Dans quelle mesure les individus se saisissent-ils de discours et de représentations sur les normes, rapports sociaux de sexe et identifications de genre et de sexualité pour interpréter, juger ou (se) classer ? En s'appuyant sur des enquêtes empiriques étayées, les recherches rassemblées dans cet ouvrage explorent " l'ordinaire " des rapports au genre au prisme des catégorisations identitaires mobilisées dans différents domaines de la vie sociale : dans la sphère privée (pratiques de la cuisine, d'éducation, recours à l'IVG), le domaine professionnel (métiers de la petite enfance, de chercheur·se), la sphère militante (Nuit Debout, association de parents d'élèves), ou au carrefour de plusieurs arènes (construction de l'islam en problème public). Enfin, elles documentent la manière dont les catégorisations identitaires (relatives au genre, mais aussi à la race et à la classe) contribuent à reconduire ou au contraire à subvertir les rapports de/au genre.
Les discours d'austérité se donnent toujours pour des discours d'évidence : " il n'y a pas le choix ". Ils s'adaptent aux situations sociohistoriques particulières pour produire l'acceptabilité des mesures d'austérité. Comment ces discours produisent-ils ces effets de sens ? Comment les contre-discours leur résistent-ils ? Différentes approches disciplinaires (analyse du discours, sciences politiques, sciences sociales, sémantique, sociolinguistique, sociologie du langage, théorie économique) tentent de répondre à ces questions en analysant une variété d'institutions et de locuteurs (gouvernants, personnel politique, ministères du travail et de l'éducation, Commission européenne, agrobusiness, médias, management, opposants, intellectuels, etc.) dans plusieurs pays et entités (Belgique, Brésil, Chili, Espagne, France, Italie, Union européenne). La diversité de ces objets et de ces approches offre des clés pour mieux saisir la complexité d'un monde gouverné par l'économique.
De la fragilisation de la classe ouvrière et de l'affaiblissement des organisations syndicales et politiques qui entendaient parler en son nom, n'en conclut-on pas trop rapidement à la "fin des ouvriers"? Les conflits sociaux qui surgissent dans les médias à l'aube des années 2000 braquent les projecteurs sur un monde que l'on disait disparu. Quels acteurs se mobilisent? Quelles alliances sont opérées? Quels sont leurs modes d'action? Quelles ressources sont nécessaires?Reposant sur des enquêtes réalisées au plus près des réalités vécues des mondes ouvriers et celles et ceux qui en sont issus (agents de la RATP, pompiers), cet ouvrage appréhende des figures de (dé)mobilisations – individuelles et collectives – et restitue des phénomènes visibles et invisibles d'engagement autant dans le rapport au politique que dans d'autres univers sociaux.
Enquête sur les étudiant·e·s en droit et science politique en France
Découvrir l'étude du politique et voter pour la première fois la même année. L'expérience des primo-votant·e·s étudiant·e·s en droit et science politique sort de l'ordinaire: leur vote initiatique trouve un écho dans l'objet de leurs études. Cet ouvrage s'intéresse à la manière dont cette double expérience façonne leurs rapports à la politique.À l'orée des années 2010, l'enquête de longue haleine menée auprès des étudiant·e·s de plusieurs facultés de droit et de science politique et d'instituts d'études politiques en France révèle une population étudiante massifiée et diversifiée. L'ouvrage analyse les manières dont s'entremêlent chez ces jeunes adultes, les appartenances sociales et familiales, leurs styles de vie, la politisation et l'attention à la campagne pour comprendre leur rapport au vote et à la politique. L'ouvrage se double d'une réflexion méthodologique sur les outils classiques de la sociologie électorale quantitative et la mise en œuvre d'une enquête auprès d'une population étudiante.
Les cartes sont au cœur de l'action publique et des dynamiques qui la façonnent. Instruments de réforme politique et territoriale, supports de représentation des problèmes publics, vecteurs de conflits et de mobilisations citoyennes, elles constituent un objet central pour les sciences sociales. Cet ouvrage pluridisciplinaire interroge les usages politiques des cartes, à travers une perspective multiniveaux et par la confrontation entre différents secteurs (politiques de la ville, gestion de l'eau, éducation, aménagement, santé et réforme administrative). À partir d'enquêtes approfondies et originales, les chapitres montrent que les cartes de l'action publique contribuent à la constitution, à la représentation et à la légitimation d'autorités politiques et de territoires, participent de la construction négociée ou conflictuelle des problèmes publics, et constituent des vecteurs de changement de l'action publique tout autant qu'elles en sont des miroirs.
Les formes locales de la vie politique, XXe-XXIe siècles
En prenant pour objet "le vote au village" au XXe et au XXIe siècle, ce livre s'attache à construire une sociologie et une histoire "au ras du sol" des pratiques politiques locales.À rebours des grands paradigmes interprétatifs qui voient des idéologies partout, et qui déduisent ce que font les acteurs d'une simple adhésion à des idées politiques, les contributeurs – historiens, sociologues et politistes – s'inspirent d'une approche écologique du vote soucieuse de saisir l'électeur en contexte.Le principe de l'élection est loin de résumer l'ensemble des rapports au politique et des occasions au gré desquelles ces derniers se nouent. Il constitue néanmoins un observatoire particulièrement fertile pour analyser les pratiques (et la manière changeante dont celles-ci s'organisent) et les répertoires d'appréciation que mobilisent les acteurs et les circonstances dans lesquelles ils les (ré)activent dès lors qu'ils votent.
Comment expliquer que les savoirs de sciences humaines et sociales soient à ce point contestés voire ignorés dans les lieux où ils pourraient pourtant éclairer la réflexion et l'action? Comment expliquer la défiance et l'incompréhension qu'ils suscitent parfois? Les savoirs de sciences humaines et sociales ont la particularité de circuler dans des espaces variés et de devoir composer avec une critique prompte à remettre en cause leur validité et leur légitimité. Leur acceptabilité sociale ne se joue pas dans la seule communauté savante mais bien dans les multiples réinterprétations et traductions auxquelles ils donnent lieu. Les études réunies dans ce volume analysent sept controverses ayant pour enjeu le sort réservé à des savoirs issus de la réflexion philosophique, sociologique, psychologique ou se revendiquant d'une économie hétérodoxe. Elles montrent que les résistances qu'ils rencontrent sont la marque paradoxale de leur vigueur et de leur capacité à bousculer les évidences partagées.
C'est d'abord par les discours que les individus, groupes sociaux et institutions proclament, utilisent et reconfigurent leurs identités (individuelles, sociales, professionnelles, politiques, nationales, ethniques, etc.). Le parti-pris, qui fait l'originalité de cet ouvrage collectif, n'est pas de chercher une définition de l'identité, mais d'analyser le rôle des discours dans la construction des diverses identités dans le but de mieux en percevoir les enjeux.Les contributions s'inscrivent en sciences politiques, en droit, en sociologie, en psychologie, en sciences du langage et en sciences de l'information et de la communication. Les analyses portent sur les discours identitaires dans des situations concrètes et des terrains divers: enseignement des langues étrangères, orthographe et transcription du breton, métiers d'art, hôpital, politique, médias traditionnels et en ligne, journalisme, cinéma, musée de la mémoire au Chili, Cour européenne des droits de l'homme…
En politique tout particulièrement, parler, c'est déjà agir, ordonner la réalité, produire une vision du monde. Le domaine politique est aussi le théâtre d'échanges qui prennent, pour une large part, la forme de rapports de force. Ce faisant, le langage intéresse pour son efficacité propre, qui ne se réduit pas aux effets rhétoriques qu'il produit.La politique offre ainsi un champ d'étude particulièrement stimulant à qui veut comprendre comment le langage peut se voir doté de cette efficacité particulière qui lui permet, selon les cas, de conforter l'état des choses ou de changer le monde.S'inspirant en toile de fond des études séminales sur les actes de parole de J. L. Austin et des réflexions sur le pouvoir symbolique de P. Bourdieu, ce volume réunit des travaux pluridisciplinaires qui s'attachent à comprendre, dans leur diversité d'aspects, les effets que le langage peut avoir dans les rapports sociaux d'ordre politique.
Quels sont les liens ordinaires des Français à la politique ? Les études réunies dans ce volume reprennent cette question classique en montrant tout à la fois ce que la politique signifie dans les situations routinières et quotidiennes des citoyens, en quoi les rapports au politique sont inscrits dans des trajectoires biographiques autant individuelles que collectives, et finalement ce qu'est le " cours ordinaire " de nos sociétés démocratiques. L'analyse de ces rapports profanes au politique est conduite à partir de terrains très variés, depuis les lieux d'habitation ou de travail jusqu'aux rares situations de contact avec les élus, en passant par la reconstitution détaillée du lien qu'un seul individu entretient avec la politique le temps d'une campagne présidentielle.