Cet abécédaire interroge la sensibilité des chercheurs et des chercheuses, quelle qu'elle soit, pour en faire une matière à penser. En fil rouge, émerge l'idée selon laquelle la connaissance sensible vient enrichir la connaissance conceptuelle et non lui faire obstacle.Riche de quatre-vingt-quatre entrées claires et synthétiques rédigées par des spécialistes de lettres, sciences humaines et sociales, il propose une réflexion ancrée dans le monde de la recherche, et plus précisément sur sa part du " sensible ", mot dont la polysémie évoque à la fois la perception par les sens, la vulnérabilité des universitaires, et l'aspect parfois polémique de leurs travaux. Chaque contributeur, chaque contributrice décline ainsi son rapport à la connaissance sensible, toujours en lien avec l'actualité scientifique.La réflexion collective proposée dans ces pages vise, in fine, à ausculter l'acte de recherche en lettres, sciences humaines et sociales, et à orienter le regard non vers les découvertes produites, mais bien vers celles et ceux qui en sont à l'origine.
L'ouvrage Migrations. Le creuset clermontois XIXe-XXIe siècle nous donne à voir les dynamiques sociales migratoires qui ont façonné l'histoire et l'urbanisme de la ville de Clermont-Ferrand du début du XIXe siècle à nos jours. Paysans auvergnats, réfugiés, prisonniers de guerre, ouvriers d'Europe et d'Afrique, étudiants et sportifs des pays asiatiques se sont succédé. Toutes ces populations ont contribué à faire de la ville un centre économique, politique, universitaire et ecclésiastique important au sein d'une vaste région rurale. Les récits de vie, les difficultés rencontrées et les réussites obtenues sont autant de thématiques abordées dans chacun des chapitres de notre livre. Au-delà du contenu scientifique, nous rendons ainsi hommage à tous ceux et celles qui, dans l'ombre, ont œuvré et œuvrent encore à l'identité clermontoise.
L'époque est à la rupture. Le monde bruit de la rumeur des crises – économiques, sociales, climatiques, écologiques, migratoires, financières –, des catastrophes, d'oppositions renouvelées – du nouveau à l'ancien, des nantis aux oubliés –, d'innovations radicales – disruptions technologiques et innovations sociales –, de révolutions politiques ou scientifiques. Une prise de recul est nécessaire afin d'apprécier la réalité et la portée de ces événements qui rompent des équilibres établis. Le parti pris de ce volume interdisciplinaire n'est pas celui d'une tentative théorique originale, encore moins systématique, de " penser la rupture ". En écho à une époque éclatée, nous souhaitons plutôt proposer un parcours dans la variété des mots de la rupture, des mots qui sont ici l'occasion d'une réflexion qui pourra aider chacun à nommer, enrichir, qualifier, nuancer sa perception des ruptures dont il est le témoin, l'agent ou la victime. L'abécédaire que nous vous proposons se veut informé, parfois inattendu, et plaisant à parcourir.
La séduction et le charme des contes ont partie liée avec leur capacité à se métamorphoser au cours du temps en adoptant tout type de scénographies, de genres et de supports tout en réinvestissant de nouvelles significations et en variant ou mêlant les destinataires. C'est ce pouvoir métamorphique fort que le présent volume interroge à partir d'un personnage qui incarne mieux que tout autre ces virtualités latentes: la Belle endormie aux rêves insondables. L'approche retenue est motivée par la nature du dialogue qui se noue entre deux productions littéraires elles-mêmes riches de résonances intertextuelles, distantes de deux siècles et ancrées dans deux pays et cultures différents: " La Belle au bois dormant " de Charles Perrault et " Dornröschen " des frères Grimm. Ce rapport problématique sert de point d'ancrage aux diverses réécritures auxquelles ces deux contes, tour à tour isolés ou croisés, donnent lieu dans les domaines du texte et de l'image jusqu'à l'époque contemporaine.
Discours sur la nouveauté littéraire et artistique dans les pays germaniques
Innovation, Revolution, Traditionsbruch, Avantgarde: les mots qui désignent l'innovation littéraire et artistique dans le discours critique des pays germaniques sont porteurs d'une pensée, voire d'un imaginaire de la nouveauté esthétique qui sont tributaires du contexte historique, culturel et idéologique dans lequel ils s'inscrivent, sans se laisser toujours réduire à ce contexte.Le présent volume se propose d'éclairer les processus d'innovation et de renouvellement qui traversent l'histoire littéraire et artistique des pays germaniques à partir des mots et des concepts que la nouveauté suscite.
En tant que genre littéraire autonome, le dialogue se signale depuis l'Antiquité par son caractère instable et problématique. Alors que sa définition a souvent été associée à deux notions incontournables (la dialectique et le dialogisme), l'équipe du programme Dialogos a postulé que l'étude du chronotope constituait une entrée pertinente.Privilégier l'espace et le temps dans lesquels se déploient la parole des personnages ou des voix, c'était peut-être, il est vrai, prendre le risque de rester aux marges ou au seuil du genre. Mais c'est aussi une manière de réaffirmer la littérarité de celui-ci, son ancrage dans des traditions textuelles signifiantes.Et si les lieux et la dimension temporelle qu'ils impliquent étaient l'un des éléments structurants et signifiants du dialogue littéraire et philosophique?
La notion de syncrétisme demeure encore aujourd'hui très indéterminée; le terme trouve son emploi principal dans le cadre de l'histoire et de la science des religions, pour lesquelles il indique un mélange d'éléments structuraux, cultuels et doctrinaires. Le concept s'est ensuite étendu à d'autres domaines, et il est désormais habituellement employé dans la théologie, l'anthropologie, la philosophie, l'histoire de l'art et de la musique, la critique littéraire. Une définition univoque du syncrétisme sur laquelle tous les spécialistes puissent tomber d'accord demeure encore utopique. Les essais recueillis dans ce livre dégagent des lignes de force et des parcours, permettant de jeter un regard nouveau sur le syncrétisme.Partant du vaste champ des sciences humaines (histoire des religions, lexicographie, philosophie, histoire de l'art antique et études cinématographiques), l'ouvrage repense la notion en interrogeant la littérature, de l'Antiquité classique à l'Afrique contemporaine, du roman à la poésie, de Ronsard à George Sand.
L'arbre est par lui-même un sujet de recherche, car il suscite un intérêt scientifique (écologie, botanique…), économique (exploitation du bois…), politique (gestions des espaces forestiers…) et touristique (parcs, espaces de récréations…), et ce à différentes échelles de temps et d'espace. À partir d'un objet commun, l'arbre, cet ouvrage présente les résultats de travaux de recherche en cours, expose les problématiques actuelles des acteurs de la recherche et de la gestion, les méthodes qu'ils mettent en place pour atteindre leurs objectifs ; leurs questionnements, interrogations concernant le passé, le présent et l'avenir sont également des sujets pertinents de discussion transversale. En s'associant au thème des dynamiques, notre volonté est de fédérer les acteurs de la recherche scientifique, mais aussi ceux des territoires (élus, porteurs de projets) et le monde forestier (techniciens, ingénieurs et propriétaires gestionnaires), tous porteurs de dynamiques variées autour de l'arbre.
Ressources, risques et gestion du Néolithique à nos jours
À une époque où les enjeux liés à l'eau sont multiples et très sensibles, les travaux scientifiques sur ces questions abondent et l'efficacité du dialogue entre chercheurs, d'une part, et entre chercheurs et gestionnaires, d'autre part, est une priorité (Schneier-Madanes, 2010). L'eau étant par excellence un thème pluridisciplinaire, une gestion efficace suppose d'intégrer les connaissances et de croiser desapproches complémentaires (hydro-logiques, écologiques, géographiques, historiques, socio-économiques et politiques), afin de tenter de concilier des points de vue contrastés et de proposer des réponses adaptées. L'essor des recherches va dans ce sens et permet de mieux appréhender la complexité des formes actuelles d'utilisation et de gestion de l'eau. Toutefois, il ne doit pas occulter des approches historiques de ces mêmes questions fondées sur des études paléoenvironnementales, archéologiques ou textuelles (Burnouf et al., 2004, Beck et al., 2009). Si les réalisations anciennes ne commandent pas forcément les structures actuelles, les mutations technologiques et de nouveaux besoins ayant considérablement modifié les paramètres au cours du temps et les ruptures pouvant l'emporter sur les continuités, il existe des situations héritées et surtout des configurations dans le rapport des sociétés à l'eau qui peuvent se répondre et s'éclairer mutuellement, même dans des contextes géographiques éloignés.