Le numéro a réussi à échapper au discours des sociologues sur les pratiques professionnelles des cuisiniers. Par contre il est empreint d'interrogations historiques, comme si la pratique culinaire était à la recherche d'un sens. Signalons que les illustrations sont de Wolinski.
Les auteurs s'attachent à éclairer l'évolution des relations de couple à la lumière de quelques données de l'analyse sociologique. Le volume a été réalisé avec le concours de l'Association pour l'accueil des femmes en difficulté (APAFED). Des exemples pris au Brésil et au Canada élargissent le spectre de la violence conjugale. Le cycle de la violence familiale qui se perpétue au travers des générations met aussi en lumière la maltraitance des enfants.
Deux principes sont à l'origine de la création de l'OMS en 1946 : une définition de la santé entendue comme "complet bien-être physique, mental et social" et un droit à la santé comme droit humain imprescriptible. A un niveau international s'inscrivait l'idée que le domaine sanitaire était tout autant affaire de société et de culture que de fonctionnement biologique. Ce droit à la santé n'a pourtant jamais été accompagné d'un texte d'application et s'est réduit en fait à un droit aux soins médicaux. La sociologie a depuis longtemps montré les incidences du social sur l'état de santé ou de maladie. Si au cœur du médical apparaît le social, la question entre le médical et le juridique devient centrale. Au sommaire : M. Druhle, S. Clément, A. Lovell et M. Membrado, "Contrebande aux frontières du médical et du social" ; A. Thébaud-Mony, "Santé, travail et précarisation sociale en banlieue parisienne" ; A. Ogien, "Les registres de description de la toxicomanie", J.-C. Guyot et P. Laudoyer, "Santé publique et toxicomanie : un enjeu municipal" ; F. Sicot, "Une étape dans la construction sociale des troubles mentaux des personnes les plus défavorisées" ; V. Hélardot, "Médiation sanitaire et hébergement" ; C. Beslay et M.-C. Zelem, "L'effet Hawthorne dans les protocoles de recherche VIH".
Le thème abordé dans ce volume est celui de la formation des étudiants en soins infirmiers et, au-delà, celui de la profession infirmière et de son devenir. Est-il utile de rappeler que, par son effectif, cette profession est la plus importante du monde hospitalier ? Toute réflexion sur la formation de ces personnels aborde donc une question capitale dans le domaine de la santé.
Au sommaire : J.-P. Callède, "Qu'est-ce que croire ?" ; D. Ducassou, "À propos de l'imagerie médicale : réflexions concernant la formation du médecin et l'information du public" ; J.-M. Clément, "L'hôpital public victime de son efficacité !..." ; J.-J. Le Pennec, "Croyances en la guérison" ; J. Benveniste, A. Ghazi et A. Kahn, "Débat" ; B. Vitris, "Questions/réponses autour de l'acupuncture" ; A. Donnars, "La sophrologie aujourd'hui" ; J. Andoche, G. Bessières, E. Delossedat et M. Rivière, "Médecine et pluriculturalisme. Une expérience clinique à l'île de la Réunion" ; J. Minaberry, "Croyances et nutrition chez les médecins du 19e siècle à nos jours" ; B. Traimond, "Le pouvoir de la maladie. Approche ethnologique" ; B. Allemandou, "Mesmer et le magnétisme. Imagination et métaphore" ; S. Fauché, "Paul Carton et le Décalogue de la santé" ; M. Bouix, "Analyse de livres".
Le droit à la santé est-il un droit qui s'use ? En France où le système de santé unique s'est imposé, les inégalités d'accès se recomposent. La protection sociale concerne tous ou presque tous mais non l'accès à une couverture complémentaire qui préfigure le développement de mécanismes de solidarité à deux vitesses. Aux systèmes de santé défaillants s'ajoute la précarisation durable, structurelle du salariat et le retour des formes d'exploitation qui acculent les médecins du travail à une situation paradoxale : face à une logique implacable d'espoir d'emploi, ils se rendent coupables de complicité et de recel de "maux sociaux". Ils prennent la parole pour rompre le silence. Au sommaire : M.I. Freitas, "La réforme sanitaire : au Brésil une voie démocratique ?" ; J.-C. Guyot, "Démocratie, santé et protection sociale" ; "Précarisation du travail et santé" ; B. Allemandou, "Une exception à la liberté d'association : l'Ordre des médecins" ; J.-J. Le Pennec, "De l'injonction thérapeutique" ; J.-M. Aubry, "L'information du malade. Quelques aspects juridiques" ; A. Garay, "Choix thérapeutiques et transfusion sanguine" ; G. Charles, "ADD : American Democratic Disability ?" ; M. Bouix, "Démocratie et citoyenneté : perspectives socio-historiques" ; J. Petaux, "Le contrat. De la promesse mythique à l'espérance impossible".
Au sommaire : D. Fassin, "Ville et santé dans le Tiers Monde" ; A. Soubeiga, "Se soigner dans la ville : la santé publique en procès ?" ; P. Guillaume, "L'assistance entre État et collectivités territoriales, en France, au 19e siècle" ; B. Allemandou et J.-J. Le Pennec, "Faut-il supprimer les hôpitaux dans les villes ?" ; B. Serrat, "Quel rôle pour les communes ?" ; V. Raboisson, "Villes-Santé : une intention stratégique" ; B. Goudet, "Promotion de la santé, précarité et politique de la ville" ; C. Clément, J. Montovani et M. Menbrado, "Localisation urbaine et expression du vieillissement" ; F. Vedelago et P. Laudoyer, "Le citoyen toxicomane" ; B. Hérault, "Les mirages de la ville. Remarques sur les problèmes sociaux urbains".
Dans ce volume, la réflexion porte sur les rapports que les professionnels du champ médical ou psychiatrique entretiennent avec les patients d'origine musulmane et sur la façon dont les musulmans construisent leurs images de la santé, de la vie et de la mort.
C'est une réflexion sur l'avenir de la psychiatrie qui nous est proposée ici. Une fois mise en place la politique de secteur et remises en cause les pratiques aliénistes, assiste-t-on à une banalisation des pratiques psychiatriques se fondant dans le modèle médical et médico-social dominant ? La parole est donnée à des psychiatres qui ont participé à la constitution du Collège de psychiatrie de Bordeaux où a été défini un modèle de formation original : apprentissage de la psychiatrie par une confrontation au malade mental dans le cadre d'un exercice de responsabilités au sein d'une équipe soignante et articulation de ce savoir clinique à un savoir théorique dispensés dans le cadre de séminaires. L'originalité de ce dispositif réside surtout dans les prises de position idéologique : contre l'enfermement des malades mentaux dans des asiles, pour leur redonner un statut de sujet, pour éviter toute ségrégation des lieux de soins, pour accepter au sein même du Collège la présence de tenants de positionnements théoriques différents, y compris la participation de sociologues, de philosophes, d'anthropologues.
L'hôpital a subi des mutations considérables au cours des dernières décennies. Perdant sa fonction asilaire il est devenu un haut lieu de la technicité et de la recherche de pointe. Véritable mégapole, souvent la plus grosse entreprise du département par le nombre des personnels employés, il pose des problèmes de gestion non seulement au regard de l'évolution de notre système de protection sociale mais aussi sur le plan de son articulation avec l'ensemble de notre dispositif de soins. Les dépenses hospitalières représentent quelque 50 % des dépenses de santé de la population. La réforme du 31 juillet 1991 est la dix-huitième depuis la loi du 31 décembre 1970 qui avait déjà pour but de rationaliser les soins hospitaliers. Si l'hôpital est en souffrance, ce n'est pas par manque de soins de la part du législateur.