Les Grecs paraissent avoir conçu le monde idéal sans femmes. Pour résoudre la contradiction entre l'utopie d'un monde exclusivement masculin et la nécessaire présence des femmes pour perpétuer l'espèce, ils ont produit au moins deux types de discours relatifs à la paternité : des mythes donnant à voir un rêve, celui d'une paternité exclusive qui évincerait les femmes de leur pouvoir de reproduction ; des théories biologiques depuis les Présocratiques jusqu'à Aristote, qui, tout en admettant, à des degrés divers et sous des modalités variables, la participation des femmes au processus de génération, déprécient cependant la maternité au profit de la paternité. Ces deux formes de représentations mettent en évidence le phantasme de pouvoir se reproduire seul, ce que l'on pe ...
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Les Grecs paraissent avoir conçu le monde idéal sans femmes. Pour résoudre la contradiction entre l'utopie d'un monde exclusivement masculin et la nécessaire présence des femmes pour perpétuer l'espèce, ils ont produit au moins deux types de discours relatifs à la paternité : des mythes donnant à voir un rêve, celui d'une paternité exclusive qui évincerait les femmes de leur pouvoir de reproduction ; des théories biologiques depuis les Présocratiques jusqu'à Aristote, qui, tout en admettant, à des degrés divers et sous des modalités variables, la participation des femmes au processus de génération, déprécient cependant la maternité au profit de la paternité. Ces deux formes de représentations mettent en évidence le phantasme de pouvoir se reproduire seul, ce que l'on peut appeler le complexe de Zeus, tant ce dieu semble en avoir été particulièrement investi. Ce complexe, dans lequel s'exprime une volonté de puissance par le déni de la maternité, manifeste que les Grecs ont pensé la paternité sous la catégorie du pouvoir.