoine. Entre 1789 et 1945, la France a vécu plusieurs révolutions, connu bien des renversements de régimes politiques et subi deux guerres mondiales qui ont affecté, parfois lourdement, son patrimoine archivistique. Cet ouvrage, reprenant la plupart des documents de l'exposition du même nom tout en l'enrichissant d'autres textes et documents, en retrace l'histoire, encore méconnue.
Pourquoi la Bretagne est-elle si présente dans les musées et les beaux-arts en général ? Pourquoi reconnaît-on immédiatement la Bretagne dans certains tableaux ? La littérature met-elle en valeur les mêmes facettes de cette image ? La littérature et les beaux-arts se nourrissent-ils mutuellement dans ce domaine ? Le lecteur trouvera dans cet ouvrage une réflexion collective sur la construction de l'image de la Bretagne, réflexion menée à partir de productions artistiques et littéraires – en breton, en français, en langage pictural, photographique, architectural ou musical?– dans lesquelles la Bretagne, plus qu'un décor ou un thème, devient une idée. Autrement dit, quand l'image montrée représente une idée qui la dépasse et lui survit. Lorsqu'un peintre peint ou un auteur écrit la Bretagne, que dit-il de lui, de son époque, de sa position sociale, de son appartenance à un groupe, une école, une classe, de son public, etc. ? Et derrière la grande variété des expressions de la Bretagne, y a-t-il un " se dire " commun ? On trouvera également dans cet ouvrage des réflexions sur des artistes qui disent certes la Bretagne, mais surtout s'expriment à travers elle, et sur l'articulation de l'esthétique et du politique que cette démarche engendre.
La production de Georges Maillols reflète avec une limpidité troublante un demi-siècle d'architecture en France. L'influence des courants de pensée, des impératifs normatifs, des techniques de construction et des évolutions dans les modes de vie s'y exprime directement. Elle s'établit, pour une écrasante majorité, dans une capitale régionale, Rennes, où il a bâti plus de 10 000 logements et qu'il a parsemée d'icônes des Trente Glorieuses : les tours jumelles des Horizons, un des premiers immeubles de grande hauteur à usage d'habitation en France, et la Barre Saint-Just, à la silhouette de paquebot. Acteur inlassable des rénovations urbaines, il contribue aussi largement à la construction des logements d'urgence, des grands ensembles dont il étend l'expérience en Algérie, des lotissements dans les communes rurales, puis des zones d'aménagement concerté (ZAC), après 1967. Son implication dans le développement des sites universitaires est décisive. Il conçoit des lieux de culte, de travail, de santé et même des projets de stations balnéaires pharaoniques, qui rappellent à quel point le travail de l'architecte participe à toutes les étapes de la vie. Marquée par une ouverture d'esprit sans limite et un grand pragmatisme, son œuvre est d'une ampleur extraordinaire et d'une diversité déroutante. Elle devient intelligible grâce à cette unité de lieu et à une chronologie d'ensemble. La qualité de vie dans les logements, la signification des architectures dans le " parlement de pierres " que constitue la ville, les solutions spatiales, techniques et morphologiques apportées par Georges Maillols au logement et les définitions successives de l'idée de progrès sont analysées dans ce livre, à la lumière de l'usage contemporain. Il est temps en effet de soumettre à un jugement critique l'œuvre d'un héros méconnu de l'architecture moderne et de l'apprécier, avec ses qualités et ses lacunes, comme un héritage du XXe siècle.
Les mutations d'un château provençal (XIeXVIIIe s.)
On pouvait imaginer que les historiens de l'art ou les archéologues s'intéresseraient à cet édifice majeur. Or, malgré son importance régionale et sa notoriété littéraire portée par Mme de Sévigné, l'étude d'ensemble du château et du bourg restait à faire pour l'essentiel et ce n'est pas le moindre des paradoxes de Grignan. L'ensemble des données archéologiques, architecturales et documentaires mises au jour ont autorisé une monographie de ce château et de ses mutations sur la longue durée, du XIe au XVIIIe siècle, abordant aussi, au-delà de son démantèlement de l'An III, le processus de sa patrimonialisation aux XIXe et XXe siècle. Les bâtisseurs du château moderne ont dû tenir compte des structures architecturales peu à peu mises en place du XIe au XVe siècle. D'autre part la création du castellum (le château) au XIe siècle, dans le contexte de la seigneurie banale émergente, commande la genèse du bourg, puis son développement avec l'essor du fortalicium (le château-fort). Le château et son église collégiale, entre la fin du XVe et la fin du XVIIIe siècle, forment le point focal d'une recherche favorisée par l'importance des éléments conservés en élévation. Les sources possibles des chantiers du milieu du XVIe siècle sont multiples, de l'antiquité méridionale à la Picardie contemporaine. Il semble même possible d'identifier Grignan avec Rosmarino, château pour lequel un projet non réalisé a été conçu vers 1552 par Sebastiano Serlio. Grignan joue dans l'architecture provençale et rhodanienne un rôle illustré par le groupe des châteaux tricastins qu'il forme au XVIe siècle avec ceux de Suze-la-Rousse et La Garde-Adhémar. Quant au chantier des années 1688-1690, marqué par l'œuvre de Jules Hardouin-Mansart, il constitue la dernière extension du château que Mme de Sévigné qualifie alors de palais d'Apolidon.
Quelle institution a formé, depuis deux siècles, l'ensemble des cadres de la société, puis à partir des années 1960 la très grande majorité d'entre nous, en concertation ou en concurrence avec les établissements privés ? Comment expliquer qu'une telle richesse patrimoniale soit quasiment inconnue ? Comment admettre que nous échappe plus longtemps le reflet aussi fidèle des évolutions de notre société, du temps des lycées impériaux et de leur uniforme à l'apparente liberté de la jeunesse d'aujourd'hui ? Comment continuer à ignorer une société aussi diverse et aussi mouvante, celle des professeurs et des lycéens, des proviseurs et des parents, des personnels les plus divers dont certains – le pion, par exemple – sont devenus des symboles ? Et comment ne pas mesurer la mutation intervenue en 1986, lorsque les lycées sont passés sous l'aile des conseils régionaux ? Ce dictionnaire rend accessible l'extraordinaire foisonnement de la réalité lycéenne : l'histoire de chaque lycée public de la région, professionnel aussi bien que général, agricole aussi bien que maritime ou… militaire. Le temps des " Petits lycées ", des classes enfantines et des humanités classiques, et celui des revendications lycéennes, de la technologie et de l'enseignement des métiers. Les odeurs de craie et celles des dortoirs, tout comme le temps de l'informatique et de la communication. La nostalgie, les associations d'anciens élèves, et l'éducation à la citoyenneté. D'éminentes figures – Hélias… – et d'autres moins illustres mais qui permirent, par exemple, que les filles accèdent enfin à l'égalité éducative. Il en ressort des " premiers de la classe " mais aussi des établissements qui luttent, pied à pied, pour donner à leurs élèves une égalité des chances. Un constat très fort : l'excellence éducative. Des découvertes : l'enracinement breton de bien des établissements. Des émotions : devant les sacrifices de la Résistance ou, d'une tout autre nature, devant les traces rarissimes des libertés prises par les lycéens d'autrefois. Et ces petits riens qui ont fait la vie, de Bonaparte à nos jours. Un dictionnaire peut être un livre de passion…
Diversité et conservation des lépidoptères rhopalocères en Loire-Atlantique et en Vendée
Fruit de vingt années de recherches de Christian Perrein et de l'Atlas entomologique régional (Nantes), cet ouvrage est une séduisante et vaste synthèse régionale sur les plus médiatiques représentants de notre petite faune : les papillons de jour ou lépidoptères Hesperioidea et Papilionoidea de la Loire-Atlantique et de la Vendée. Cette Biohistoire des Papillons est une première du genre en entomologie, reposant à la fois sur une hyperprospection contemporaine des espèces et sur la plus importante enquête historique jamais réalisée en France sur un groupe zoologique. En associant l'histoire des papillons à celles du climat, des milieux et des hommes, d'une part, en mémorisant l'aventure des entomologistes témoins de cette récente histoire des papillons, d'autre part, l'ouvrage contribue à l'émergence d'une histoire du vivant à l'échelle de l'humanité ou, autrement dit, à une histoire de l'artificialisation de la biosphère. En valorisant les collections entomologiques publiques et privées, cette Biohistoire des Papillons participe également d'une prise de conscience de la richesse de notre biopatrimoine. Les deux premières parties présentent le territoire d'étude, ainsi que trois siècles de lépidoptérologie et de muséologie régionales. Corps de l'ouvrage, la troisième partie détaille toutes les espèces actuelles, non revues ou éteintes, avec des monographies illustrées et savantes, offrant une information scientifique et culturelle souvent originale, ainsi qu'une iconographie et une cartographie diachronique référencées. Plusieurs chapitres sur l'érosion de la biodiversité et la biologie de la conservation constituent une quatrième partie d'actualité scientifique. Véritable monument élevé à la culture naturaliste régionale, la cinquième partie est un dictionnaire biographique de tous les entomologistes et témoins ayant œuvré à cette cartographie historique et contemporaine
L'Amoco Cadiz échoué devant Portsall, l'Odet apparemment immuable devant les flèches de la cathédrale de Quimper, le pont transbordeur de Nantes, la grève du Joint français… et plus simplement le très ancien portrait de famille ou la photographie de mariage : les photographes nous ont construit une image de la Bretagne.Mais comment l'ont-ils peu à peu façonnée, transformée, jusqu'à imprimer dans les mémoires une vision peut-être fortement déformée ? Comment ont-ils influencé l'identité régionale ?Depuis 1841 – deux ans seulement après l'invention de la photographie –, la Bretagne est photographiée. Mais jamais on n'avait tenté de proposer une vue d'ensemble qui fasse appel à toutes les époques et tous les types de photographies, qu'elles soient restées privées, éditées, diffusées en cartes postales ou… mises en ligne. Plus de 160 artistes sont mobilisés – sans compter les clichés restés anonymes ! –, des documents venus des collections publiques et privées de Bretagne et de toute la France, d'Allemagne, du Royaume- Uni, de Suisse, des États-Unis, du Canada…Pour nous livrer plus de 500 photographies, en majorité inédites. Une source d'émotion devant la beauté, l'occasion de sourire parfois, de réfléchir à ce qui a façonné notre imaginaire, nos représentations de la Bretagne. Une manière, enfin, de rendre hommage à celles et ceux à qui nous devons tant : les photographes.
Ce beau-livre rassemble pour le public francophone une masse d'informations et une iconographie exceptionnelle sur la Croatie du temps du baroque et des Lumières. Il confirme la continuité de la langue et de la culture croates à travers les siècles, ainsi que leur identité au sein de l'Europe. Toute la richesse et la diversité de créativité artistique et scientifique de cette période y sont présentées, preuve que malgré leur position marginale, les pays croates ne restent pas à l'écart du renouvellement des arts et de la pensée. En coédition avec l'Académie croate des sciences et des arts et Školska knjiga. Avec une préface d'Ivan Supičić et une introduction d'Olivier Chaline.
Comment les photographes ont-ils peu à peu façonné, transformé et imprimé dans les mémoires notre vision de la Bretagne ? Avec 500 photographies, en majorité inédites, cet ouvrage propose une vue d'ensemble de la Bretagne photographiée depuis 1841 : photographies restées privées, éditées, diffusées en cartes postales ou mises en ligne, signées ou anonymes, provenant des collections publiques et privées de Bretagne et de toute la France, d'Allemagne, du Royaume-Uni, de Suisse, des États-Unis ou du Canada. Une source d'émotion devant la beauté, l'occasion de sourire parfois, de réfléchir à ce qui a façonné notre imaginaire, nos représentations de la Bretagne. Cet ouvrage sera réédité en avril.
Abondamment illustré par des photographies et des documents d'archives inédits, cet ouvrage constitue un apport décisif à l'histoire maritime en retraçant la création et le développement de la ville-arsenal de Brest. L'histoire des sciences et techniques appliquée au domaine maritime et militaire éclaire une triple évolution : celle des vaisseaux, des canons, des forts et batteries de côte. Des fortifications de Vauban aux blockhaus du Mur de l'Atlantique, on y trouvera une étude détaillée de l'ensemble des éléments de défense de l'arsenal ainsi que des établissements industriels et logistiques qui lui sont liés, dont des sites peu accessibles voire inédits. L'inventaire, Cahiers du Patrimoine 94.
Largement illustré, cet ouvrage issu d'une exposition tenue aux archives départementales d'Ille-et-Vilaine, nourri par un riche fonds documentaire, dresse le catalogue de l'œuvre religieux laissé par Arthur Regnault et explique comment il est devenu un marqueur indiscuté de l'identité régionale. Regnault s'installe à Rennes en 1866 pour une carrière qui dure plus de soixante ans. Sa culture personnelle, très polyvalente, sa science de l'archéologie, très aigüe, transparaissent dans un catalogue éblouissant des styles historiques. Il produit un véritable condensé de l'art européen et de l'histoire chrétienne dont l'influence s'étend, par l'intermédiaire de la congrégation des eudistes, jusqu'au Canada et, même, au Japon. En coédition avec les archives départementales d'Ille-et-Vilaine.
Inauguré en 1972, le barrage d'Arzal-Camoël a modifié la vie de l'estuaire de la Vilaine. Cet ouvrage retrace pour la première fois la genèse de ce projet et sa réalisation, ainsi que l'histoire des usagers et des riverains du fleuve. L'Institution d'aménagement de la Vilaine, gestionnaire du barrage et responsable de l'alimentation en eau potable d'une région qui s'étend de Vannes à La Baule et Saint-Nazaire, en passant par Redon et bientôt Rennes, doit aujourd'hui faire face à de nouvelles problématiques et concilier des intérêts parfois contradictoires : pêcheurs, mytiliculteurs, plaisanciers ou agriculteurs doivent tous apprendre à partager un espace naturel très sensible, l'estuaire de la Vilaine. En coédition avec l'Institution d'aménagement de la Vilaine.