Chaque jour, nous expérimentons, tous et toutes, des situations dans lesquelles nous sont rappelées les conduites sociales, vestimentaires et corporelles que l'on se doit de tenir lorsqu'on est un jeune homme/une jeune femme, un homme ou une femme d'âge mur ou plus âgé. Qu'il s'agisse de ce décolleté un peu trop osé pour " quelqu'un de cet âge " ou de cette tenue dont on dira qu'elle fait " vieux beau " : nombreux sont les exemples montrant la complexité des normes façonnant les corps au gré des âges et les âges à travers les corps.Et pourtant, ce qui se laisse voir dans les vies ordinaires comme un tout indissociable (on n'est pas une femme/un homme plus un vieux/une vieille mais une vieille femme ou un vieil homme !), a été scientifiquement construit comme deux objets distincts aux frontières étanches.Issu d'une manifestation scientifique organisée à Nancy en 2011, cet ouvrage se propose de confronter deux types de perspectives : celles se focalisant sur la définition sociale des âges et des parcours de vie et celles s'intéressant aux pratiques par lesquelles on assigne aux hommes et aux femmes des qualités asymétriques au nom de leur " sexe biologique ". A travers des terrains divers (école, famille, santé, emploi, vieillissement et grand-âge), les contributions réunies dévoilent les contours d'une police des âges et du genre qui n'a, en rien, été effacée par la montée des normes individualistes et la diversification apparente des parcours de vie mais qui s'en est trouvé profondément recomposée.
La gouvernance territoriale dans le secteur socio-éducatif
Depuis plus de vingt ans, les scènes d'action publique connaissent un changement de posture d'intervention dont la politique de la ville constitue — si ce n'est l'acte fondateur — à tout le moins l'exemple le plus connu. D'un côté, l'État impose le cadre des négociations et la méthode de travail. De l'autre, il laisse aux instances "les plus proches du terrain" le soin de sélectionner les problèmes à traiter et les réponses à apporter. Tel est précisément le cas du Contrat Educatif Local (CEL) qui invite les collectivités territoriales, les services étatiques déconcentrés et les associations à définir un projet éducatif, englobant tout à la fois les actions préventives déployées dans les quartiers urbains fragilisés mais aussi les nombreuses initiatives péri et extrascolaires développées sur l'ensemble de la ville. Quelles sont les pratiques parentales et juvéniles nécessitant un "redressement institutionnel" ? Quelles réponses apporter ? Et qui doit les coordonner ? Cruciales, ces questions doivent désormais être résolues tant par les animateurs en charge de l'accueil des publics que par des responsables institutionnels, appelés à s'attribuer des places dans cette politique en germination. Manifestement, à travers ces contrats territoriaux, l'État institutionnalise une forme de "laisser-faire" dont les effets doivent être appréciés. En la matière, l'élaboration du CEL Toulousain montre comment ces acteurs, sommés d'agir sans mandat, ni casuistique clairs, développent des techniques d'influence bouleversant les normes et les modes de fabrication des politiques sociales territoriales. Considéré sous cet angle, le cas étudié interroge plus largement, le déploiement et les effets d'un "pilotage non autoritaire des conduites" dont la gouvernance constitue un terrain d'observation privilégié.
Les histoires comparées de la société japonaise et de la société française conduisent à redécouvrir deux mondes originaux, deux univers opposés de moeurs et de croyances, sources de nouvelles leçons d'anthropologie. Mais, par-delà le passé, comparer les univers sociaux d'aujourd'hui, avec les instruments de la sociologie, c'est, au contraire, rapprocher ce qui était distant, découvrir deux mondes affrontés aux mêmes défis, préparés différemment à les relever.Les politiques publiques concernant le grand âge ne peuvent en effet, se limiter à la répétition des moyens et des valeurs du passé, elles doivent s'adapter aux données démographiques, aux besoins nouveaux, aux attentes nouvelles, comme à l'évolution des représentations sociales concernant le vieillissement. Ces principes de politique publique sont poursuivis, sinon identiquement, du moins comparativement au Japon et en France.Comprendre les politiques publiques concernant le grand âge, dans tous leurs aspects contemporains, est l'ambition de cet ouvrage. Partant d'une approche comparée internationale, ce dernier tente de répondre aux nombreuses questions complexes que posent la longévité et son traitement social, public.- Comment définir la notion d'intérêt public ? D'où procède ce dernier ? Qui en assure la gestion ? Quelles sont les différentes formes de l'espace public ? Selon quels processus s'élaborent les politiques publiques ?- Comment des sociétés différentes problématisent-elles la question du vieillissement et construisent-elles de nouveaux parcours de vie ?- Quelle est la nature des politiques publiques face à la longévité ? Que nous disent-elles des représentations actuelles sur le vieillissement ?- Quels dispositifs sont inventés pour compenser les divers problèmes individuels et collectifs générés par l'allongement de la vie ? Les personnes vieillissantes sont-elles associées ? Quelle est la source du financement : l'État, les assurances sociales, les organismes privés ou encore les collectivités territoriales ?