Enjeux africains. L'Afrique, fabrique de l'esclavage
L'Afrique est au cœur du numéro 11 de la Revue du Philanthrope. Faisant suite au no 10 autour de ce même thème et passant de l'histoire des enjeux africains durant la première moitié du xviie siècle à travers le prisme de la traite hollandaise, ce numéro propose un regard sur ce continent à l'époque du Code Noir (1685) grâce à la transcription d'un texte inédit de François de Paris. Dans un second temps, il est proposé deux approches, l'une sur les flux de captifs sur les rivages de la Côte d'Ivoire, l'autre sur la géographie des sites d'achats des négriers du Havre et de Honfleur qui permettent d'analyser le rôle de la dynamique interne à l'Afrique dans la forte croissance de la traite des noirs au XVIIIe siècle.
L'histoire des ports peut être renouvelée à travers l'usage du concept de résilience. Il désigne la capacité d'un système social à s'adapter de manière proactive et à se remettre de perturbations majeures.Face à la nécessité vitale de maîtriser des flux ou des ressources, de se faire une place dans les échanges, le port s'insère dans un environnement juridique et technique dicté par des facteurs exogènes, des enjeux géostratégiques, des politiques étatiques et la pression des usagers. Mais quelles sont exactement les modalités du "rebond résiliant" qui doit assurer un retour à la normale après une crise et quel est le temps nécessaire à cela? Plusieurs exemples sont étudiés du XVIe siècle à aujourd'hui, de Gênes à Bilbao, du Havre aux ports de l'Andalousie: leurs temporalités, les conditions de leur élaboration, les modes d'action qu'elles exigent, mais aussi l'ensemble des représentations relevant du rapport au changement et les imaginaires dont elles se nourrissent.
L'Afrique est au cœur de ce numéro ouvert par l'étude des rivalités entre Portugais et Hollandais entre 1590 et 1620. Puis vient un regard sur ce continent à l'époque du Code noir (1685) grâce à un texte de François de Paris. Enfin, les flux de captifs en Côte d'Ivoire et la géographie des sites d'achats normands montrent le rôle de la dynamique interne à l'Afrique dans la croissance de la traite des noirs au XVIIIe siècle.
Ce numéro est un hommage à l'œuvre de l'historien martiniquais Léo Élisabeth, disparu en 2016. Auteur d'une œuvre fondée sur l'idée de construire une histoire antillaise novatrice, Léo Élisabeth accordait dans ses écrits une place de choix à l'étude du groupe des " libres de couleur " et ce constat invitait à l'évidence à analyser, comme le proposent ici les meilleurs spécialistes, la place qu'il a occupée durant la période révolutionnaire en Martinique, en Guadeloupe et à Saint-Domingue où éclata la guerre des esclaves durant l'été 1791. À travers une approche comparative, il apparaît non seulement de fortes différences de situation de ce groupe dans les trois colonies mais aussi à l'intérieur de celles-ci.
Les ports négriers et les mémoires de la traite et de l'esclavage
Depuis 1998, l'histoire de la traite atlantique, de l'esclavage et de leurs abolitions est l'objet d'une patrimonialisation particulièrement perceptible dans les espaces urbain et muséographique des anciens ports négriers des trois continents qui furent au cœur de " l'odieux commerce ". Partant de ce constat, il semblait nécessaire de réunir, 20 ans après ce moment fondateur, des chercheurs et des acteurs de la société civile pour engager une réflexion collective sur les problèmes et les enjeux inhérents à ce processus récent d'appropriation du passé négrier C'est le résultat de cette réflexion qui est au cœur de ce nouveau numéro de la Revue du Philanthrope.
La pêche fait depuis longtemps l'objet d'études historiques. Mais aujourd'hui les recherches sur la pêche évoluent: pour en saisir les enjeux, pour mesurer la diversité des conditions de son développement, pour comprendre les choix opérés dans la patrimonialisation qui accompagne son déclin, elles mobilisent d'autres disciplines.Ce volume, qui réunit précisément les travaux d'historiens, de linguistes, de juristes et d'anthropologues portant sur les espaces littoraux de la Méditerranée, de l'Atlantique et de la Manche, offre un bon exemple de cette évolution. Il propose à la fois l'analyse de situations singulières et une réflexion sur la méthode.
Avec le " récit d'esclave ", le cinquième numéro de la Revue du Philanthrope aborde un sujet qui, presque exclusivement étudié aux États-Unis jusqu'à une période récente, mobilise aujourd'hui fortement tous les chercheurs qui sont désireux d'investir les études sur l'esclavage dans le monde atlantique. Trois parties composent ce volume. Après avoir mis en perspective le corpus de sources sur lequel s'appuient les recherches sur le " récit d'esclave " et montré leur évolution, des études de cas choisies parmi les textes les plus célèbres produits aux États-Unis (les récits de Sojourner Truth, de Salomon Northup et des époux Crafts) mettent en évidence les acquis épistémologique et méthodologique liés aux investigations dans ce champ de recherche novateur. La dernière partie du numéro s'achève par une incursion dans les espaces coloniaux anglophone, hispanophone et lusophone qui furent marqués par l'importance du fait esclavagiste au XIXe siècle.
Histoire et mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions en Normandie
L'impact de l'esclavage à Saint-Domingue et de la révolution qui donna naissance à la première république noire sont au cœur de ce numéro de la Revue du Philanthrope qui prolonge la publication des Cahiers de l'Histoire et des mémoires de la traite des noirs, de l'esclavage et de leurs abolitions en Normandie. Fidèles à la vocation de publications soucieuses de restituer l'histoire de la traite en Basse-Seine et de valoriser son patrimoine, ce numéro propose d'aborder cette question par le biais d'approches issues de l'aboutissement de recherches récentes ou d'études en cours réalisées par des spécialistes reconnus de l'histoire de Saint-Domingue ou de la traite en Basse-Seine.