En pays Lobi, au sud-ouest du Burkina Faso, en 1988, on fête les secondes funérailles de Binduté Da. Événement culturel et historique exceptionnel, cette cérémonie est, au-delà des rituels plus ou moins immuables, une improvisation collective, une ultime rencontre entre le passé et le présent. L'épopée, qui est ici la forme même du rite, trouve un autre écho dans une combinaison réfléchie des formes d'expression verbales et visuelles : discours scientifique et construction cinématographique créent ainsi une variante du rite pour le comprendre et le traduire.
En Côte d'Ivoire, les "prophètes" reçoivent des patients qui veulent guérir et trouver une explication au malheur qui les frappe. Sébim Odjo est l'un d'eux. Mêlant des inspirations chrétiennes et musulmanes, prêchant comme les prophètes du début du siècle l'abandon des "fétiches", il s'inscrit dans une longue tradition de guérisseurs. À mi-chemin du juge et du guérisseur, il est passé maître dans l'art de déceler les causes de la maladie.