À la jonction de l'histoire des femmes et de l'histoire de la littérature, l'ouvrage envisage les multiples aspects que revêtent les motifs croisés de la vie et de l'écriture au féminin. Par delà les différences de culture, d'époque et de mode d'expression (linguistique, plastique, photographique, ou chorégraphique), les textes autobiographiques féminins sont souvent des textes paradoxaux. Si, pour les femmes, l'écriture de soi inaugure souvent une entrée en littérature, celle-ci ne s'accompagne pas nécessairement d'une reconnaissance littéraire. L'autobiographie remet en question la définition même de la littérature. Parallèlement, les femmes, lorsqu'elles sont interdites de parole publique, se tournent vers des formes d'écriture originellement privées (le journal intime ou la correspondance). I1 s'agit de se mettre en scène tout en jouant l'effacement, de revendiquer la maîtrise de son existence malgré la résistance des faits et des effets du genre (gender). On s'interroge ici sur l'existence pour les femmes d'une "norme autobiographique" commune et à leur contribution récente à la réflexion sur l'autobiographie comme genre.
Ce second volume explore les diverses interprétations données au lexème "nature" au travers d'œuvres littéraires d'écrivaines, anglo-saxonnes pour la plupart. La nature peut en effet évoquer l'environnement en relation avec le sujet-femme ; elle peut aussi renvoyer au corps féminin et représenter également le mystère d'un indivis originel. C'est à quelques-unes de ces explorations que nous convie l'ouvrage.
L'ouvrage, issu d'un colloque, réunit des contributions qui étudient, d'un côté, les tensions entre faits de nature et faits de culture dans la construction d'une identité féminine et, de l'autre, les rapports entretenus par les femmes avec la nature, tels qu'elles les ont traduits dans l'écriture et dans les arts, de la dramaturgie grecque à la science-fiction contemporaine, en passant par la peinture et l'opéra. Le voyage des femmes écrivains dans la nature donnerait-il à voir l'apprentissage d'une ambivalence primordiale qui jouerait contre les polarisations génériques traditionnelles et contre l'univocité du sens ?