L'histoire des relations entre la philanthropie et les grandes universités privées américaines n'a jamais été abordée en tant que telle, pas plus en France qu'aux États-Unis. Résultat d'un long travail de recherches, tant bibliographiques que de terrain, le livre analyse de manière claire et accessible les soubassements historiques et les influences politiques du financement des grandes universités privées américaines. Il nous explique ce qui se cache derrière le beau mot de "philanthropie" si populaire aujourd'hui aux États-Unis, et décortique les relations étroites existant entre le monde politique, le monde de l'enseignement et le monde des affaires. À l'heure ou se met en place la construction d'un espace européen d'enseignement supérieur et où l'exemple des États-Unis sert de modèle ou de repoussoir, l'ouvrage balaye beaucoup d'idées reçues sur l'équilibre entre public et privé dans le financement de l'enseignement supérieur aux États-Unis, et répond aux interrogations que l'on se pose sur les sources de la richesse des universités d'élites américaines.
La territorialisation des politiques d'emploi en questions
Comment s'est développée sur deux décennies la prise en compte croissante des territoires dans la politique de l'emploi ? Sur quelles évolutions de l'action publique s'est-elle appuyée ? Comment cette territorialisation d'une politique nationale est-elle appropriée par les acteurs locaux ? Peut-il exister un intérêt général localisé en matière d'emploi ? C'est à cet ensemble de questions, notamment, que l'équipe réunie ici répond en étudiant successivement les différentes facettes de la territorialisation des politiques de l'emploi en France.
L'essor considérable des médiations (médiation pénale, familiale…) dans l'ensemble des démocraties occidentales n'est pas un effet de mode. Il exprime une métamorphose profonde de l'action publique qui cherche une nouvelle manière de gouverner la cité et de fabriquer de la cohésion sociale. La gestion de sociétés hypercomplexes ne peut plus simplement s'appuyer sur les formes sociales solides que constituent les lois et les institutions. Elle exige l'invention de modes de régulation plus flexibles, plus adaptables, plus fluides. C'est dans des espaces intermédiaires, traversés par des flux et des dynamiques instables, que se bricolent désormais les recherches de sens et les façons d'agir.
Usages de l'économie sociale et solidaire en Aquitaine
Le projet de l'économie sociale et solidaire est soumis à un triple défi : comment allier les valeurs fondatrices aux réalités du marché ? Comment maintenir une forte dose de militantisme quand la taille, la nature et les objectifs de l'organisation se modifient ? Comment concilier un besoin de reconnaissance et une institutionnalisation contrôlée ? Le livre analyse certaines des expressions aquitaines de ce monde social particulier. À des perspectives d'ensemble centrées sur les acteurs et les processus d'institutionnalisation succède une partie consacrée aux croisements entre valeurs et ancrages territoriaux. L'émergence d'une SCIC au sud des Landes, d'un GEIQ en Dordogne ou des expériences "d'économie identitaire" en Pays basque sont autant d'exemples de cette dynamique. La spécificité frontalière de l'Aquitaine est soulignée par une étude sur l'évolution comparée du droit coopératif en France et en Espagne. Enfin, une troisième partie consacrée aux répertoires et aux acteurs s'interroge sur les logiques d'engagement autant dans les formes neuves de l'économie sociale et solidaire — commerce équitable, SEL et régies de quartier — que dans les formes les plus anciennes, ici, mutualisme et associations de divers secteurs.
À partir de données recueillies sur le terrain et de sources écrites, l'auteur propose une réflexion sur les élites politiques "en représentation". Il examine les représentations mentales, la représentation des intérêts et les représentations théâtrales et opère une relecture critique de la trajectoire du Nigeria. Il interroge les fondements de la légitimation du pouvoir de ces "Big Men" prétendant représenter les intérêts communautaires ou factionnels. Enfin, il accorde une place centrale et inédite au thème de l'ostentation.
Le destin tragique de la Palestine est probablement lié au fait religieux : sur une "promesse divine" se sont greffées des réalités politiques. Il est difficile d'expliquer le conflit israélo-arabe sans recourir à l'histoire et sans revenir sur la fameuse "promesse de Yahvé", sur l'idéologie sioniste, le rêve de la "Terre promise", sur la déclaration de Balfour et enfin sur les décisions de l'ONU, surtout celle du partage de 1947, et leur non-application. Avec l'accord d'Oslo de 1993, la paix semblait pouvoir s'établir. Mais cet accord était-il véritablement l'œuvre commune de toutes les parties en présence ? Peut-on parler de paix quand on autorise l'installation de colons dans les maisons palestiniennes, à deux pas des camps de réfugiés où croupissent leurs propriétaires légitimes ? Peut-on parler de paix quand on accorde le droit de retour aux Juifs, absents de cette terre depuis dix-huit siècles tandis qu'on le refuse aux exilés palestiniens de 1948 et 1967 ? Sans prétendre à l'exhaustivité, l'ouvrage expose l'essentiel et explique la naissance du conflit, sa dramatisation et sa pérennité.
L'éclairage par la succession de J. Chaban-Delmas en 1995
À la lumière d'une élection municipale médiatisée, celle de la succession de J. Chaban-Delmas à Bordeaux en 1995, l'auteure pose des questions simples : Qu'est-ce donc qu'une campagne électorale ? Que s'y passe-t-il ? Quand et où a-t-elle lieu ? Est-ce dans les limites que lui assigne éventuellement le droit ? Qu'attendons-nous de ces séquences routinières et exceptionnelles censées rythmer la vie des démocraties ? Et nous référons-nous à des schémas interprétatifs adaptés aux modalités contemporaines de la communication politique ? Les réponses s'élaborent par une enquête avant, pendant et après l'élection à partir du terrain bordelais, mais aussi à la lumière des travaux anglo-saxons. Les résultats de ces éclairages diversifiés permettent de faire table rase de nos certitudes et de reconsidérer les campagnes électorales : ce ne sont en aucune façon des séquences routinières et balisées de la vie démocratique, mais une mosaïque de représentations simultanées et contradictoires mobilisées de façon consciente ou non, stratégique ou non, par les candidats, les journalistes mais aussi les profanes.