Mais que vient donc faire Benzo dans ce foisonnement d'ouvrages sur la langue créole de Guadeloupe, parus ou à paraître ? Benzo est d'abord enseignant. Son ouvrage est la contribution d'un pédagogue en prise avec la réalité de la classe au quotidien, s'adressant à d'autres pédagogues. Qui peut mieux qu'un praticien connaître les besoins de ses pairs ?
Ce manuel destiné aux élèves du cycle iii, se veut être un support aux activités d'expression créole menées dans le cadre de l'apprentissage d'une langue régionale.
L'histoire : un jeune homme discute avec sa sœur aînée dans une cour tout en s'occupant de sa moto ; reproches sur les comportements de l'un et de l'autre, discussion sur la vie, l'amour, les hommes et les femmes de leur village. Un débat de cette nature entre un frère et une sœur, exprimant sans retenue des sentiments personnels est tout à fait improbable. Le fait de l'exprimer en créole nous oblige à nous pénétrer de réalités et de sentiments qui ne nous sont pas habituels et de ce fait nous ouvre davantage aux autres. Si bien qu'il me semble aujourd'hui fondamental, pour notre société, de passer par le moule de la langue pour élargir nos horizons et ainsi rompre l'alternative, dans laquelle les fondamentalistes de tout bord voudraient nous enfermer et qui consiste à vouloir que nous soyions ou créole natif-natal, ou français hexagonal.Hector PoulletMême en choisissant les expressions guadeloupéennes les plus basilectales, on n'arrive pas toujours à trouver le bon terme et il faut alors puiser dans les langues sœurs que sont les créoles martiniquais, guyanais, dominiquais ou saint-lucien. Je l'ai fait avec modération. Là encore, le contexte permet à l'auditeur de comprendre le mot inconnu.A mon avis, un tel travail n'a de sens que s'il poursuit un double objectif, montrer la beauté du texte de Le Clézio, montrer la force et la beauté de la langue créole.Raphaël Confiant
Un petit manuel court, pratique, ludique que l'on peut emmener avec soi et qui permet emmener avec soi et qui permet de maîtriser quelques phrases simples, et les principaux mécanismes de la langue.Sorte de méthode accélérée d'apprentissage du créole guyanais pour tous les curieux, les amoureux, les passionnés de Guyae qui souhaitent goûter quelques bases de son language.
Il ne fait plus de doute maintenant que le créole soit une langue à part entière. Fini le temeps de l'opprobre qui le frappait. Désuète l'idée de son infériorité.Le locuteur créole est agréé dans tous les milieux de parole.Qui eût dit qu'un Congrès aussi éminent que celui de 1996, rassemblant des quatre coins du monded'émérites chercheurs se serait tenu sur le créole dans la ville Pointe-à-Pitre ?On ne tient plus grief au créole d'une structuration linguistique sommaire. Le parler n'est plus dégradant. Abondent les ouvrages d'étude où la langue créole retrouve précision sémantique, grphique et syntaxique.
Traduire les œuvres classiques de la littérature universelle est tout à la fois une nécessité pour le développement des langues et, dans bien des cas, un défi pour les traducteurs. Défi que Georges Mauvois réitère à présent avec Antigone de Sophocle, après avoir traduit et adapté en créole, Dom Juan de Molière.Opportunément, Georges Mauvois associe à la livraison d'Antigòn, celle de Arivé d'Pari, nouveau titre de la pièce satirique écrite, il y a déjà quelques années sous la dénomination de Lisiyis sòti Pari, pièce de forte inspiration paysanne. Georges Mauvois prouve ainsi qu'il a bien compris que la traduction d'œuvres du répertoire universel et création originale sont véritablement les deux mamelles d'une littérature créole en devenir.Georges Mauvois, est fervent tenant d'un théâtre social créole, dans sa dimension satirique, depuis le fameux Agénor Cacoul des années 60.
Imaginons.Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, revient de l'au-delà. Il y a rencontré des Antillais et des Guyanais, avec qui il s'est lié d'amitié et qui lui ont appris le créole. Il connaît les singulières finesses de cette langue, dont il s'étonne qu'elle fut longtemps méprisée, et honteuse d'elle-même.Voilà Molière bien embarrassé. Voulant écrire une nouvelle pièce, il hésite à choisir entre le français et le créole qu'il aime également.Finalement, pour le plaisir de ses nouveaux amis, il donne, en créole, une pièce merveilleuse, qui sera plus tard traduite en français sous le titre "DOM JUAN ou Le Festin de pierre"Et si nous traduisions en créole une pièce de Molière ?Georges Mauvois, auteur de pièces de théâtre bilingues, dont les plus connues sont Agénor Cacoul et Man Chomil, nous propose la traduction en créole de "DOM JUAN".
L'homme noir, fils d'esclave ou de la colonisation, n'écrit pas pour la sieste. Il écrit la faim et la soif des siens. C'est pourquoi son écriture qui est avant tout parole, est un cri tantôt étouffé, tantôt porté par les échos des murs qui l'encerclent. C'est un hurlement qui va puiser dans les abîmes de l'histoire et de sa vie tragique, cette énergie qui donne goût à une vie désertée des mort-nés ou des cadavres-vivants.Elie Stephenson, né en 1944 à Cayenne, est l'un des grands poètes-dramaturges guyanais. Auteur de recueils de poèmes dont Une Flêche pour un pays à l'encan, Catacombe de Soleil, Comme des gouttes de sang, La conscience du feu et de plusieurs pièces de théâtre dont Ô Mayouri en 1988.