Prométhée déchaîné : technologies, culture et société helvétiques à la Belle Époque
Cet ouvrage donne un éclairage nouveau sur une période qui peut servir d'outil de compréhension à plusieurs questionnements de notre société contemporaine. La Belle Époque nous apprend en effet l'importance que les objets techniques ont dans l'évolution de notre cadre de vie, mais aussi dans la construction de nos références culturelles. Elle nous permet de réfléchir aux freins et aux stimulations que le contexte socioculturel impose à l'innovation technologique. En un mot, cette contribution historique invite à réfléchir les rapports que nous entretenons aux objets techniques dont nous avons rempli l'espace social et ses représentations. La face lumineuse de l'évolution technologique, avec ses bienfaits sur la qualité de vie, mais aussi sa face plus sombre, faite de guerres et de catastrophes, sont abordées dans une approche critique.
Bienvenue en Euroland ! De l'Europe de Maastricht à l'euro
Avec l'introduction de l'euro en janvier 1999, une nouvelle étape décisive de l'intégration européenne est franchie. Toutefois, l'"Euroland" ne surgit pas du néant ! Ce projet politique est structuré par la déréglementation économique et le corset d'austérité du traité de Maastricht. Ce recueil invite à une réflexion sur cette Europe en devenir. Il aborde des thèmes comme les tendances économiques globales qui marquent l'intégration actuelle, les relations entre l'Union européenne et l'Est du continent, les logiques des processus de privatisations, l'évolution des rapports entre citoyenneté et droits des femmes, ou encore la position du capitalisme suisse dans les différents projets européens. Cette réflexion débouche sur une interrogation : l'Europe néolibérale est-elle la seule possible ?
L'avènement des sciences sociales comme disciplines académiques
Les sciences sociales, qui en sont venues à faire partie intégrante de la modernisation des sociétés occidentales, émergent, vers la fin de 19e siècle, dans la division du travail académique en tant que champ spécifique du savoir. Cet avènement institutionnel ressortit à de nombreuses déterminations, d'ordre aussi bien politique, économique et social, que scientifique ou professionnel. Le présent numéro se propose d'explorer les dynamiques à l'œuvre dans la constitution de ces discours, en Suisse mais aussi en France, et de mettre en évidence leur ancrage pluriel, facteur de réalités disciplinaires multiples. Face à leur complexité, il s'agit en effet d'appréhender les sciences sociales dans tous leurs avatars, en tenant compte des contours flous et mouvants qui sont les leurs, à une époque où, selon le mot d'un contemporain, elles sont encore, du moins en tant que groupe, "affectées d'une singulière impuissance à se définir elles-mêmes."
Le lecteur est invité à faire un voyage qui, débutant à Paris, traverse la Suisse, pour se terminer en Allemagne et en Autriche. Et si cet itinéraire semble, de prime abord, suivre les aléas d'une vision romantique de la mode feuilletoniste, il n'empêche que notre point de départ s'ancre dans une réalité historique bien concrète, déjà relevée en son temps de manière fort pertinente par Walter Benjamin, qui écrit : "Il y avait, de fait, une corrélation entre l'effondrement des taux d'abonnement, l'essor des petites annonces et l'importance croissante du feuilleton". Une manière de dire qu'avec ses contenus multiples et ses allures polymorphes, cette littérature "bas de page" doit être comprise comme le lieu fort à la fois de l'espace public, de la société de consommation et de la littérature bourgeoise moderne.