Cuestión de amor figure parmi les best-sellers du XVIe siècle, avec plus de vingt éditions en castillan et une traduction française. Traditionnellement rattachée au roman sentimental, l'oeuvre anonyme convoque un large éventail de genres en vogue à la Renaissance : question d'amour, poésie cancioneril, emblématique, relation de fêtes, églogue, épître et chronique. L'action se situe à la cour hispano-italienne de Naples de 1508 à 1512, sur fond de guerres d'Italie. L'accent est mis tout particulièrement sur les fêtes de cour (chasse, joutes, jeu de javelines et représentation pastorale) donnant lieu à de brillants défilés mondains en costumes à devises.Mais Cuestión de amor est aussi un roman à clés, qui met en scène les personnages importants de la cour du vice-roi Ramón Folch de Cardona et des Reines Tristes, Jeanne III et Jeanne IV de Naples, ainsi que les grands capitaines des guerres d'Italie. Cet aspect engage à le considérer comme un maillon essentiel sur la voie des portraits du Courtisan qu'élaborent un peu plus tard Baldassar Castiglione, et Luis Milan à la cour des vice-rois de Valence.Cette édition s'inscrit dans le programme collectif actuellement développé par le Centre de Recherche sur " Naples, entre Italie et Espagne aux XVIe et XVIIe siècles ".
Essai sur la genèse d'un thème épique aragonais (La naissance merveilleuse de Jacques I le Conquérant)
Les chroniqueurs catalans du Moyen Âge racontent, à propos de la naissance de Jacques Le Conquérant, une histoire de substitution sexuelle. À mi-chemin entre le miracle et le fabliau, le récit développe à sa manière un ancien thème folklorique de " naissance du héros " et devient, au fil de ses multiples versions historiographiques, une sorte de mythe dynastique aragonais. À travers l'analyse des réinterprétations littéraires des enjeux politiques et des coordonnées folkloriques l'auteur montre comment la légende, reconstruction imaginaire de l'histoire, peut devenir une donnée essentielle de la conscience historique.
Une famille à Madrid au temps de Philippe II (1576-1600)
Si nous voulons appréhender le sens de certaines oeuvres de Quevedo et, tout particulièrement, ses oeuvres satiriques, complexes et d'accès difficile pour des esprits modernes, il nous faut connaître au préalable, d'une part, le sens propre à son époque des formules et du lexique dont il usait pour s'adresser à son public et, d'autre part, le " lieu " social historique dont il venait ainsi que celui dans lequel il vivait et écrivait. Sans cela il est impossible de comprendre, une fois appréciée la part des conventions littéraires présentes dans toute satire considérée comme genre, les motivations profondes, historiques et personnelles qui expliquent les satires quévédiennes, notamment dans les oeuvres dites sociales ou politiques. L'auteur s'est donc attaché à obtenir, par un travail archivistique, une meilleure compréhension de l'auteur du Buscón et de l'image qu'il a voulu donner de lui, Francisco de Quevedo se masquant très souvent.
Les histoires des saints de la liturgie chrétienne ont été développées en Catalogne dès la fin du Moyen Âge par des prières en langue vernaculaire. Diffusées sur des feuillets volants illustrés d'images, elles avaient comme secrète et essentielle finalité l'imploration pour l'heure de la mort et le passage au ciel.