Parce qu'elle permettrait de résoudre le problème de l'épuisement des ressources et celui de l'élimination des déchets, l'économie circulaire se présente comme l'une des principales voies de la transition écologique. À partir de l'expérience partagée d'un grand projet financé par des fonds européen, les chercheurs de différentes disciplines qui participent à cet ouvrage, proposent une lecture, souvent critique, des ressorts du développement d'une économie circulaire pensée essentiellement à partir des logiques gestionnaires, de communication, et d'économie de marché. Les analyses des modes de gouvernance et de financement du projet, des solutions qu'il préconise, des acteurs qu'il mobilise et de ceux qu'il ignore, permettent d'éclairer la manière dont de grands projets de société sont conçus dans l'ignorance presque totale des réalités sociales. Cette lecture montre que la réussite de l'économie circulaire ne repose pas sur sa contribution à la résolution de problèmes environnementaux, mais sur sa capacité, évaluée en fonction de performances techniques et gestionnaires, à alimenter des discours et à fournir des bénéfices à ses acteurs.
L'histoire de la justice ouest-allemande après 1945 ne se résume pas à la question du passé national-socialiste. À travers l'histoire des rapports entre justice et médias, c'est le processus complexe d'adaptation d'une institution à la démocratie et aux mutations de l'après-guerre qui se dévoile. En se fondant sur une étude inédite du travail des services de presse de la justice et du quotidien des rapports entre magistrats et journalistes à différentes échelles, l'analyse montre comment les acteurs judiciaires ont réagi aux revendications des médias en matière d'accès à l'information ou encore à l'essor de la radio, puis de la télévision. À rebours de toute vision monolithique, cette histoire culturelle de la justice ouest-allemande entre 1945 et 1963 met au jour une pluralité de discours et de pratiques et des rapports aux médias oscillant entre conflit ouvert et coexistence pacifique, apportant ainsi un nouvel éclairage sur cette période de construction de la démocratie.
Il est désormais bien établi que les comportements humains ont un impact sur l'environnement, qu'il s'agisse du réchauffement climatique ou de la destruction de la biodiversité. Or, ces phénomènes, qui ont tendance à s'accélérer dans les dernières décennies, provoquent eux-mêmes des effets sur la santé de l'homme, comme l'attestent la multiplication et l'aggravation des épidémies auxquelles nous sommes confrontés: il suffit de penser à la crise sanitaire majeure du Covid-19.Il importe alors d'analyser avec rigueur les facteurs d'émergence des épidémies passées pour mieux se préparer aux prochaines, qui ne sauraient tarder. Mais il importe surtout de veiller à rétablir autant que possible, et avant qu'il ne soit trop tard, l'équilibre des écosystèmes qui seul peut garantir à terme la perpétuation de notre espèce.
Représenter les minorités sexuelles en France et aux États-Unis
Comment peut-on aujourd'hui être gay ou lesbienne en politique? Cet ouvrage retrace les mobilisations qui, depuis le milieu du vingtième siècle, ont visé à augmenter le nombre de gays et de lesbiennes dans les partis politiques et les assemblées. À partir d'entretiens menés avec des élu·es ayant rendu publique leur homosexualité, il analyse le rôle que celle-ci a joué dans leurs trajectoires, et interroge ce que signifie un "coming out" en politique. Il contribue aux débats sur le lien entre les caractéristiques des élu·es et la représentation des groupes sociaux en étudiant la façon dont ces gays et lesbiennes prétendent (ou non) représenter les minorités sexuelles. Alors que le débat public est saturé de discours comparant la place des minorités en France et aux États-Unis, l'ouvrage sociologise les différences observées en rendant compte des contraintes asymétriques qui pèsent de part et d'autre de l'Atlantique sur l'exercice d'un mandat politique, lorsqu'on appartient à un groupe minorisé.
À quelles conditions l'achat public peut-il devenir un outil de politique publique d'accompagnement à la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE)? Plus largement, les acteurs disposent-ils aujourd'hui de tous les outils nécessaires afin de mettre en œuvre un achat public réellement responsable? Issu du projet "Une RSE repensée – De l'implication des acteurs à une réappropriation des politiques publiques" (2016-2018), cet ouvrage réunit des analyses et des témoignages de praticiens de l'achat public et de chercheurs en sciences humaines et sociales afin d'aborder de manière transdisciplinaire les enjeux de l'achat public responsable. Ce croisement de regards permet de montrer qu'en dépit du dynamisme réglementaire actuel et des multiples initiatives innovantes portées par les acteurs sur le terrain, l'achat public peine encore aujourd'hui à pleinement intégrer le développement durable, ce qui impliquerait une rupture plus franche avec son héritage ordo-libéral.
L'objet de cet ouvrage collectif est de faire le point sur le développement actuel de la sociologie des organisations sportives en France (groupes formels et informels, interrelations et jeux de pouvoirs, approche micro, méso et macro-organisationnelle). Les auteurs illustrent la diversité des situations et des approches théoriques permettant de rendre compte du fonctionnement interne des formes organisées dans le champ associatif, fédéral, commercial et public. Ils actualisent et enrichissent le débat et ouvrent des pistes de réflexion sur l'avenir de cette branche de la sociologie du sport.
Politiques sociales européennes : différences et perspectives a` partir de l'exemple de l'Allemagne et de la France
Les politiques en matière d'emploi et d'inclusion sociale relevant avant tout des compétences des gouvernements nationaux (conditions de vie et de travail, salaires, retraites, allocations-chômage, statut des travailleurs étrangers, etc.), il s'agit, tant a` l'occasion des 60 ans du Traite´ de l'Élysée qu'au regard de 70 ans de construction européenne, de considérer les spécificités des systèmes sociaux des deux pays, et d'appréhender les évolutions propres à l'Allemagne. Faire le point permet d'ouvrir un débat sur les dynamiques actuelles et futures en matière de divergences et de rapprochements dans les politiques sociales a` l'échelle européenne. Ces questions revêtent un intérêt tout particulier dans le cadre des élections européennes de juin 2024.
Histoire et archéologie d'un métier du textile dans l'Orient grec
Les foulons font partie de ces artisans du textile indispensables à la vie quotidienne des Anciens, et néanmoins restés trop longtemps oubliés de l'Histoire. Leur rôle était pourtant primordial pour l'économie de la production textile, puisqu'ils œuvraient à la finition des étoffes, et en même temps tout à fait banal, puisque c'est à eux aussi que les habitants confiaient au quotidien leurs vêtements à nettoyer. Cet ouvrage nous plonge dans le monde des foulons de l'Orient grec (Égypte comprise), en tentant, à partir d'une étude technique de leurs ateliers et d'une archéologie des chaînes opératoires, de replacer ces artisans du textile dans leur environnement professionnel, économique, mais aussi social et civique. Le croisement systématique de toutes les données disponibles – textes littéraires, inscriptions, papyrus, sources iconographiques et archéologiques – permet de faire sortir de l'ombre ces travailleurs méconnus du quotidien, en les réhabilitant en tant qu'acteurs historiques des sociétés grecques et hellénisées de la Méditerranée orientale sur près d'un millénaire.
En 1874, Alfred Giard, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Lille, crée à Wimereux l'une des premières stations marines française en louant un chalet dans les dunes.Quand elle est rattachée à la Sorbonne en 1888, le mouvement est lancé. La Faculté des sciences de Lille ne tarde pas à nommer Paul Hallez à la tête d'une nouvelle station au Portel. Paul Sauvage crée la station aquicole à Boulogne-sur-Mer. L'Institut catholique de Lille fonde le laboratoire de zoologie d'Ambleteuse. Jusqu'en 1939, ce ne sont pas moins de quatre stations qui sont en service simultanément sur la côte d'Opale, à des fins d'étude du milieu marin.Dans les années 1960, les recherches reprennent, évoluent et se développent, avec le site Ifremer de Boulogne-sur-Mer, la station marine et le laboratoire d'océanologie et de géosciences à Wimereux.L'année 2024 célèbre ces cent-cinquante ans d'histoire autour des stations marines de la côte d'Opale.