Médecins, DRH, juges, dirigeants d'entreprises, préfets (hommes et femmes) présentent souvent leur activité autour de la prise de décision. Une décision jugée souvent solitaire, voire douloureuse, ce que confirment certains travaux en vogue inspirés par la psychologie. À partir d'études de cas, dans des organisations variées (hôpitaux, entreprises, administrations), le livre questionne cette conception dominante et propose une lecture nourrie des méthodes des sciences sociales. Les différentes contributions mettent l'accent sur le caractère collectif des décisions, l'importance de l'entourage et des instances où les décisions se prennent. Elles montrent aussi que le processus décisionnel est complexe et souvent insaisissable.
Face à la maladie d'Alzheimer, la sociologie s'est montrée, dans les années 2000, particulièrement prolifique. Portés par un contexte dans lequel la maladie d'Alzheimer constituait une préoccupation croissante, encouragés par des financements dédiés, des travaux d'une grande richesse ont vu le jour. Cet ouvrage rend compte de ce "moment Alzheimer" de la sociologie, des regards originaux qu'elle a portés sur la maladie d'Alzheimer et des savoirs qu'elle a produits. Il est organisé en trois grandes parties. La première, "Politiques publiques et initiatives de terrain", interroge les dispositifs mis en place. La deuxième, "Du diagnostic aux derniers temps de la vie. Moments et processus de la maladie d'Alzheimer" retrace les expériences sociales de la maladie des différents acteurs concernés (professionnels, personnes malades, proches). La troisième, "Proches face à la maladie d'Alzheimer", étudie plus précisément ce qui se produit pour les proches aidants.
Logiques individuelles, collectives et institutionnelles
Dans un contexte de reconfiguration des principales structures de socialisation, d'accroissement et d'apparition de nouvelles inégalités, les parcours de vie apparaissent de plus en plus incertains et hésitants. Cette évolution des normes institutionnelles entraîne une responsabilisation accrue des individus dans la conduite de leurs transitions biographiques, dans la construction du sens de leur trajectoire et de leur identité. Ainsi l'injonction à se raconter, à construire son parcours, à lui donner du sens, s'impose comme une norme pour certains individus. En particulier, le parcours devient l'outil privilégié de l'État social.Cet ouvrage se propose de montrer comment les logiques institutionnelles, les déterminations sociales et la réflexivité individuelle façonnent les parcours de vie et de leurs évolutions dans nos sociétés contemporaines. L'étude des parcours de vie nous conduit à réinterroger le cœur même de ce qui fait la spécificité des objets en sciences sociales: le lien entre les dynamiques sociales et les actions individuelles et ouvre un espace de compréhension des tensions et mouvements qui animent la société civile.
En rupture avec une vision dogmatique de la sociologie, Claude Dubar a œuvré pour un regard pluriel qui prend en compte la complexité du social qu'il a analysé dans ses trois niveaux: "les structures qui encadrent la vie sociale"; "les interactions qui réunissent des individus et des groupes"; les "discours, attitudes, croyances personnelles constituées de significations sociales".Ce regard pluriel, traduit dans des grilles de lecture pertinentes, constitue des repères incontournables dont s'inspirent des chercheurs confirmés dans leurs analyses, des étudiants en sciences humaines et sociales dans leurs travaux universitaires et des praticiens dans l'intelligibilité de leurs pratiques professionnelles. Ce dont témoignent les réflexions, les analyses et les postures tant théoriques qu'épistémologiques et méthodologiques des contributeurs à cet ouvrage qui lui est dédié.
L'enseignement et la formation professionnels forment chaque année des jeunes femmes et des jeunes hommes en lycée professionnel, en centre d'apprentis et dans le supérieur. Mais qui forme-t-on à quoi? Comment se distribuent femmes et hommes dans l'enseignement et la formation professionnels? Quelles conditions de formation s'imposent aux unes et autres? Si ces segments du système de formation sont des observatoires privilégiés des inégalités entre les sexes en train de se faire, ils permettent aussi de saisir comment et à quelles conditions ces inégalités peuvent se déplacer, se renouveler, se transformer.À la croisée d'une sociologie de l'éducation, de la formation et du travail, les contributions permettent de comprendre les processus par lesquels opère la reproduction des inégalités entre les sexes. Analyser la place des femmes et des hommes en formation, c'est aussi s'intéresser aux changements, à celles et ceux qui tentent de résister, de s'émanciper des places auxquelles on les assigne, des rôles qu'on leur attribue. Cet ouvrage propose de se saisir de ces questions à partir d'enquêtes sociologiques et historiques récentes, dans les contextes de formation français et suisses.
Reconfigurations théoriques et nouvelles pratiques
L'idée d'effondrement, médiatisée par la collapsologie comme destin probable de nos sociétés face aux crises écologiques, fait l'objet de multiples critiques alors même que les illustrations récentes d'effondrements en cours, de l'épidémie de Covid-19 aux mégafeux, ne cessent de se multiplier.Devant ce paradoxe, les auteurs réunis ici prennent au sérieux l'hypothèse d'un coup d'arrêt majeur de nos dynamiques socio-économiques et politiques, tout en montrant que le rythme des effondrements se révèle variable selon les territoires. À partir d'enquêtes de terrain plurielles, ils examinent également la façon dont se mobilisent des acteurs, au Nord et au Sud, militants engagés ou citoyens discrets, pour tenter d'y faire face.L'ouvrage souligne l'impérieuse nécessité pour les sciences sociales de renouveler leurs approches des questions écologiques et esquisse les premiers jalons d'un paradigme de l'effondrement.
Comment les Français ont-ils vécu le premier confinement ?
Comment les Français ont-ils vécu le premier confinement? Quelle place le virus a-t-il pris dans leur quotidien? Quel a été l'impact sur leur santé mentale? Comment ont-ils perçu la gestion de la crise, du confinement au futur vaccin? Ont-ils perdu confiance?Du 16 mars au 11 mai 2020, pour ralentir l'épidémie de Covid-19, les Français sont confinés chez eux. Cette parenthèse sidérante et inédite aurait pu survenir plus tôt, tant cette crise ressemble à d'autres… Pourtant cette crise est bien extraordinaire. Pour la première fois, la gestion d'une crise sanitaire allait non seulement creuser brutalement les inégalités, mais aussi impacter massivement la santé mentale.Cet ouvrage s'appuie sur une série d'enquêtes réalisées en ligne, de mars à juin. Les éléments de réponse qu'il apporte permettent de prendre la mesure de l'impact de ce premier confinement, mais aussi de mieux comprendre dans quelles conditions, et dans quel état d'esprit, les Français ont abordé les mois suivants.
L'habitat participatif est traité dans cet ouvrage par une articulation d'approches avec l'objectif d'inscrire l'analyse dans un cadre à même de nourrir la réflexion sur l'urbanité. De la sorte, il est appréhendé autant par une sociologie de la ville, en tant que rapport à l'espace et à autrui, que par une prise en compte de l'action publique et des aspirations à limiter les processus d'individualisation propres à nos sociétés contemporaines. Il est le fruit d'une équipe constituée en 2013 pour répondre à un appel à projet Recherche-citoyen qui associe le CLERSÉ (UMR 8019-Université de Lille-CNRS), Éco Habitat Groupé et le CEREMA dans un dispositif soutenu par la Région portant sur le thème de L'habitat participatif, essor de nouvelles formes de rapport à la ville. La dynamique des trois partenaires repose sur l'ambition d'aborder à nouveaux frais, et par une analyse distanciée, les questions fondamentales attachées à cette forme d'habitat que bon nombre de ses usagers définissent par l'aspiration à participer ainsi pleinement à la vie de la cité. Partant de la volonté de combiner recherche, engagement militant et expertise, sans confondre les registres de réflexivité, il est écrit à plusieurs mains pour traiter de ces différentes dimensions.
Approches socio-spatiales croisées dans le Minas Gerais et le Nord-Pas de Calais
C'est en observant la répartition des richesses et leur distribution que l'on met en lumière la façon dont elles sont partagées et que l'on perçoit le fonctionnement des sociétés, l'accaparement par certains des ressources et des privilèges et les inégalités socio-spatiales qui en découlent.Il n'existe pas de définition universelle de la richesse. À quelque échelle que ce soit, la richesse est toujours multidimensionnelle et toutes ses formes sont liées entre elles, qu'elles concernent le revenu, le patrimoine économique ou ce qui a trait au pouvoir, au savoir, à la santé, à l'accès aux ressources naturelles et culturelles, etc.Le livre repose sur l'étude d'expériences locales comparées en France et au Brésil dans les territoires du Nord-Pas de Calais et du Minas Gerais, à différentes échelles et sur des terrains variés: de la région à la métropole et au quartier, des espaces miniers encore en activité ou reconvertis aux espaces naturels protégés.
Mode, genre et masculinité, du Bronx à la marchandisation
Les sneakers sont bien plus que des chaussures dédiées aux sports ou aux loisirs. Elles sont les fétiches qui cimentent une communauté: celle des sneakerheads. Ces passionnés ont créé une sous-culture autour d'elles, au sein même de la culture hip-hop. La sociologue Yuniya Kawamura a bâti son livre au carrefour de plusieurs disciplines et thématiques : l'anthropologie, l'histoire, la technique, la communication, la marchandisation, la mode, le genre ou encore la jeunesse. Elle y décèle l'ensemble de la dynamique qui a fait passer les sneakers de la marginalité du Bronx à la culture de masse mondialisée. "Je suis ce que je porte à mes pieds", dit un membre de la sous-culture. Taille haute ou basse, épurées ou bariolées, ces chaussures peuvent exercer une emprise sur leur porteur, lui conférer un statut, mais aussi être revendues pour une somme extravagante. Les sneakers sont un mythe contemporain. Ce livre est la première étude universitaire nous invitant à en suivre les aventures.
Où est passée la justice sociale? Face à l'accroissement des inégalités en France et dans le monde, cette question devient brûlante. À l'aide de données d'enquête en France comme dans les points "chauds" du globe, ce livre analyse l'ampleur de la crise des modèles de justice et singulièrement du principe d'égalité. En partant des acteurs ordinaires, des mouvements sociaux, des contextes concrets, il dessine le kaléidoscope des tâtonnements et réinventions en cours autour de ces enjeux. Il permet ainsi d'interroger les fondements quotidiens de la démocratie sociale et politique de notre temps.
Les Mompreneurs se définissent comme des femmes qui deviennent entrepreneures et mères en même temps. Dans leur discours, créer une activité économique indépendante – le plus souvent à domicile – leur permet de mieux profiter de leur enfant.Faut-il voir dans le mouvement des Mompreneurs, né en France à la fin des années 2000, la solution idéale pour articuler travail et famille? Tel est le point de départ de cette étude, fondée sur une enquête originale, qui mêle ethnographie d'un collectif de Mompreneurs, récits de vie et enquête statistique.Cet ouvrage permet d'éclairer la bifurcation de ces femmes du salariat vers l'indépendance. Il donne à voir tout à la fois les ressorts de leur reconversion et ses limites. Il montre aussi qu'il est nécessaire, pour comprendre leur engagement, d'interroger la manière dont elles investissent la maternité. Aussi ce livre documentet- il également les normes contemporaines de la parentalité et leurs effets distinctifs. Il éclaire les inégalités que ces normes contribuent à renouveler entre les hommes et les femmes ainsi qu'entre les femmes elles-mêmes.