À la composition classique par volumes et par plans, Chardin subsitue, dans ses natures mortes, une autre logique. Dans la peinture renaissante et classique, l'étalonnement de la touche du précis au flou désignait l'échelonnement des plans du proche au lointain; alors que, dans la manière de Chardin, le plus ou moins grand degré de flou ou de précision semble indiquer la focalisation variable de l'oeil sur telle ou telle zone de la toile, indépendamment de sa situation en perspective. Plus encore: contrairement à ce qui se passe en photographie, les zones de focalisation sont multiples. Chardin ne représente donc pas une accommodation particulière du regard sur les objets, mais une suite de focalisations successives, soit l'itinéraire, ou plutôt les itinéraires possibles de l'oeil dans un espace représenté qui finit par se confondre avec une surface: celle de la toile. Insensiblement, Chardin abolit donc l'illusion de perspective au bénéfice d'une expérience du regard.

Le numéro 3 de la " Collection 28 " intitulé E, pose un regard original sur le tableau " La décollation de saint Jean-Baptiste " du Caravage. Si Malte accueille le Caravage, le fait chevalier, lui passe des commandes, son séjour dans l'île reste relativement court et bien qu'intense, il est de nouveau abrégé par une échauffourée. Ce célèbre tableau, toujours exposé dans l'Oratoire de la co-Cathédrale Saint-Jean à La Valette, symbolise actuellement l'identité maltaise. Nous découvrirons dans ce nouveau fascicule " E " tout ce qui rend ce tableau incroyablement contemporain, par sa relation au CORPS ®-TROUVÉ, supplicié, détourné (dans un des textes par exemple à l'aide de SMS) et au RÉSEAU (la signature, le story telling, le politique…).

Cette collection regroupe 28 volumes consacrés à l'étude d'œuvres d'art (une par volume). L'objectif de chaque ouvrage est de donner un regard croisé sur une œuvre, selon les thématiques de recherche de chaque auteur, et de mesurer ainsi l'inévidence de l'art. Destiné à un public ouvert, ces ouvrages sont un lien entre pédagogie et recherche, entre littérature, art et communication.Ce numéro est consacré à l'oeuvre: L'Asperge d'Edouard Manet, 1880, Huile sur toile, 16,5 x 21,5 cm, Musée d'Orsay, Paris

A, premier numéro d'une collection qui en comptera 28, porte sur l'analyse du tableau de Jacques-Louis David, La mort de Marat. L'objectif de cet ouvrage est de donner un regard croisé sur l'oeuvre, selon les thématiques de recherches de chaque auteur, et de créer un lien entre pédagogie et recherche, entre littérature, art et communication.