Lieu d'épanouissement ou d'avertissement de l'homme, la Cité est un thème que méditent la pensée philosophique et la théorie politique depuis la naissance de la polis, tour à tour exaltée et suspectée. Victime de la Cité devînt la justification de l'extermination de l'homme. Cette réflexion sur une période tragique se devait de n'ignorer ni la pesanteur du continuum historique ni les stratégies de ceux qui contestent l'hypothèqe d'une fatalité, rejettent la seule alternative d'une révolution et condamnent l'abdication devant l'arbitraire. A partir de témoignages essentiellement mais non exclusivement littéraires, les études réunies ici prennent en compte le droit, la religion, l'art, la philosophie, l'histoire des mentalités, ces modes d'approche complémentaires de l'évolution.
La crise ne saurait être un phénomène permanent, une maladie chronique, l'excuse métaphysique de tous les maux présents et à venir. Sous ses formes aiguës, elle admet de multiples acceptions, médicale, existentielle, religieuse, historique, économique. La civilisation avance de crise en crise, pensait-on, avant que la contestation du progrès et de la raison elle-même n'imposent des relectures de notre histoire dès la fin du XVIIe sicèle. A partir de grandes figures de la littérature et de la philosophie nous suivons ici le cheminement et les mode d'expression de la crise, des Lumières à la méditation d'Auschwitz, quand la défiguration de l'homme trouble l'image de Dieu et ne laisse d'autre fondement à la civilisation que la ratiocination économique.
Une relecture, à la lumière des acquis de la spychologie des profondeurs, de l'Suvre du pasteur Kaj Munk (1898-1944), enfant terrible du Danemark de l'entre-deux-guerres, qui a été, de son vivant, la dramaturge le plus joué sur l'ensemble des scènes scandinaves.