La lutte contre les inégalités dans les médias est une injonction forte de l'État. La promotion de l'égalité dans le sport l'est tout autant.Dès lors, il semblait légitime d'analyser le rôle des médias sur les destins genrés des sports, non seulement parce qu'ils participent d'une forme de socialisation particulièrement efficace, mais également parce qu'ils jouent un rôle prépondérant dans la formation des normes sexuées et la reproduction de la hiérarchie entre les sexes. Comment les contenus sur le sport des femmes et les performances des sportives se construisent-ils? Quelles sont les représentations médiatiques des sportives diffusées aujourd'hui en France? Comment sont réceptionnés ces couvertures et traitements différenciés des sportifs et sportives?Nul doute que cet ouvrage pluridisciplinaire pourra aider les acteurs et les institutions des mondes scolaire, sportif ou médiatique à faire une place plus juste aux femmes dans le sport et à ériger des " rôles modèles " pour des millions de jeunes filles.
Privilégiant des approches méthodologiques, épistémologiques et historiographiques, les contributeurs de la 19e édition des Carrefours d'histoire du sport, réunis à Arras en 2021, en-tendent ici (ré)interroger l'histoire du sport, de l'éducation physique scolaire et des activités physiques.Cet ouvrage souhaite ainsi " rebattre les cartes " en renouvelant le questionnement des fondamentaux du travail historien d'hier et d'aujourd'hui: l'objet " sport " et son appellation générique selon la diversité des sources désormais disponibles (telles le son et l'image), la nature des méthodes utilisées, le choix de temporalités établies avec ses jeux d'échelle, la mise en récit qui gouverne aujourd'hui l'écriture historienne.Autant d'interrogations abordées dans une trentaine d'articles qui nourrissent un dialogue fécond entre chercheurs de générations différentes, qu'ils soient contemporanéistes ou issus du champ des sciences et techniques des activités physiques et sportives.
Le Dr Max Fourestier et la ville de Vanves : promoteurs du sport et de la nature à l'école - 1950-1973
Ancrées dans Les Trente Glorieuses, les innovations scolaires conduites à Vanves par le docteur Max Fourestier sont connues à travers les appellations mi-temps pédagogique et sportif, classe de neige, classe de sieste, classe de forêt ou encore tiers-temps pédagogique. Pour le médecin vanvéen, il s'agit ni plus ni moins de la tentative de mise en place généralisée d'une école rêvée.Croisant des sources variées et originales, l'étude révèle que le processus inhérent à la renommée de l'œuvre de Max Fourestier tient à quatre facteurs complémentaires: la personnalité et le parcours de vie du créateur, le volontarisme des acteurs locaux et l'identité de la ville de Vanves, l'importance des réseaux et des structures sociales, enfin, la force des médias.Ce travail articule majoritairement ces quatre logiques explicatives pour comprendre la naissance de ces innovations scolaires d'?envergure internationale en 1950, leur développement entre 1951 et 1967 et, enfin, le ralentissement des mécanismes de leur diffusion au cours du début des années 1970.
La rencontre de l'image et du sport remonte presque à leurs origines respectives: dès la fin du XIXe siècle, les premières captations animées par Étienne-Jules Marey et Georges Demenÿ ont servi à analyser le mouvement et les gestes athlétiques. Depuis, le sport a toujours accompagné l'histoire du cinéma, certaines disciplines plus que d'autres ayant davantage attiré l'attention des scénaristes.Avec le concours des grands studios, bien des longs métrages ont marqué de leur empreinte l'histoire culturelle, allant du burlesque au nationalisme, de l'action pure à l'économie du sport, de l'olympisme à la folie supportériste. Ces fictions, qui répondent d'abord aux attentes commerciales d'un marché en expansion, constituent néanmoins un corpus d'analyse riche et original pour les chercheurs en sciences humaines et sociales. Bien que certains aient déjà investi la question sous l'angle dramaturgique, historique ou sociétal, plus rares sont ceux à s'être intéressés à la dimension technique, pourtant essentielle.En déplaçant ainsi notre regard vers l'effort sportif ou la figuration de l'athlète, cet ouvrage (ré)interroge, entre réalité et fiction, performance et esthétique, adaptation et transposition, un registre fondamental de la culture sportive contemporaine.
Si des travaux historiques ont déjà été menés sur les liens entre sport et pouvoir, le renouvellement des méthodes et des chercheurs a permis d'identifier de nouvelles perspectives. C'est pourquoi il semblait légitime de fournir un espace de discussion pour redécouvrir ces aspects et, éventuellement, les réinterpréter.Le présent volume a souhaité réunir les contributions de plusieurs historiens autour de l' action d' acteurs reconnus (Georges de Saint-Clair, Gabriel Hanot, Paul Beulque, Fausto Coppi, Frantz Reichel), du rôle joué par des institutions peu étudiées (Syndicat des Arbitres du Football d'Élite, Fédération Française de Natation, Deutsche Hochschule für Körperkultur de Leipzig, CREPS de Dinard, Fédération Française des Sociétés de Boxe, NBA) ou encore de l ' émergence d' organisations sportives fondamentales (le SCUF au début du XXe siècle, le CGEGS sous Vichy, l'UEFA dans les années 1950).Cet ouvrage invite ainsi le lecteur à mieux comprendre les enjeux de pouvoir qui traversent le monde sportif, depuis la fin du XIXe siècle, notamment à partir d'une compréhension des réseaux et des relations qui s'y construisent.
Si les recherches historiques, littéraires et cinématographiques sur le sport se sont considérablement multipliées ces trente dernières années, permettant ainsi aux chercheurs et aux passionnés de s'appuyer sur des travaux académiques pour mieux comprendre la genèse des sports modernes, les activités de raquette font encore aujourd'hui figure d'exception. Afin de pallier ce relatif vide historiographique, le présent volume a souhaité réunir les contributions de plusieurs spécialistes – de la paume, du tennis et des " petites raquettes " – pour dévoiler les arcanes d'un patrimoine culturel et, au-delà des variations spécifiques, ses constantes historiques. À travers elles se dessine finalement la " carte génétique " d'une singulière famille sportive: l'origine paumière d'un jeu de duel codifié, la construction d'une entente cordiale avec le peuple anglais et la préservation d'un héritage mondain dictant les règles de bienséance. Si les pistes de réflexion sont nombreuses et mériteraient bien d'autres investigations, les clés livrées au fil des pages conduisent d'ores et déjà le lecteur à mieux appréhender l'univers si méconnu des sports de balles et de plumes.
Entre ligne de conduite et ligne d'écriture, le sport constitue la " carte génétique " du cinéaste populaire Henri Decoin. À la fois tuteur, bâton de pèlerin et source d'inspiration, il irradie son oeuvre artistique – contes, feuilletons ou films – et lui offre l'occasion de revenir sans cesse sur les traces de son passé.Cet ancien champion sportif, devenu scénariste puis réalisateur après une carrière de journaliste à L' Auto, s'est amusé à faire son autoportrait en insérant systématiquement dans ses films diverses allusions au sport, tels une séquence de natation, le commentaire pugilistique d'un personnage ou une photographie de cycliste subtilement placée dans le décor. Quant à son écriture, littéraire ou cinématographique, elle s'en est trouvée fortement teintée: vive, nerveuse, rythmée.Cet essai sur les symptômes d'une sportsmanie aiguë invite le lecteur à découvrir la géographie intérieure d'un personnage haut en couleur dont les contours, entre réalité et fiction, sont plus poreux qu'ils n'y paraissent.