Organisation sociale et religion des Pramalai Kallar
D'abord publié en 1957, ce livre est une des descriptions ethnographiques les plus complètes à ce jour d'une caste indienne et de la vie au village dans l'Inde du Sud. Viennent d'abord les aspects sociaux qui peuvent être retracés sans référence aux idées indigènes : la localité, les techniques, l'agriculture, l'économie. Viennent ensuite les aspects de la société qui doivent être saisis de l'intérieur, à la lumière des catégories des gens eux-mêmes : l'organisation sociale y compris la justice, et la religion. L'enquête retracée ici représentait la première étape dans l'application de l'anthropologie sociale à l'étude de l'Inde comme société et culture. C'est pourquoi l'analyse vise à isoler des configurations, des structures susceptibles d'être générales dans la région et même au-delà. L'auteur a poursuivi ensuite la généralisation.
Révision comparative des classifications dualistes
L'ouvrage critique le traitement classique des classifications dualistes et présente une perspective nouvelle à partir d'un exemple ethnographique africain emprunté aux Nyamwezi et d'une reconsidération de cas classiques.
Les structures sociales traditionnelles dans le Rif
On connaît l'importance de la valeur de l'honneur dans le monde méditerranéen et celle de la baraka dans le monde maghrébin et musulman. L'ouvrage étudie, pour la première fois, la complémentarité dynamique de ces deux valeurs dans le Rif oriental (Maroc) en insistant sur la complexité des interactions sociales. Par l'analyse de nombreux récits locaux, l'auteur montre comment l'honneur se manifeste par la prise de risque et la remise en question permanente des positions acquises (notamment celles hommes de pouvoir) à travers la transgression des interdits et les échanges de violence. Il souligne que la baraka des chorfa (reconnus comme descendants du Prophète) s'exprime dans la médiation efficace des conflits d'honneur qui se conclue par une violence sacrificielle ramenant à la paix (temporaire) de Dieu. Cette valeur religieuse se manifeste de manière paradoxale dans la violence victorieuse du sultan du Maroc, qui dans le même mouvement légitime les groupes tribaux dans la pérennité de leur identité, ce que montre en conclusion, l'étude détaillée des cérémonies du mariage.
Dans l'archipel des Moluques, les îles Kei sont encore mal connues. A l'extrémité sud-ouest du groupe se trouve Tanebar-Evav, une petite île où vit une société de moins de mille personnes.Ici comme dans d'autres régions d'Indonésie, la maison est l'unité sociale fondamentale, le foyer et l'acteur de toutes les relations. Les maisons sont toutes parties prenantes et donnantes dans tous les événements sociaux : mariages, funérailles, rituels saisonniers et occasionnels, et s'entraident en toute chose. Entourant les maisons, l'espace du village est fortement structuré, avec ses murs d'enceinte, ses portes, ses places, ses lieux marqués par les mythes des origines. Il est de plus imprégné de deux conceptions distinctes et complémentaires de la société, vue d'un côté dans ses lois internes et sa particularité - haratut -, de l'autre dans sa relation au dehors et à la loi universelle - lor.Cette double référence articule tous les niveaux de l'organisation sociale qui ombine dans une structure complexe des traits relalifs à la filiation et à l'aînesse d'une part, à l'alliance asymétrique et à la relation frère-soeur de l'autre.Dans ce système, les maisons constituent les unités concrètes d'un ordre immédiat permanent au nom duquel se maintient une société attachée à son identité, mais animée aussi par une très ancienne et profonde relation au monde et à l'histoire.