Dimanche 26 décembre 2004. La terre tremble au large des côtes de Sumatra. C'est l'un des plus puissants séismes jamais enregistrés (magnitude 9.3). S'en suit un tsunami cataclysmique, le plus meurtrier de l'histoire avec près de 230 000 victimes. Les vagues ont ravagé les côtes indonésiennes proches, avant de se propager vers la Thaïlande, le Sri Lanka, l'Inde puis les côtes africaines. La province d'Aceh, au nord-ouest de Sumatra, est de loin la plus touchée. La moitié de la ville de Banda Aceh est rasée par des vagues de plus de 15 m de haut, l'eau ayant même atteint une hauteur de 50 m sur les falaises de la côte ouest de Lhok Nga. De nombreux villages sont rayés de la carte.Durant près de deux ans (2005-2006), les scientifiques du programme de recherche " Tsunarisque " se sont relayés sur le terrain pour essayer de décrypter, reconstituer le tsunami dans ses moindres détails, afin de tirer les enseignements d'une catastrophe hors norme et de proposer des stratégies de prévention plus efficaces. Cet ouvrage retrace tout ce travail en trois volets : tout d'abord la reconstitution et la modélisation du tsunami, de l'extension des vagues à la cartographie des dégâts infligés au bâti, ensuite l'impact du tsunami sur l'environnement, et notamment les formes d'érosion et de dépôts, et enfin les aspects socioculturels, des facteurs ethniques aux enjeux de la reconstruction et de la prévention.
Un concept-valise ?Une auberge espagnole ?Un lieu commun médiatique ?Un sujet de société ?Un nouvel objet scientifique ?Une figure de l'angoisse sociale ?Quelle est la part de la réalité et quelle est celle de nos représentations collectives ?Faut-il en attendre des bénéfices ou faudra-t-il en supporter les inconvénients ?À quels coûts et pour qui ?Qu'est-ce donc que le changement ?Qu'est-ce que le changement environnemental en particulier ?Anticiper, agir, réagir, pour ne pas subir...
Ce livre de géographie historique, culturelle et politique traite des recompositions territoriales et identitaires engagées en Éthiopie depuis la chute de Mängestu, en 1991. En décrétant, en 1975, une Réforme agraire radicale, les militaires visaient plus que la redistribution de la terre, ils faisaient du " temps long table rase ". Ils rompaient avec la territorialisation fondée sur le mythe salomonien : les Éthiopiens, le Peuple élu, habitent les hautes terres, la Terre sainte. Ayant reconnu l'égalité entre les cultures et les peuples d'Éthiopie, la Révolution formait le projet de changer leur répartition et leur habitat de façon à favoriser leur fusion et l'éclosion d'un peuple " socialiste ". Cette nouvelle identité sans racine, sur un territoire devenu uniforme, brisait les liens séculaires unissant les populations et leur Terre sainte. Comme les dirigeants de l'Ancien Régime, les militaires ont sous-estimé les effets de la révolution démographique des années 1960, échoué dans la lutte contre les famines et perdu, comme lui, le pouvoir. Le mythe biblique doit composer avec le réveil des identités " ethniques " et religieuses régionales et avec la répétition des crises de subsistance. Désormais découpée en États-régions ethnofédérales, au nom de la démocratie, et amputée de l'Érythrée, la Terre sainte n'est plus en mesure de nourrir ses enfants, toujours plus nombreux. Le temps court des événements, de l'actualité défie l'ordre voulu par Dieu sur les hautes terres.
La PAC et les plateaux du sud-est du Bassin parisien
Dans le cadre de la "politique agricole commune", le livre analyse le devenir de l'agriculture pratiquée sur les plateaux de Bourgogne, de Langres et du Barrois. S'appuyant sur des études statistiques, des informations collectées auprès des différents organismes institutionnels mais aussi sur des enquêtes menées auprès des agriculteurs eux-mêmes, l'auteure montre que, malgré une dépendance à la fois économique, politique et administrative d'un système de production longtemps rigide et limité dans ses rendements, des tentatives existent pour créer une "agriculture durable" raisonnée, davantage territorialisée et à plus forte valeur ajoutée, articulant les logiques du développement agricole et celles du développement rural local.
Logiques d'action des propriétaires privés et production de l'espace forestier : l'exemple du Rouergue
Le livre est centré sur la forêt de la moyenne montagne aveyronnaise et se propose d'examiner, à partir de cet exemple, l'appropriation et l'exploitation privées de l'espace forestier. S'appuyant sur un des concepts fondamentaux de la géographie, la production de l'espace, l'auteur analyse comment l'espace naturel forestier devient un espace social et se reproduit, sous le régime de la propriété privée. Une première partie est consacrée à la définition de la forêt privée et aux caractéristiques de l'espace forestier considéré; la seconde expose les logiques d'action des propriétaires forestiers ; enfin, sont précisés les liens existant entre la gestion privée et les enjeux forestiers formulés dans l'espace public de discussion, en particulier à travers la mise en place des " groupements forestiers ".
Six auteurs géographes et architectes, spécialistes de l'Asie orientale, ont ensemble réfléchi à un des lieux de sociabilité par excellence, dans le monde contemporain, le grand hôtel. Objet urbain importé d'Occident dans la deuxième moitié du XIXe siècle, témoin de l'ouverture de l'Asie orientale aux influences de l'architecture et de la société occidentale, il a participé à la modernisation et à la construction urbaines. Mais il a aussi acquis une spécificité significative, entre occidentalisation et identité asiatique, entre instrument de la mondialisation et symbole d'une tradition locale retrouvée. La Chine, la Corée et le Japon sont les pays qui ont retenu spécialement l'attention des auteurs. Ils analysent la localisation, l'architecture et l'histoire des grands hôtels. Multifonctionnels, lieux de luxe, de mondanité et de relations avec les clientèles étrangères, ils participent à la mise en scène du rang social des bourgeoisies locales.