Ce volume est consacré principalement à deux moyens d'expression utilisés de façon très variée par la société en Gaule romaine et au moins dans une région voisine, l'Italie de Nord: les représentations sculptées, moulées ou peintes, et les inscriptions.Les auteur.e.s qui se sont rassemblé.e.s dans ses pages en ont choisi un certain nombre qui leur sont apparues comme particulièrement significatives, et qu'ils ont présentées ainsi que commentées soit de manière individuelle soit par séries. Il s'y ajoute plusieurs articles traitant de thèmes qui se rattachent de façon plus ou moins proche au sujet principal.Tous expriment des idées et des interprétations souvent nouvelles et qu'il a paru très utile de faire connaître.

Ce livre s'inscrit dans la lignée des précédents volumes de la série Caesarodunum, qui a pour vocation d'exposer des études et des bilans de recherches portant sur les différents aspects de la civilisation gallo-romaine. Il a pour origine un colloque tenu à Nantes en 2016, et réunit des articles ayant pour thème commun Les divinités et les cultes présents dans les campagnes de la Gaule romaine et des régions voisines du Ier siècle avant notre ère au IVe siècle de notre ère. Il constitue ainsi le second volet d'un thème plus général, qui porte sur Les divinités et les cultes présents en Gaule romaine et dans les régions voisines. Le premier volet, dont le traitement a abouti au Caesarodunum précédent, était consacré aux divinités et aux cultes dans les villes et les agglomérations secondaires. Cette fois encore, les articles réunis dans ces pages se fondent essentiellement sur les vestiges archéologiques et sur l'épigraphie. Ils sont consacrés à des représentations figurées de divinités, à des sanctuaires, à la présence de structures cultuelles dans les campagnes des cités et de régions plus étendues. Ainsi que le volume précédent l'avait montré pour les agglomérations, et comme on pouvait s'y attendre, cet ensemble de travaux met en lumière que ces inscriptions, ces œuvres iconographiques et ces réalisations architecturales participaient de manière non négligeable au mode et au cadre de vie du quotidien et des jours de fêtes dans les campagnes et, pour ce qui est des sanctuaires, aux paysages ruraux, où ils se montraient nombreux et familiers aux habitants.

Les vingt-trois contributions rassemblées dans ses pages se trouvent consacrées pour les unes à des représentations figurées de divinités, pour d'autres à l'architecture et à l'organisation de sanctuaires, pour d'autres encore à l'insertion des structures cultuelles dans les agglomérations, et pour un dernier groupe à la présence de ces créations matérielles dans les cités et dans les provinces. Il se constitue de la sorte un tableau d'ensemble, fondé sur des exemples illustrant un nombre significatif des réalisations matérielles issues des demandes et des offres créées par cette religion, et qui tiennent une grande place parmi les vestiges qui nous en ont été transmis. Comme on pouvait s'y attendre, il se confirme que ces réalisations contribuaient fortement au cadre iconographique, ornemental, architectural et urbanistique dans lequel se déroulaient la vie quotidienne des habitants ainsi que les cérémonies et les fêtes religieuses qui les réunissaient.

Les régions dites de confins ou de périphéries, bandes plus ou moins larges qui bordaient les limites de l'empire, ou à une moindre échelle celles des provinces, des cités, ou même les secteurs de celles-ci accessibles à l'agriculture, ont fait l'objet, en 2012, à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Limoges, d'un colloque, lequel a étendu ses regards à toute la partie occidentale de l'empire romain, Europe et Afrique.Les vingt-trois articles issus de ce colloque et réunis dans ce volume portent leur attention et leur réflexion sur cette notion de confins, sur sa présence directe ou indirecte dans plusieurs sources littéraires antiques, et sur ces zones elles-mêmes. Ils étudient l'empreinte que Rome et son administration, civile et militaire, y ont exercé sur les esprits, les modes de vie et l'onomastique, de même que les effets exercés par ces régions et leurs populations sur les Romains et les habitants des régions centrales. Plusieurs de ces articles portent sur les panthéons locaux décelés dans ces périphéries ou sur des divinités indigènes ou sur des sanctuaires locaux. La recherche oriente plus traditionnellement ses travaux sur les secteurs centraux des territoires: cette fois-ci, à l'inverse, elle s'est tournée vers les zones périphériques. Et celles-ci, à l'examen, ne se sont pas montrées d'un intérêt inférieur.

Les textes qui sont rassemblés dans ce volume traitent des édifices monumentaux, des bâtiments plus modestes, des aména-gements, ainsi que des documents littéraires, épigraphiques et icono-graphiques, en relation avec les activités économiques, dans les agglomérations de toute nature, depuis le village jusqu'à la ville au plein sens du terme, dans les établissements ruraux et le long des routes, à l'intérieur de la Gaule romaine et des régions voisines. Ces bâtiments, ces structures, ces aménagements, outre leurs fonctions dans l'économie, avaient une grande importance dans l'architecture, dans l'urbanisme, et aussi, de façon plus disséminée, dans le paysage rural. L'économie a également marqué l'épigraphie, tant officielle que privée, et la toponymie. Par tous ces aspects, directs ou dérivés, les structures matérielles de l'économie tenaient une place considérable dans la vie quotidienne et dans les esprits : les articles rassemblés dans ce livre s'efforcent également de la rendre visible.

Les villes et les villages de la Gaule romaine et des régions voisines se situaient presque toujours au contact ou dans la proximité de l'eau : rivière, fleuve, étang ou lac, plus rarement bordure de mer, et cette situation semble avoir déjà existé antérieurement. Les résidences campagnardes et les établissements agricoles qu'on appelait des villas recherchaient également le voisinage de l'eau. Les articles réunis dans ce volume cherchent à analyser les motifs de cette attirance. Ils étudient aussi les conséquences de tels choix, conduisant à implanter les agglomérations sur des terrasses alluviales ou sur des flancs de vallée, ce qui comportait des aspects positifs, mais créait aussi des difficultés, et a nécessité notamment la réalisation fréquente de remblais et de soutènements. Plusieurs contributions examinent également l'influence de la proximité des cours d'eau sur les tracés directeurs cadastraux et urbains, sur la disposition des espaces et des bâtiments, ainsi que sur les activités humaines, sur les mémoires et sur les esprits.

Dans les agglomérations de la Gaule romaine, à l'intérieur d'une distribution modulaire, qui partage l'espace urbain en aires délimitées par des rues qui tendent à suivre une grille orthogonale, on observe une très nette tendance à la clôture des espaces laissés totalement ou partiellement non bâtis, et qui apparaissent en creux dans le paysage urbain. Il s'agit essentiellement du "forum", esplanade bordée en même temps que fermée de portiques, des sanctuaires, intra ou périurbains, dont l'aire sacrée est enclose d'un péribole, des thermes, bordés ou entourés de leurs palestres, et aussi des porticus post sacenam accolés aux théâtres, sans oublier les campus, places publiques accueillant des marchés et aires d'exercices pour les associations de jeunesse. Il s'y adjoint des structures à finalité économique, les macella et les horrea, composés d'un espace central entouré de cellules à usage d'entrepôts pour les premiers, et de boutiques pour les autres. On ajoutera encore à cette liste la partie centrale des insulae d'habitation dans les quartiers modestes ou pauvres, où les habitats et les ateliers sont le plus souvent tournés vers la rue, et bordent simultanément, de l'autre côté, un espace intérieur, qu'ils enclosent également. L'architecture suit fréquemment ce schéma, avec des édifices qui constituent des structures closes, en particulier les différentes catégories d'édifices de spectacle, amphithéâtres, théâtres, odéons, cirques, mais aussi, dans le domaine privé, les domus, organisées autour de leurs cours intérieures, et dans les nécropoles, les enclos funéraires. Le volume rassemble une série de contributions consacrées à ces espaces et à ces édifices clos, aux fonctions pratiques, ornementales, symboliques, religieuses de ces clôtures, en même temps que plusieurs autres textes, qui étudient cette particularité de l'urbanisme et de l'architecture romains dans des villes et des territoires extérieurs à la Gaule, ainsi que sous des aspects différents ou complémentaires.

La publication est consacrée à la confrontation des concepts environnementaux modernes et des situations analogues tirées de l'histoire de l'Empire romain. Les auteurs y évaluent — au moyen du concept d'espaces intégrés pour l'analyse des interactions société-environnement naturel et à partir des sources archéologiques, juridiques, littéraires et épigraphiques — deux thèmes d'actualité : "Frontières et Écosystèmes" et "Catastrophes naturelles et gestion des crises". Une section importante a été consacrée au Corpus Agrimensorum Romanorum qui a permis de saisir sur le vif que la notion de frontière se dilue lorsqu'on considère l'écosystème. La publication propose un modèle d'analyse de crises sociétale. Mais il en ressort, d'une part, que le concept d'espaces intégrés trouve son pendant dans les espaces frontaliers et que l'Empire romain, d'autre part, était armé d'un mécanisme de contrôle et de négociation sociale pour empêcher que des crises environnementales deviennent des crises sociétales. La gestion des ressources naturelles est ainsi la courroie qui relie les deux thèmes de recherche présentés ici.

Deux ans après la parution des Agréments de la vie urbaine, paraît le nouveau volume de recherches consacrées aux agréments de la vie rurale toujours dans la même aire géographique que le précédent : la Gaule romaine dans les régions occidentales de l'Empire. Mais s'ajoutent ici d'autres régions comme l'Italie, l'Espagne et, accessoirement, l'Afrique. Études d'historiens, littéraires, archéologues et épigraphes, les aspects les plus divers de la vie rurale sont abordés, en dehors des aspects économiques. Les contributions sont regroupées autour des thèmes suivants : les villages, les équipements, hommes et animaux, la vie à la campagne et la religion. On note cependant que le côté bienfaisant de la vie à la campagne est plus souvent souligné que le côte désagréable. Alors que l'épigraphie ne tarit pas d'éloges sur la tranquillité des campagnes, elle contient peu de traces des difficiles conditions d'existence à cette époque de l'histoire des hommes.

Relativement peuplées, les villes de la Gaule romaine et ses régions voisines conduisent à s'interroger sur la qualité de l'existence qu'y menaient leurs habitants. Les contributions réunies ici apportent, avec des points de vue et des exemples différents, des réponses à cette question. Les textes antiques nous enseignent que les villes romaines comportaient tout autant de charmes que de nuisances ou d'inconvénients. Cependant, l'ouvrage montre que le plaisir de vivre dans les villes gallo-romaines, l'emportait nettement sur les désagréments, lesquels d'ailleurs n'étaient pas toujours perçus par les hommes de l'époque comme nous les ressentons. Et l'habitude les rendait indifférents à bien des facteurs que nous considérons comme des gênes. Autrement dit, les villes de la Gaule romaine et des régions voisines étaient bien des endroits qui dispensaient à leurs habitants, plus que les campagnes et les petites agglomérations, des agréments certains, plus nombreux, plus quotidiens, plus importants, et mieux partagés.

Dès l'époque gauloise, et encore bien plus durant la période romaine, la Loire et ses bords ont été le siège, le support et le moteur de toute une série d'activités et de transports. Plusieurs villes se sont construites sur ses rives. Le long de son cours passaient des embarcations en grand nombre. Les autres fleuves de la Gaule, et au-delà, des régions voisines et plus lointaines ont connu, chacun selon sa personnalité, une animation analogue. Les agglomérations riveraines ont parfois aménagé et stabilisé les berges, et on a résolu de diverses manières la question de la traversée, du gué au pont de bateau ou de maçonnerie. C'est toute cette vie de la Loire et des fleuves dans l'Antiquité que les différentes contributions réunies dans le volume retracent, en signalant quelques débats toujours ouverts, et en apportant sur plusieurs points des interprétations nouvelles. Elles abordent également d'autres questions touchant au monde fluvial, tels que les coûts des transports, la réglementation qui s'est mise en place, l'utilisation politique et idéologique effectuée par le pouvoir impérial, l'environnement religieux que les hommes ont construit autour des cours d'eau, et la dimension mythique dont certains grands fleuves se sont trouvés enrichis.

Les travaux rassemblés ici mettent en relief le très grand nombre d'aqueducs et la variété des équipements hydrauliques qui ont existé sur le territoire de la Gaule et des régions voisines à l'époque romaine. Ils confèrent à ce volume une dimension sinon proche de l'exhaustivité, du moins pleinement représentative de l'état actuel des travaux portant sur les adductions d'eau dans l'Occident romain, à l'approche du 21e siècle.