Écrits et culte de sainte Catherine en Italie et en France (XIVe-XXIe siècle)
Comment l'érudition et la recherche se sont-elles emparées de Catherine de Sienne depuis sept siècles ? Quels sont les multiples visages de cette femme du XIVe siècle ? Quelle importance ont eu la connaissance de ses textes ainsi que son culte en France, et quel est le rôle de la recherche et de l'édition françaises ? Ce livre a l'ambition de répondre à ces questions et fait intervenir les spécialistes de plusieurs disciplines afin de mieux comprendre la prophétesse, la mystique, la théologienne engagée dans la politique de son temps mais aussi l'autrice de la première œuvre importante en langue vernaculaire italienne, et enfin la jeune femme qui a vécu une si courte vie (1347-1380) en conflit avec les codes familiaux, dans la puissante cité toscane ébranlée par la peste de 1348. Enflammée, pionnière, rebelle ? Qui est Catherine de Sienne ? Qui est Catherine de Sienne en France, du XIVe siècle à aujourd'hui ?Sous l'impulsion d'une italianiste et d'une historienne, entre tradition et innovation, les auteurs et autrices des chapitres de ce volume s'emparent de la femme, de son œuvre et de son image, en tant que linguiste, théologien et littéraire, historien et historien de l'art. La diversité des approches et des questionnements, des concepts et des contextes scientifiques permet de saisir enfin la richesse de la figure de Caterina.
D'après le Journal Encyclopédique de Pierre Rousseau (1756-1785) et le Journal Littéraire, des sciences et des arts de l'abbé Grosier (1756-1785)
Faire d'une revue littéraire du XVIIIe siècle un objet d'étude qui ne la réduise pas à une source d'informations historiques ou bibliographiques, mais lui accorderait, en dépit de tous les défauts structurels de ce type d'écrit, les valeurs de cohérence et de style qui font l'attrait d'une œuvre littéraire, est-il envisageable ? Le Journal Encyclopédique (1756-1785) se prêtait à l'exercice par sa longévité et ses ambitions intellectuelles. Son inventeur, Pierre Rousseau (de Toulouse), avait une conception claire de son travail : diffuser le savoir pour former l'" honnête homme " de la modernité. Sous sa plume se répandait la nouvelle langue des Lumières modérées, éclairant et légitimant le désir de jouir des bienfaits de la raison et des plaisirs de la vie, en évitant les pièges de la guerre théologique, des préjugés nationaux et des égoïsmes " particuliers ". Son moyen le plus efficace fut de recourir à la rédaction d'extraits commentés d'ouvrages nouveaux, selon une méthode aussi maîtrisée que possible. Il parvint, sans trop de défaillances, à ne pas tomber dans les défauts de la satire acerbe ou de la partialité virulente dont l'abbé Grosier, à l'instar de son ami Fréron, fit sa spécialité au cours de sa seule année (1779) à la tête du Journal de littérature, des sciences et des arts.Pierre Rousseau aura-t-il réussi à décontenancer le mépris de ceux qui, avec Voltaire, ne voyaient dans les journalistes littéraires que " moucherons et chenilles " parasitant " fleurs et fruits " du jardin des Lettres ?
Dans la Chrétienté de l'Europe occidentale, du Moyen Âge jusqu'au début du XVIIe siècle
Dans le présent volume des Cahiers Pourpres, notre questionnement portera sur celles et ceux qui, en Europe occidentale chrétienne, périrent pour défendre leurs convictions religieuses, du Moyen Âge jusqu'au début du XVIIe siècle. La fabrique des martyrs n'a jamais cessé de produire des victimes, dont le trépas fut revendiqué et instrumentalisé par les communautés dont elles étaient issues. Pour être efficace, le martyre se devait d'être public, d'être vu, lu, regardé, déchiffré. Les contributions à ce volume s'intéressent à la réalité comme aux représentations du martyre chrétien, rouge ou blanc.