Les partenariats sociaux dans l'insertion par l'activité économique
Les structures d'insertion par l'activité économique proposent, à des personnes rencontrant des difficultés sociales ou professionnelles particulières, une mise en situation de travail et une prise en charge de leurs diverses problématiques. Depuis une dizaine d'années, ces entreprises sociales ont engagé des collaborations avec les entreprises classiques, alors qu'antérieurement prévalaient des relations de méfiance réciproque. Ces collaborations, qui relèvent de ce que l'on appelle désormais les partenariats sociaux, se construisent au croisement de l'entrepreneuriat social et de la responsabilité sociale des entreprises. L'objet de l'ouvrage est d'en analyser le fonctionnement au moyen d'une enquête de terrain réalisée au sein de trois structures de profil différent: un groupe d'insertion de statut associatif, une entreprise de travail temporaire d'insertion et un groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification. Des monographies réalisées se dégagent trois " conventions d'insertion ", qui sont autant de compromis soutenant ces partenariats sociaux. L'insertion apparaît au final comme une notion ouverte à plusieurs acceptions. L'enjeu principal des collaborations entre structures d'insertion par l'activité économique et entreprises classiques réside alors dans la qualité des conventions d'insertion adoptées. Les partenariats sociaux ne constituent ni la panacée vantée par les promoteurs du " social business ", ni l'impasse dénoncée par ses détracteurs. Leur portée dépend de la capacité des entreprises sociales à établir des compromis exigeants avec les entreprises classiques.
L'Histoire économique des pêches maritimes rappelle le caractère particulier de cette industrie, celui d'une activité de cueillette. L'intérêt des économistes pour l'analyse des pêches maritimes relève autant du thème de l'exploitation des ressources marines vivantes que de leur surexploitation. Il existe aussi une autre porte d'entrée à la connaissance des pêches, celle d'un sentier de dépendance emprunté par les acteurs de l'industrie. Les situations rencontrées dans l'histoire économique contemporaine des pêches maritimes françaises, de 1983 à 2013, montrent qu'effectivement il n'existe pas un sentier unique et que les politiques publiques d'encadrement des flottilles ont davantage emprunté un régime de transition qu'un régime de rupture. Cet ouvrage rappelle les événements clés de l'histoire récente des pêches maritimes, comme éléments structurants des relations des marins pêcheurs avec leurs institutions. La mise en place d'une politique commune de la pêche en 1983 modifie progressivement le format des flottilles en dessinant une trajectoire le long de laquelle se créent des relations de dépendance entre la profession et l'État. L'ouvrage décrit l'évolution de la population de marins pêcheurs, des flottilles et des productions débarquées au cours des trois dernières décennies pour les ports de métropole et de Saint-Pierre et Miquelon.
Avec l'avènement de la mondialisation, la Chine est devenue en un temps record l'une des principales économies du monde. Aujourd'hui, elle talonne même les États-Unis. Elle peut par conséquent nourrir des ambitions de grande puissance, voire de puissance hégémonique. Il est toutefois surprenant que, dans les nombreuses analyses produites sur la Chine et son affirmation sur l'échiquier économique mondial, l'agriculture soit le parent pauvre. Grand pays agricole, la Chine dépend toutefois de plus en plus de l'extérieur pour son alimentation, créant ainsi un phénomène de dépendance. Or, la question agricole en Chine renvoie historiquement à la notion de sécurité alimentaire. Dans l'histoire du pays, cette idée a régulièrement fait l'objet d'une attention toute particulière de la part des dirigeants. Elle se pose avec une certaine acuité en ce début de xxie siècle, d'autant plus qu'elle fait partie des menaces en termes de sécurité non traditionnelle qui pèsent sur la Chine, au même titre que l'énergie, et conditionne la stabilité des relations internationales. Ce livre a pour ambition d'analyser l'origine et surtout les conséquences d'une telle dépendance alimentaire pour un pays de la taille de la Chine. Est-elle en mesure d'inverser le processus, de stopper sa dépendance alimentaire vis-à-vis du reste du monde, de restaurer un auto-approvisionnement, au moins dans le secteur des grains ? Si tel n'était pas le cas, Pékin devrait alors poursuivre sa stratégie de diversification de ses approvisionnements alimentaires (investissements directs à l'étranger, achats ou locations de terres dans d'autres pays, importations massives et sécurisées par des partenariats commerciaux…). Les répercussions géoéconomiques de cette posture chinoise sur les marchés des produits agricoles seraient porteuses de tensions géopolitiques dans les années à venir.
La rédaction de la loi sur l'économie sociale et solidaire (2014) a suscité de nombreux débats qui montrent la difficulté à définir cette notion. L'économie sociale prend son envol à la fin des années 1970, puis l'économie sociale et solidaire émerge deux décennies plus tard. Elles reposent sur trois mouvements fort anciens: les sociétés de secours mutuels et les coopératives apparues dans les années 1830, ainsi que les associations à la fin du XIXe siècle. Mutuelles et coopératives commencent alors à se structurer à l'échelle nationale ; de leur côté, les associations restent dispersées. Ces trois mouvements n'ont aucun lien à l'heure où la notion d'économie sociale, défendue par des penseurs les plus divers, progresse. Mais la Grande Guerre introduit une rupture: l'économie sociale disparaît complètement de la scène. Dès lors, associations, coopératives et mutuelles poursuivent leur développement avec discrétion, au moment où l'État joue un rôle croissant dans l'économique et le social. Les trois mouvements restent à l'arrière-plan de la scène à la Libération et durant les Trente Glorieuses ; ils n'en continuent pas moins leur marche en avant. Puis on assiste au retour de l'économie sociale en raison du rapprochement esquissé à partir des années 1970 entre les trois mouvements. Le recul de l'État, sensible une décennie plus tard, favorise cette évolution qui va se poursuivre jusqu'à nos jours. Ce livre retrace l'histoire de ces trois mouvements ainsi que celle, beaucoup plus récente, des fondations, quatrième composante de l'économie sociale et solidaire, et étudie les modalités de leur rapprochement à la veille de l'arrivée de la gauche au pouvoir, en 1981. Il décrit leur implantation dans différents groupes sociaux et professionnels et examine les modalités de leur rapport au politique qui se pose tout au long de cette histoire. Il s'interroge enfin sur le projet de l'ESS aujourd'hui: prend-elle en charge des besoins sociaux que l'État est de moins en moins capable d'assumer ou bien esquisse-t-elle un autre modèle de société ?
De nombreux lanceurs d'alerte nous avertissent des graves menaces qui pèsent sur l'humanité. On ne pourra y échapper si on continue à penser et à piloter le monde en suivant les analyses des fondamentalistes du marché. C'est l'application de leur supposée expertise qui produit le délitement progressif des liens sociaux et la dégradation continue de la nature. Que faire ? Les convivialistes ouvrent une voie pour échapper à la pensée unique. Avec leur dissonance forte ils offrent des perspectives pour engager la revitalisation de la société au sein d'une nature préservée. Leur idée maîtresse est de réaménager les structures et le fonctionnement de la société en visant à ce que chacune, chacun, et tous ensemble nous puissions poursuivre ce qui est notre bien commun. C'est le cœur du projet convivialiste. Plus de 3 000 personnes se réclament déjà explicitement de ce courant de pensée critique en ayant apposé leur signature sur le site internet du mouvement convivialiste [http://lesconvivialistes.org]. Elles approuvent ainsi un Manifeste convivialiste rédigé par une soixantaine d'auteurs, essayistes et universitaires, et appuyé, dès que publié, par plus d'une centaine d'autres intellectuels. Les analyses de la reconstruction de la société sont menées ici par des spécialistes reconnus dans leur domaine, de manière transdisciplinaire et ouverte à la délibération avec la société civique. Elles portent sur la reconstruction théorique du politique et de l'économique et sur les pratiques transformatrices déjà en cours dans nos sociétés. Il y a là des outils qui permettent de s'extirper du carcan de la pensée unique et des sentiers tracés par le modèle néolibéral. L'ouvrage nourrit ainsi une réflexion dissidente et offre une référence pour construire et prendre le chemin de traverse qui mène à une société conviviale. Ce chemin de traverse est éclairé par l'utopie concrète d'une société à la poursuite inlassable du bien commun qui donne tout son sens au projet convivialiste.
Au Sénégal, les uns réclament des emplois, avec tout ce que cela peut supposer comme sécurité en termes de régularité des revenus et de protection sociale. Les autres, plus modestes, veulent tout simplement un travail qui leur permette de vivre décemment, de payer la scolarité des enfants, d'accéder à des soins de santé de qualité, de participer dignement aux dépenses du foyer. Travail et emploi comptent incontestablement parmi les préoccupations majeures du pays. Mais comment en rendre compte, sans tomber dans la polémique ou sans se faire le porte-parole du politiquement correct ? Eveline Baumann donne des réponses, en scrutant les données chiffrées et leurs lacunes, en analysant les potentialités de création d'emploi des secteurs économiques, en s'inquiétant de l'exploitation des ressources naturelles, en interrogeant aussi l'éducation et la formation professionnelle, ainsi que la protection sociale. Les politiques publiques sont centrales, avec leur foisonnement de projets de toutes sortes, qu'ils s'appellent Opération maîtrisards, Plan Sésame ou Sénégal émergent, des projets souvent initiés sous la pression de la rue et rarement évalués. Un ouvrage qui, au-delà d'un pays du Sud, contribue aux débats des sociétés contemporaines.
Dans la situation actuelle des impasses du capitalisme contemporain, on attend de l'économie sociale et solidaire qu'elle incarne l'expérience concrète et située de modalités économiques alternatives à l'économie à but lucratif. La coopération, comme antinomie de la concurrence totale, est l'une des modalités de la coordination entre acteurs que l'économie sociale et solidaire met à l'épreuve dans le quotidien de ses pratiques. Cet ouvrage est un " livre ouvert de l'ESS en coopérations ", c'est-à-dire qu'y est proposée une sorte de grammaire des coopérations, dans toutes les facettes que ces coopérations en marche peuvent suggérer ou susciter. Les acteurs conjuguent ces coopérations comme autant de " co-construction ", de " co-production ", de " partenariat ", de " collaboration ", voire de " dialogue social ". C'est cette présence multiforme, multiniveaux et multiacteurs qui est ici décrite, explorée et analysée. Si cette grammaire fait sens, alors la coopération exige un supplément de réflexivité sur les finalités des actions communes. C'est aussi dans les expérimentations et dans les résultats partiels auxquels elles donnent lieu, que les coopérations pourront enrichir les acteurs en compétences de coopération. Les auteurs de cet ouvrage offrent, par leurs disciplines diverses de rattachement, des regards croisés sur l'analyse des coopérations dans l'économie sociale et solidaire. On y trouvera des analyses des coopérations au sein de l'ESS, entre acteurs de l'ESS et acteurs du secteur à but lucratif, avec les pouvoirs publics, avec la recherche. Quelques travaux offrent un regard réflexif sur la manière par laquelle la formation œuvre, ou pas, à la coopération dans et par l'ESS.
Les liens entre les concepts de " collaborations " et de " réseaux " sont étroits. Car si la collaboration peut avoir lieu hors d'un réseau, elle nous semble aussi (et surtout) être une dimension constitutive du réseau. Par exemple, les clients et les fournisseurs sont en relations, mais ils ne vont constituer un réseau que lorsqu'ils vont mettre en place une forme de collaboration entre eux. Plus généralement, il y a réseau lorsque la coordination entre les organisations ou les hommes qui les composent ne se fait pas uniquement par les prix comme le suppose la théorie économique standard. C'est en cela que cet ouvrage est ancré dans les sciences de gestion. Les réseaux seront donc caractérisés par la plus ou moins grande place accordée à la coordination hiérarchique ; elle peut être assez forte dans les réseaux de distribution ayant des magasins en propre, elle est plus faible dans les réseaux de franchise ou de sous-traitance, elle devient quasiment nulle dans les réseaux de PME. L'objectif de cet ouvrage collaboratif, écrit par vingt-sept enseignants-chercheurs de l'IGR-IAE de Rennes (université Rennes 1), est de faire découvrir le thème " collaborations et réseaux ", sous ses différentes facettes, à un large public. Il se destine à un lectorat qui ne se restreint pas aux enseignants-chercheurs des universités, des IAE et des écoles de commerce. Il s'adresse également aux étudiants, aux dirigeants, aux cadres d'entreprise, et pourquoi pas aux curieux.
On associe généralement l'innovation au génie et à l'audace des entrepreneurs. Selon cette représentation, le travail salarié apparaît moins comme un levier de transformation que comme un frein au changement. Face à l'accélération des mutations technologiques, les salariés sont sommés de s'adapter en permanence et de renoncer à leur statut protecteur. C'est oublier que l'innovation repose sur eux. Si les chercheurs et les ingénieurs des départements de R & D sont aux avant-postes, notre enquête révèle que l'activité des salariés, loin de se réduire à la seule exploitation de routines établies, comporte une dimension d'exploration accompagnant la mise en œuvre de l'innovation. Cet ouvrage révèle la tension entre exploration et exploitation que l'on retrouve au cœur du travail. Saisir ainsi l'innovation comme un processus marqué par cette tension permet de sortir de la distinction classique entre recherche fondamentale et recherche appliquée. Les cas analysés dans cet ouvrage permettent de cerner le processus d'innovation en retrouvant cette tension continue dans le travail, tension que les acteurs visent à résoudre en démontrant le caractère praticable des solutions nouvelles issues de leurs expérimentations. Entendue comme un bouleversement de l'activité économique, l'innovation oblige alors à considérer l'ensemble des salariés dans la mise au point de nouvelles manières de produire. La dynamique salariale qui s'y fait jour amène également à envisager l'évolution des pratiques syndicales à son égard.
Les processus opérationnels au cœur de la gestion des entreprises
Dans une première partie, les métamorphoses de la chaîne de valeur intra et inter organisationnelle sont examinées aussi bien au niveau des flux physiques que des flux d'information. Dans une deuxième partie, les évolutions de la modélisation de la gestion des entreprises sont revisitées dans une perspective historique et en étudiant particulièrement les outils et méthodes d'évaluation de la performance économique (comptabilité de gestion) et de la responsabilité globale (comptabilités environnementale et sociale). Dans sa troisième partie, l'ouvrage s'interroge sur les impacts de la généralisation actuelle des normes et des nouvelles technologies sur la gestion des entreprises et sur le comportement des managers. Ceci permet ensuite, dans une quatrième partie, de procéder à une analyse concrète des pratiques de gestion des opérations, des relations et des situations dans plusieurs secteurs: la gestion du temps dans les services, du risque dans la banque, des interactions logistiques dans un éco-système portuaire, de la sureté dans le nucléaire. Enfin, dans sa cinquième et dernière partie, le livre s'interroge sur la finalisation financière et sociétale de la gestion des entreprises en étudiant les enjeux contemporains de gouvernance et durabilité des entreprises.
Comment considérer les rapports et les apports aux dynamiques des territoires des entreprises de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS)? L'enjeu de la co-construction est ici essentiel, permettant de mieux comprendre les mécanismes de contribution de l'ESS aux dynamiques de développement local et la capacité d'ancrage de l'ESS dans les territoires. C'est ce que cet ouvrage se propose d'illustrer, au travers de trois parties portant sur, respectivement, les dynamiques territoriales de l'ESS et de l'emploi en ESS (1), les capacités d'innovation sociale des organisations de l'ESS (2) et les mécanismes de coopération, la construction du faire ensemble, au profit d'un développement en commun des territoires (3). La région des Pays de la Loire constitue ici le socle des expériences mises à jour, étant entendue comme un territoire marqué par une forte tradition d'initiatives solidaires.
La Chine et l'Inde sont considérées aujourd'hui comme les deux exemples phare de l'émergence. La plupart des explications libérales mettent l'accent sur le retrait de l'État via la marginalisation du secteur public et l'ouverture économique d'une Chine ou d'une Inde au final un peu désincarnées. Histoire en " creux " de manuels d'économie… Ce livre, fruit d'enquêtes répétées dans la réalité des usines et des administrations, souhaite aborder des histoires plus en " chair ". Il s'intéresse aux firmes réelles de ces pays et à la manière dont elles ont su innover, parfois coopérer, et justement s'incarner à leur manière dans une croissance soutenue jusqu'à devenir aujourd'hui des concurrents capables d'entrer sur les marchés les plus développés. Trois décennies après " l'ouverture ", ces particularités continuent toujours d'influer sur les modes de rattrapage technologique, l'innovation, ou le positionnement de ces entreprises dans le monde.