La politique est omniprésente dans l'œuvre littéraire de Louis Guilloux (1899-1980). Si le constat n'est pas nouveau, aucun travail collectif ne s'était jusqu'ici proposé de partir du texte littéraire pour en éprouver, sur ce point, les constances, les évolutions, les ruptures. Le résultat a l'avantage de sortir des clichés qui marquent un écrivain irréductible aux étiquettes simplifiantes et pourtant tenaces, de " l'écrivain du peuple " à " l'écrivain breton ", en passant par le " franc-tireur ". Les contributeurs – et c'est tant mieux – n'adoptent pas tous le même regard. Certains insistent sur la continuité des représentations politiques depuis ses premiers écrits (profond malaise devant l'embrigadement politique; adhésion de surface aux téléologies politiques...). D'autres préfèrent souligner les évolutions, sinon les ruptures des années trente, après le soutien apporté à l'URSS. Mais Louis Guilloux s'il se situait à gauche " de naissance " comme il le disait lui-même, s'il condamnera les dérives staliniennes et les logiques politiques bureaucratiques le fera le plus souvent implicitement, comme " en sourdine ", préférant s'attacher à travers la stylisation de ses personnages, à montrer que tout homme, y compris le pire des " salauds ", mérite compassion parce qu'il conserve une part d'humanité. Ce livre rassemble douze contributions de spécialistes de Louis Guilloux, venus d'horizons différents (lettres, science politique, sciences de l'information et de la communication...): Jean-Charles Ambroise, Pascal Dauvin, Arnaud Flici, Sylvie Golvet, Jean-Baptiste Legavre, Grégoire Leménager, Yves Poirmeur, Valérie Poussard-Fournaison, Anne Roche, Michèle Touret, Alexandra Vasic.