L'œil des libraires : frissonez pour Halloween

Les libraires du Comptoir vous proposent des sélections thématiques. Aujourd'hui, célébrons Halloween !

Alors que les nuits s'allongent et que les feuilles des arbres brunissent, une ambiance automnale s'installe - propre au mystère et à l'imagination. Jouant à se faire peur, chacun se plaît alors à revisiter les classiques du fantastique, du surnaturel et du secret... Or, Halloween aura lieu, comme chaque année, le 31 octobren. Êtes-vous prêts pour l'occasion ? Voici une sélection d'ouvrages spécialement pensée pour cette fête.

 

Tim Burton, un cinéma de la ré-imagination, de Florence Cheron (Artois Presses Université)

Référentiel, réflexif, métaphorique constituent un échantillon des expressions et concepts employés pour qualifier les films de Tim Burton, attestant du lien qui unit ce corpus à l'histoire de son art et à son époque. Partant de ce constat, cet ouvrage formule l'hypothèse que cette filmographie constitue un cinéma de la ré-imagination – le cinéaste utilise d'ailleurs lui-même ce terme pour définir l'approche conceptuelle de son cinéma.Ses films, conçus comme des boîtes à jouets rassemblant souvenirs, imagination et pièces intactes, mettent en scène ces différents éléments en tant que base formelle des ré imaginations burtoniennes. Ils s'entremêlent au sein d'une même image, tout au long d'un fil narratif parfois ténu. En adoptant des procédés cinématographiques et filmiques ramenant vers des âges antérieurs du septième art et rattachant les intrigues au domaine de l'imaginaire par l'intermédiaire de manifestations mentales, Tim Burton construit un cinéma ancré dans le passé qui aspire à reconstituer le royaume de l'enfance.

→ En savoir +

 

De la Peur en Amérique: l'écriture au défi du frisson, de Sylvie Bauer, Cécile Roudeau et Marie-Odile Salati (Presses universitaires Savoie Mont Blanc)

L'émotion semble avoir retrouvé droit de cité dans le discours critique. La peur, qu'elle soit terreur sacrée, frisson érotique, esthétique, ou angoisse du vide, traverse la littérature américaine, façonne et défait le texte et la lettre, des récits Puritains au roman contemporain. Paradoxale, la peur figure l'écriture tout en mettant en péril le processus de figuration. Défi lancé à la lettre même, qui ne peut en faire son objet sans s'en défaire, ni la défaire, la peur resurgit pourtant dans les turbulences du texte, narratives, poétiques ou figurales, au moment où l'écriture tremblait de la perdre vraiment. Cette peur de "perdre" la peur habite la littérature de Nouvelle-Angleterre, à laquelle est consacrée la première partie de cet ouvrage quant aux articles de la deuxième partie, ils s'attachent à débusquer l'omniprésence de la peur dans des romans et nouvelles des XXe et XXIe siècles..

→ En savoir +

 

Terrain, "Fantômes", n° 69/printemps 2018, de Vanessa Manceron et Emmanuel De Vienne (Éditions Terrain)

Des morts apparaissent – dans les bunkers des îles Anglo-Normandes, dans les foyers vietnamiens d'après-guerre, dans les plaines désolées de Sibérie, dans les villages médiévaux italiens ou dans les salons bourgeois européens; des morts apparaissent – aux prêtres taoïstes, aux moines bénédictins, aux adolescents curieux ou aux hommes courageux; des morts apparaissent et obligent les vivants à les accueillir, à leur ménager une place dans un monde ébranlé par l'événement saisissant de leur surgissement; des morts apparaissent – ce sont les fantômes. Ce numéro de Terrain questionne le mode d'existence de ces êtres impérieux et fuyants, donnant ainsi à voir la matière dont l'invisible est fait.

→ En savoir +

 

Le Vampire dans la littérature romantique française (1820-1868), de Florent Montaclair (Presses universitaires de Franche-Comté)

Apparu en Europe centrale, le vampire est une figure de l'imaginaire née au XVIIe siècle de la confrontation de l'Occident avec le monde ottoman.L'auteur présente la naissance de ce thème en Europe centrale, puis, comment il a existé un mythe du vampire, comment ce mythe, en perdant sa dimension explicative du réel, est devenu, dans la France du XVIIIe siècle, un objet de l'imaginaire, et enfin, comment, les auteurs romantiques en ont fait un motif littéraire, un jeu sur les formes et les normes.L'étude est accompagnée du corpus des textes qui ont forgé l'image du vampire : la nouvelle fondatrice de Polidori ; le roman initial de Bérard ; les trois adaptations théâtrales de Nodier, Scribe et Dumas ; la nouvelle de Gautier et celle, en extraits, de Mérimée.

→ En savoir +

 

Dracula, de Claude Fierobe (Presses Universitaires du Septentrion)

L'étude comparée des deux personnages, Vlad Tepes (Vlad l'Empaleur), qui a régné en Valachie de 1456 à 1462, et Dracula, héros noir du roman éponyme de 1897 - permet de définir la nature du rapport entre le mythe et l'histoire. Elle permet en outre d'expliquer la genèse d'un mythe littéraire dont l'irlandais Bram Stoker a fixé la forme canonique. Faire le point sur l'irlandicité de Dracula apparaît d'autant plus nécessaire que les interprétations " irlandaises " - par la mise en regard du roman et du contexte socio-culturel dans lequel il a été écrit - sont nombreuses, parfois contradictoires. L'examen du fantastique débouche sur celui de la narrativité et sur la question de la responsabilité éditoriale d'un texte déconcertant qui tend à se discréditer lui-même. De multiples circulations dessinent des réseaux sémantiques fortement structurés qui renvoient à la fois aux zones obscures de la psyché et à la réalité physique des corps. L'étude des avatars littéraires et cinématographiques de Dracula montre le progrès d'une valorisation positive du vampire, dont on admire aujourd'hui l'intelligence et les pouvoirs.

→ En savoir +

 

Littérature monstre, de Yanna Kor, Didier Plassard et Corinne Saminadayar-Perrin (Presses universitaires de Liège)

De Quasimodo à Ubu, de l'Homme qui rit au nain Philippo réduit à sa seule tête dans les Impressions d'Afrique de Raymond Roussel, le monstre hante les imaginaires de la modernité. Cette vitalité transfictionnelle tient aux métamorphoses et réinvestissements du grotesque romantique dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, ouvrant la route aux déferlements que nous connaissons aujourd'hui. Dans la France des années 1848-1914, alors que l'histoire naturelle s'intéresse à la genèse des monstres, que le public des foires contemple fasciné des corps difformes ou estropiés tels que celui de la "Vénus au râble", médecins et penseurs du social recourent à la tératologie pour exprimer leur obsession de la dégénérescence des peuples et des civilisations. La littérature et le théâtre s'emparent de la figure du monstre en écho à ces préoccupations, mais aussi en suivant des logiques allégoriques, métaphoriques ou symboliques qui leur sont propres: l'être monstrueux prête sa chair aux aberrations du corps politique et social, il figure ses anomalies et ses déviances, ou bien il se fait reflet de "l'âme monstre" qu'évoque Rimbaud. Plus profondément encore, le monstrueux attaque également le langage en pervertissant le style, l'écriture, la composition même des œuvres et leur esthétique: s'impose alors, sur le papier comme sur la scène, une littérature monstre à tous les sens du terme.

→ En savoir +

 

La Figure du monstre, de Didier Manuel (Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine)

Cet ouvrage est une traversée, un voyage qui nous fait appréhender le monstre dans toute l'ambiguïté et la porosité du terme, de sa réalité prégnante, pathologique et physiologique, morphologique et esthétique, jusqu'à sa forme morale et son possible devenir. Par la multiplicité des points de vue, l'ouvrage cherche à parfaire la possible définition de ce corps/objet qui nous frappe de stupeur, d'effroi et qui se pose comme un scandale au regard de la norme. Ce support de rêveries, de cauchemars, d'histoires de grands-mères, de contes et de légendes. Ce Monstre, figure de la surpuissance du désordre, de l'indomptable, de ce qui nous dépasse, de ce que nous ne comprenons pas et qui risque par son imposante énormité de nous engloutir. Cette inquiétante étrangeté qui s'impose comme l'ombre vorace de nous-mêmes.Pour ce voyage, des intervenants venus d'horizons divers cherchent à toucher du doigt, dans un tir croisé de concepts, de représentations et de champs d'investigation, cette figure à jamais tapie dans l'abîme de l'être.Une façon supplémentaire d'apprivoiser ce compagnon forcé qui, depuis notre enfance, marche sur nos traces, nous terrorise et nous fascine, nous dégoûte ou nous amuse, mais n'a de cesse de nous questionner. Une question qui n'a jamais été autant d'actualité en ce début de 21e siècle, là où la science nous promet la possibilité d'une rencontre non fortuite avec le monstre. La possibilité de créer et de modeler les corps à notre bon vouloir, sans savoir si cette potentialité offerte par les manipulations génétiques et l'explosion technologique signera la fin des monstres ou leur définitif avènement, signe avant-coureur du ré-enchantement.

→ En savoir +

 

John Carpenter, de Delon Gaspard, Quentin Mazel, Mélanie Boissonneau, Pillard Thomas (Presses universitaires de Bordeaux)

Premier ouvrage universitaire en français dédié à la carrière du cinéaste américain John Carpenter, ce volume offre de nouveaux éclairages sur la filmographie, aussi composite que foisonnante, du "maître de l'horreur". En 50 ans d'un parcours marqué par autant de re´ussites que d'échecs, de collaborations fructueuses que de déboires avec les studios, le réalisateur a alterné des projets aux moyens modestes ou importants, personnels ou de commande, développés de façon plus ou moins contrainte. Tantôt attribués à un professionnel aguerri, à un artisan du cinéma ou à un "auteur frondeur", ses films (Halloween, The Thing, Christine…) ont été perçus selon les cas comme politiquement de gauche ou de droite, subversifs ou conservateurs. Dans une perspective pluridisciplinaire, cet ouvrage interroge dès lors, au sein de l'œuvre de Carpenter, les tensions entre art et industrie, politique et divertissement, logiques créatives et économiques, régime de singularité et culture de masse, cinéphilies savantes et populaires. Rassemblant des approches variées (technique et industrielle, pragmatique, musicologique, formelle, générique, culturelle et genrée), il couvre un large spectre allant de ses longs-métrages distribués en salles à ses téléfilms et ses bandes originales, de ses réalisations les plus fameuses aux moins étudiées ou aux plus obscures.

→ En savoir +

 

Le Cinéma expressionniste, de Jacques Aumont, Bernard Benoliel (Presses universitaires de Rennes)

Voir des films dits expressionnistes, parler ou écrire sur l'expressionnisme, c'est dans un même élan tenter une histoire du cinéma et en faire l'historiographie. C'est rappeler les divergences d'approche, les querelles esthétiques, les incompréhensions entre celles et ceux qui ont aidé à la connaissance du phénomène : Kurtz, Kracauer, Lotte Eisner. Les conférences rassemblées ici en recueil restituent les lignes de force d'un " mouvement " régi par des principes communs (perspectives dépravées, décors tourmentés comme des âmes souffrantes, expressivité des corps d'acteurs, jeu d'ombres et de lumière…) et qui produisit en même temps des œuvres et une conscience d'œuvre, des films et une théorie du film.

→ En savoir +

 

Besoin de conseils ou de recommandations ? Nos libraires vous accueillent du mardi au vendredi de 13h à 19h au Comptoir, situé au 1er étage de la Fondation Maison des Sciences de l'Homme, 54 Boulevard Raspail - Paris 6. 

Derniers articles