Préambule
Première partie : le statut sémiotique de l'actant collectif
1. L'actant collectif est-il un actant spécifique ?
2. L'espèce humaine est-elle une espèce eusociale ?
3. L'animal politique
4. Trois actants collectifs politiques : nation, patrie, peuple
Deuxième partie : dynamique des formes. Métamorphoses et mutations des collectifs
1. Populisme
2. La fin du monde Ayoreo
3. Les collectifs en mouvement : mobilité, motilité, viscosité
4. Le consentement par les nudges : du collectif au politique
Troisième partie : le référentiel de l'actant collectif, une topologie anthropique
1. Topologies centrées
2. Quelques types d'instanciations spécifiques
Conclusion
Bibliographie
Cet ouvrage est le résultat et la synthèse d'une recherche portant sur ce que la sémiotique structurale appelle "l'actant collectif". L'anthropologie contemporaine nous rappelle que la signification des mondes que nous habitons passe par des filtres collectifs, des schèmes et des référentiels qui sont constitués et portés par des actants collectifs. Dans cette perspective, l'actant collectif n'est pas un cas particulier, voire marginal, de l'actant en général, mais, au contraire, la source des référentiels sémiotiques et l'instigateur des mondes de sens.Dès lors, quel que soit le nom que l'on donne à ce collectif (communauté d'identification, acteur-réseau, peuple, etc.), il ne suffit plus de poser par principe qu'il peut comprendre à la fois des humains, des objets, des institutions, des machines, des non-humains, etc.: il faut examiner comment et pourquoi ces divers constituants s'agencent, et leur réseau se consolide, s'affaiblit, se restaure, persiste à exister ou s'effondre. C'est l'objet de cet ouvrage, qui s'attache aux variations de la composition et des forces de liaisons des collectifs, à leurs mutations et à leur existence risquée et vulnérable. Dans cette perspective, l'actant collectif, engagé tout ensemble dans ses propres métamorphoses, est le siège même, pour la sémiotique, du politique.La sémiotique décrit depuis longtemps les discours et les pratiques politiques, mais cela ne constitue pas pour autant une dimension politique de l'organon théorique de la sémiotique structurale. L'objectif de cet ouvrage est précisément d'intégrer la dimension politique dans l'architecture théorique et méthodologique de la sémiotique, et le point d'ancrage de cette dimension est l'organisation et le devenir des collectifs, notamment celui dit "de référence", qui par les filtres sémantiques et culturels dont il est porteur, suscite des formes spécifiques de la vérité, de la subjectivité, de la narrativité, de l'affectivité et du symbolisme, en somme de l'ensemble des composants sémiotiques d'un monde habitable.