Au croisement de la sociologie de l'action publique et de la sociologie pragmatiste, l'ouvrage de Johann Michel explore les transformations depuis l'après-guerre des régimes mémoriels de l'esclavage en France. En s'appuyant sur une grande variété de matériaux empiriques (archives, entretiens, ethnographie), l'auteur distingue trois catégories de régimes mémoriels de l'esclavage, les conditions historiques de leur production et de leur autonomisation, les raisons de leur antagonisme, les possibilités de leur cohabitation. D'une part, le régime mémoriel abolitionniste tend à commémorer la République et les métropolitains blancs qui ont œuvré à l'émancipation des esclaves en 1848. D'autre part, le régime mémoriel anticolonialiste, qui prend son essor dans les mouvements na ...
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La construction des grammaires nationalistes de la mémoire de l'esclavage
Les commémorations officielles du 150e anniversaire de l'abolition de l'esclavage?: entre abolitionnisme et métissage des cultures
La problématisation et la publicisation des victimes et des descendants de victime de l'esclavage
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De la mise à l'agenda à l'adoption de la loi reconnaissant l'esclavage et la traite comme crime contre l'humanité
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Le Comité national pour la Mémoire et l'Histoire de l'Esclavage?: un laboratoire de préfiguration des politiques mémorielles
La coexistence de régimes mémoriels antagonistes de l'esclavage
Mémoire publique, mémoire collective et mémoire officielle de l'esclavage
Au croisement de la sociologie de l'action publique et de la sociologie pragmatiste, l'ouvrage de Johann Michel explore les transformations depuis l'après-guerre des régimes mémoriels de l'esclavage en France. En s'appuyant sur une grande variété de matériaux empiriques (archives, entretiens, ethnographie), l'auteur distingue trois catégories de régimes mémoriels de l'esclavage, les conditions historiques de leur production et de leur autonomisation, les raisons de leur antagonisme, les possibilités de leur cohabitation. D'une part, le régime mémoriel abolitionniste tend à commémorer la République et les métropolitains blancs qui ont œuvré à l'émancipation des esclaves en 1848. D'autre part, le régime mémoriel anticolonialiste, qui prend son essor dans les mouvements nationalistes des DOM au cours des années 1960-1970, célèbre les luttes anti-esclavagistes et les héros de couleurs qui ont contribué à la libération des esclaves. Enfin, le régime victimo-mémoriel, qui se développe surtout à partir des années 1990, rend hommage aux souffrances des esclaves et s'inquiète de l'aliénation des sociétés post-esclavagistes. À travers cette typologie, Johann Michel cherche à théoriser, à la frontière de la mémoire collective et de la mémoire officielle, la notion pragmatiste de mémoire publique lorsque des groupes problématisent et publicisent un trouble mémoriel comme modalité de déni de mémoire.