Les débuts de l'historiographie nationale tchèque en langue vulgaire au XIVe siècle
Première histoire de la Bohème rédigée en langue vernaculaire au début du XIVe siècle, la Chronique de Dalimil se hissa très vite parmi les canons de la littérature tchèque. Déclamé, recopié, traduit en latin et en allemand, ce texte anonyme recelait des usages variés. Prétextant livrer une histoire exhaustive du pays, des origines mythiques jusqu'à l'époque contemporaine de son auteur, il communiquait en réalité un message politiquement engagé et appelait son public à se mobiliser contre l'ennemi allemand dans le contexte de crise qu'avait entraîné l'assassinat du roi Venceslas III (1306). Pourtant, derrière les sollicitations visant la " communauté du royaume " ou la " nation ", tous n'étaient pas destinés à être les bénéficiaires du projet de gouvernement prôné par l'auteur qui entendait faire de la noblesse locale le véritable décideur du jeu politique.À travers la traduction en français de cette chronique tchèque et le commentaire qui lui est adjoint, ce sont ces écarts multiples – entre la volonté affichée de rédiger une histoire et la critique du présent qui en ressort, entre une prétendue ouverture à l'ensemble des Tchèques et l'indéniable fermeture sociale du message, entre une lecture traditionnelle nationaliste et téléologique du texte et le besoin de le replacer dans son réseau de conception et d'émergence – qu'Éloïse Adde-Vomácka nous invite à mesurer. Son étude magistrale nous permet de mieux cerner et comprendre la teneur véritable de cette œuvre clef de la littérature tchèque et, partant, la mise en mots de l'énoncé politique à la fin du Moyen Âge.
Ce volume réunit les " Points de vue " publiés par Jacques Le Goff dans Ouest-France entre 2001 et 2011. Attentif à l'évènement dans le quotidien, il revient avec constance dans ces chroniques à ses préoccupations : l'éthique, les droits de l'homme, les questions sociales et politiques, le droit et le monde du travail, la démocratie et le vivre ensemble. Avec Mounier et Péguy, il s'efforce de ne jamais perdre de vue que le spirituel " couche dans le lit de camp du temporel ".
Vingt ans durant, le fondateur de la revue Esprit et promoteur du personnalisme n'a cessé critiquer les politiques et les idéologies aboutissant à la négation de la personne (capitalisme, libéralisme économique, fascisme, communisme). À l'origine de ces perversions : une erreur sur l'homme. Mounier l'identifie dès ses premiers textes consacrés à la crise des années 1930. Crise financière, crise économique, certes, mais plus en profondeur, " crise morale " et " spirituelle ". Elle se manifeste par le primat de l'argent déconnecté de l'économie réelle dans une délirante " autofécondité ", l'instrumentalisation du travail, la domination et les inégalités, la prolifération de besoins factices… Avec une préface de Jacques Delors.
1982 : les quatre lois Auroux lancent une vaste réforme des relations sociales. 25 ans plus tard, un regard rétrospectif se justifie. D'abord pour mieux comprendre la complexe alchimie qui a présidé à l'élaboration de la réforme. Ensuite pour dresser le bilan d'une réforme dont l'impact demeure, aujourd'hui encore, mal évalué. Qu'en est-il de l'ambition de renforcer la participation effective des salariés au fonctionnement de l'entreprise ?
Le système juridique semble s'être converti à la modestie en perdant de sa monumentalité pyramidale intimidante au profit d'un plasma de normes de plus en plus imbriquées dans des rapports de complémentarité, de négociation, de synergie déployés. Si bien que là où prévalaient des distinctions nettes et des normes chimiquement pures, stables, s'imposent désormais des alliages, des rapports d'interdépendance analogues aux fils de trame d'un tissu.Avec une préface de Mireille Delmas-Marty.
Une histoire du droit du travail des années 1830 à nos jours
Ce livre est conçu comme le récit passionné et passionnant de l'émancipation du monde du travail : raconter de manière vivante l'histoire du droit du travail, montrer comment la société française s'est construite dans la recherche de délicats compromis entre l'ordre économique et celui de la justice sociale, décrire les configurations successives qui ont porté le travail d'élaboration légale.
Jacques Le Goff tente dans cet ouvrage une approche ouverte et transversale des questions juridiques qui ne peuvent être réduites à des questions techniques. Il restitue par là toute leur épaisseur aux grandes questions des relations collectives de travail : représentation du personnel, conflits du travail, négociation.
L'ouvrage de Jacques Le Goff dresse un tableau complet des grandes questions du droit du travail dans une perspective très ouverte : qu'il s'agisse de la durée du travail, des évolutions du contrat de travail, des problèmes d'hygiène et de sécurité. Les textes fondamentaux sont présentés et rapportés à leur environnement. Un traité qui rendra les plus grands services aux étudiants, aux praticiens du droit et aux citoyens.