Les liens qui unissent les deux arts depuis l'Antiquité sont multiples mais respectent généralement un principe : celui de la soumission de la sculpture à l'architecture, et par voie de conséquence de l'architecte au sculpteur. Mais la sculpture n'est-elle qu'un art ancillaire ? Les rapports de force entre architectes et sculpteurs ne peuvent-ils s'inverser ? De quelle manière les sculpteurs ont-ils envisagé, investi, le domaine de l'architecture, ses théories, ses principes, son espace ? Ce numéro de la revue Sculptures présente un éclairage inédit sur les liens unissant sculpture et architecture autour des notions de limite, renversement, affranchissement, interaction entre les deux arts, du XIXe au XXIe siècle.
Ce numéro thématique est consacré aux conséquences des révolutions industrielles sur les pratiques de la sculpture. Depuis la fin du 18e siècle, l'industrialisation induit un processus de transformation profonde de la société. En sculpture, la division et la mécanisation du travail deviennent également la norme. Les métiers de la sculpture se spécialisent et se diversifient. De nouvelles inventions et de nouveaux matériaux apparaissent. Pour les sculpteurs, s'ouvre un autre monde, fait de contraintes, mais aussi de nouvelles possibilités.
Revoir la commande. Regards sur l'art et l'espace public
Les contributions de la partie thématique de ce nouveau numéro de Sculptures, intitulée "Revoir la commande. Regards sur l'art et l'espace public" évaluent les résultats des politiques artistiques dans les rues de villes de France et d'Allemagne. Les Varia sont constitués d'essais sur Paul Gasq, Damien Hirst et ORLAN. Dans la partie "Actualités", les conservateurs des musées de Besançon et de Colmar présentent leurs collections de sculpture.
L'ouvrage pose la question du renouvellement d'un art en s'appuyant sur la statuaire monumentale publique en France pendant l'entre-deux-guerres jugée, trop hâtivement, immobiliste. Il s'articule autour de deux enjeux principaux: la simplification des formes et la monumentalité. Il s'inscrit aussi dans une histoire sociale et culturelle en interrogeant la fonction du monument: lieu d'expression artistique, lieu de mémoire ou lieu de pouvoir?
La partie thématique de la 6e livraison de la revue a pour sujet " Diffuser la sculpture ", c'est-à-dire la rendre accessible au plus grand nombre par le biais du multiple et aussi de l'image, qu'elle soit photographique, numérique, télévisuelle ou cinématographique. Il y est question d'accessibilité de la sculpture, et aussi d'intermédialité et d'intermatérialité. Comptes rendus, actualités et quelques articles divers complètent ce numéro.
C'est l'histoire d'un déclin, d'une mise à l'écart, et parfois même d'une entreprise de déconstruction. Cet oubli, souvent volontaire, parfois inconscient, c'est celui dont l'impressionnisme a fait l'objet dans la première moitié du XXe siècle. Entre 1910 et 1950, le mouvement est passé de mode, doublé par des avant-gardes plus novatrices. Qu'elle soit rejetée ou assumée, la référence à l'impressionnisme reste pourtant prégnante chez des artistes aussi différents que Besnard, Guillaumin, Matisse et Seurat.Ce volume propose de revenir sur cette période incertaine afin de comprendre ces mécanismes historiographiques et de les réévaluer à la lumière de la critique et de la création contemporaine.Des derniers représentants du mouvement aux artistes qui le prolongent, des peintres qui s'en éloignent à ceux qui le récusent sans cesser de s'y référer, des critiques aux premiers historiens de l'art du mouvement, l'impressionnisme est finalement très présent dans les préoccupations des contemporains.
" Le jour où une statue est terminée, sa vie, en un sens, commence. La première étape est franchie, qui, par les soins du sculpteur, l'a menée du bloc à la forme humaine; une seconde étape, au cours des siècles, à travers des alternatives d'adoration, d'admiration, d'amour, de mépris ou d'indifférence, par degrés successifs d'érosion et d'usure, le ramènera peu à peu à l'état de minéral informe auquel l'avait soustrait son sculpteur " (Marguerite Yourcenar). Affectée par l'espace, par le temps, la sculpture ne se contente pas d'être appréhendée par la vue: elle se joue de la perception, elle la défie par sa puissance illusionniste. En ce sens, la sculpture peut manipuler, duper celui qui la regarde.
Blessures, mutilations subies et sublimées des artistes en guerre (1914-1930)
Les conséquences de la Grande Guerre sur les sociétés européennes sont bien connues: des millions de morts, mais aussi quantité de soldats blessés et de mutilés… La guerre a laissé des traces persistantes dans les chairs.Que nous disent les images de ces hommes blessés jusqu'au tréfonds d'eux-mêmes? Existe-t-il une iconographie officielle de la blessure? Quels messages intimes offrent à notre mémoire les artistes enrôlés et souvent blessés sous l'uniforme? Certains ont été acteurs, d'autres témoins. Tous nous livrent une vision de la guerre qui nourrit un champ historiographique en plein développement, celui de la culture de guerre. Le peintre et le sculpteur, touchés dans leur chair, ont dû parfois réapprendre leur métier, en s'adaptant à un handicap nouveau.Cet ouvrage propose également une réflexion autour d'un thème iconographique et littéraire, celui de la main coupée, en écho au roman de Blaise Cendrars paru en 1946. Image fondatrice, la main coupée devient un symbole du corps martyr, central dans les œuvres de propagande. Place est aussi faite à la question de la prothèse et de l'artificialité, envisagée du point de vue de l'esthétique et de l'iconographie.
Simone Boisecq (1922-2012) fait partie de cette génération qui invente un chemin dans l'histoire de la sculpture de la seconde moitié du XXe siècle, reposant les questions de la figuration et de l'abstraction.La période dite sauvage (1946-1960) fait l'objet de cet ouvrage qui réunit historiens de l'art et conservateurs engagés dans la redécouverte de cette artiste majeure de notre modernité.