Journal des voyages avec les enfants d'Orléans (1788-1790)
Gouverneure des enfants d'Orléans, Félicité de Genlis emmène régulièrement sa petite troupe (dont le futur roi Louis-Philippe) en voyage éducatif: on s'arrête dans les châteaux, mais on visite aussi les jardins, les édifices religieux, les manufactures. Le journal publié ici, inédit, est écrit au fil des jours. Il invite à un voyage sensible dans l'Ouest de la France d'Ancien Régime, au gré des auberges et des rencontres.
Sur l'œuvre et la carrière d'Anne-Marie Du Bocage (1710-1802)
Résolument cosmopolite malgré son attachement pour Rouen et la Normandie, lisant le latin, l'anglais et l'italien, et les traduisant, auteure d'une œuvre imposante, notamment parce qu'elle appartient aux plus grands genres, tenant enfin pendant des décennies un salon où se croisent diplomates et savants, Anne-Marie Du Bocage appartient sans conteste à l'élite intellectuelle du XVIIIe siècle. La postérité l'a pourtant oubliée.Ce volume entend redonner quelque consistance au personnage et à l'œuvre d'Anne-Marie Du Bocage. Il propose, après des analyses de ses principaux écrits et de ses positions philosophiques et religieuses, plusieurs dizaines de lettres et des documents iconographiques.Il ne constitue qu'un premier temps dans la redécouverte d'une femme et d'une œuvre qui méritent l'attention des spécialistes de littérature et d'histoire culturelle du XVIIIe siècle et, plus largement, de tous ceux et celles qui s'intéressent à la production des ouvrages de femmes, à leur carrière et à leur réception.
Longtemps l'œuvre de Bernardin de Saint-Pierre a été considérée d'un point de vue strictement esthétique et limitée presque exclusivement à Paul et Virginie, le grand succès du Havrais. Ce volume fait le pari d'explorer tous ses écrits dans leur complexité culturelle, qui doit autant à l'éducation littéraire de Bernardin qu'à l'humanisme pragmatique des ingénieurs des Ponts et Chaussées qui l'ont formé et dont il hérite. De la réflexion sur l'environnement ou le paysage à certains positionnements éthiques liés au concept de biosphère en passant par le rôle matriciel de la littérature dans l'expression de l'expérience humaine, rien de ce qui retient la culture de l'extrême fin du xviiie siècle et du début du xixe siècle n'est étranger à cette œuvre si diverse. À partir d'approches plurielles (histoire de la littérature, histoire des sciences, anthropologie culturelle, sémiologie du cinéma, etc.), on propose ici une traversée des idées économiques, politiques et sociales de Bernardin de Saint-Pierre, replacées dans les réseaux dans lesquels son œuvre s'est tissée et des retombées littéraires et artistiques, inépuisables, de ses textes.
Dans les dernières semaines de l'hiver 1775, Bernardin de Saint-Pierre, accablé de soucis, quitte Paris et prend la direction de sa Normandie natale : les boucles de la Seine, Rouen, le pays de Caux, Dieppe, Pont-Audemer, Lisieux, Livarot, l'abbaye de La Trappe. Le journal de voyage qu'il rédige à cette occasion est ici publié intégralement pour la première fois. Sensible à toutes les misères qu'il découvre en chemin ou à l'auberge, Bernardin de Saint-Pierre laisse un témoignage original et sincère sur la Normandie, essentiellement rurale, de la fin du XVIIIe siècle. Ce voyage qu'il fait surtout à pied, mais parfois en bateau ou à cheval, traduit aussi un intérêt véritablement encyclopédique, et expose des idées visionnaires dans nombre de domaines.
Amilec ou la graine d'hommes est, dirait-on aujourd'hui, un roman de science-fiction, de génétique-fiction plus précisément. D'une grande liberté de ton, entraîné par une curiosité universelle, ce roman inclassable, publié en 1753, est nourri des connaissances en matière de physiologie et des lectures savantes de son auteur, Charles Tiphaigne. La singularité de ce dernier est de ne pas être un homme de lettres comme les autres, mais d'être docteur en médecine de la faculté de Caen. Le roman, précédé d'une préface particulièrement éclairante, est ici replacé dans son contexte et accompagné de la première biographique de l'auteur, reconstituée avec minutie et comportant de nombreux documents.
À partir de documents originaux, l'ouvrage retrace une partie de l'histoire littéraire rouennaise et normande. Il s'intéresse à l'académie de l'Immaculée Conception, institution religieuse née à Rouen au 15e siècle et profondément transformée au cours des Lumières, où son caractère littéraire s'accentue au détriment de son origine religieuse. Le concours de poésie, organisé chaque année, devient dès lors son activité essentielle, en même temps qu'il s'ouvre aux laïcs et aux gens du monde, aux femmes aussi. Une anthologie des pièces de poésie couronnées par l'institution et des notices sur leurs auteurs concluent l'ouvrage.