Le jeune parcours professionnel d'Anne-Laure Boyer s'est construit autour de résidences d'artistes ou de commandes impliquant territoires et milieux spécifiques. Sa réponse à l'invitation au travers du workshop dans le Parc de Tanaïs s'inscrit dans le droit fil de préoccupations concernant des lieux tels que ruines, friches industrielles, architectures obsolètes, chantiers, pour ce qu'ils " dégagent d'immobilité paradoxale, de temps arrêté, en suspens, renvoyant simultanément au passé et au futur ". S'il fut une époque où l'on semait dans les jardins et les parcs de fausses ruines – arcs à moitié écroulés, temples inachevés, tours démantelés, etc. – matérialisant la pression du temps sous une forme symbolique et dramatisée, force est de constater aujourd'hui que les ruines n'ont pas fini de parler à l'imaginaire et de fasciner.Avec Tanaïs & Entropie, Anne-Laure Boyer invente un dispositif dont la facticité n'est pas moindre, et dont le caractère éphémère est essentiel. Prétexte à rêver pour l'âge contemporain commue le furent, en leur temps, les " fabriques ", les processus de la ruine, subtilement dupliqué et renversé, est donné à voir en accéléré comme si le temps n'avait plus loisir de faire œuvre, comme si la nature elle-même était devenue ruine.