Les recherches des Price sur les Marrons ont débuté en 1966, lorsqu'ils se sont installés pour plusieurs années dans un village saamaka. Depuis, ils ont effectué de fréquents séjours au Suriname et en Guyane française (parmi les Aluku, les Ndyuka, les Pamaka et les Saamaka), et travaillé dans les archives, les bibliothèques et les réserves de musées du Suriname, de la Guyane, des États-Unis, de l'Europe et ailleurs
Ce livre constitue un ouvrage de référence, une base d'informations et un outil de travail pour celles et ceux qui s'intéressent à Haïti et qui ont pour champ d'étude ou d'action l'espace haïtien. Plus d'une vingtaine de chercheurs de spécialités différentes et d'horizons variés y ont participé et nous livrent ici leurs analyses, loin des images stéréotypées et sans concession par rapport aux réalités locales.Élaboré autour de la double problématique des continuités et des ruptures, ce travail présente neuf parties qui explorent chacun un champ spécifique: démographie, culture, environnement, vie rurale, industries et services, la question du développement, villes, organisation de l'espace, géopolitique. Chaque thème est complété par deux dossiers, études de cas aussi diverses que le statut paradoxal des femmes ou le patrimoine bâti, le développement des tic ou la géopolitique de la frontière.Derrière l'histoire singulière et tumultueuse du pays, les images traditionnelles de l'échec économique et de la misère, les déséquilibres sociaux et spatiaux, les contradictions du présent et les incertitudes de l'avenir, cet ouvrage cherche à donner des clés de lecture pour appréhender toute la complexité des rapports entre l'espace et la société haïtienne.
Cet ouvrage est le fruit de notre aventure sur ces sites emprunts d'histoire et de découvertes scientifiques. Nous allons vous faire voyager immobile tel le fromager qui étale ses racines pour fouiller l'histoire et déploie ses branches pour aller tutoyer le ciel des connaissances.Les hommes sont au cœur de notre épopée, l'équipe de l'association Alabama, les scientifiques et enfin les traces laissées par les précédents explorateurs de la région et les populations exterminées par la découverte des Amériques.Des peintures rupestres aux légendes amérindiennes en passant par la découverte d'une ancienne usine de distillation de bois de rose, vous aboutirez aux résultats de l'analyse des données du substrat prélevé par le cnrs au fond du lac Toponowini, le seul dans l'Est-Amazonie qui ait fait l'objet d'une telle étude.
Si le passé colonial est tout particulièrement le sujet de ces controverses, comme en témoignent les débats qui se déploient en Afrique du Sud, au Kenya, ou encore en Namibie, toutes les périodes de l'histoire des pays africains sont sujettes à des réappropriations destinées à légitimer les intérêts défendus. Articulant analyses des discours institutionnels et perspectives sur les productions oppositionnelles, les contributions appréhendent les opérations mémorielles comme des rapports de pouvoir qui concentrent des enjeux multiples. La question n'est donc pas de s'interroger sur le rapport entre mémoire et histoire, encore moins de vérifier l'exactitude historique des représentations qui sont proposées du passé, mais au contraire d'explorer la dimension politique des usages de la mémoire et des enjeux qui lui sont attachés. Les études sur les stratégies actuelles de légitimation de l'Etat révèlent qu'au-delà de la diversité de leurs modalités concrètes d'effectuation, un ensemble de procédés mémoriels sont repérables d'un pays à un autre.Le volume souligne la complémentarité entre oppression et valorisation mémorielle.
Ce numéro aborde les questions du développement durable en Amérique centrale sous l'angle d'une étude des causes de la fin de la civilisation maya (J.N. Salomon) ; de l'écologie des savanes (définitions, limites et contacts avec les forêts tropicales) (R. Camara Artigas) ; des modifications climatiques (augmentation des températures surtout dans la mer Caraïbe et cyclones, évènements climatiques tropicaux extrêmes) étudiées à travers l'analyse hydro-géomorphologique lors de l'ECTE du 21 novembre 2006 à Panama, montrant aussi le rôle néfaste d'une déforestation débridée et d'aménagements humains incontrôlés (F. Diaz del Olmo et al.). Sur un autre plan, C. Plantin nous entraîne aux confins de l'époque actuelle, " mondialisation " oblige, avec une vision de la pénétration des cultures, ou plus exactement des sub-cultures, urbaines états-uniennes (essentiellement le " hip-hop ") aux Antilles et particulièrement à Fort-de-France (Martinique).
Ces actes matérialisent les discussions et échanges qui ont eu lieu lors des Journées Internationales de Réflexion organisées à l'UPVD (du 9 au 11 mai 2007) par le Groupe de Recherches et d'Etudes sur les Noir-e-s d'Amérique Latine (GRENAL-CRILAUP) autour des enjeux de " race/s ". Bien qu'opératoires ces enjeux continuent, y compris à l'université, d'être niés, tenus pour superfétatoires ou sont considérés comme de simples projections.
Les interfaces sont apparues comme des lignes fluctuantes dans le temps et l'espace. Les dynamiques côtières, celles des écotones ou des vecteurs de maladies, celles qui président à la construction du fait urbain ressortissent de l'impermanence spatio-temporelle. D'irrémédiables ruptures ou de possibles cicatrisations. Les guerres et les catastrophes figurent parmi ces ruptures. Mais certains conflits, tels ceux de l'Afrique de l'Est, n'augurent pas de possibles résolutions durables. Des catastrophes naturelles peuvent aboutir à des mesures de relèvement et préventives efficientes, grâce à l'utilisation d'outils appropriés. Provenant de dissemblances exacerbées, atténuées ou aux formes nouvelles. Des contrastes socio-économiques entre des lieux géographiques au déterminisme physique s'estompent ou se modifient. C'est le cas dans les massifs d'Afrique de l'Est, dans la péninsule indochinoise et dans les petites îles tropicales. Les lieux touristiques sont des interfaces édifiées à partir de l'altérité. Elle y est émoussée, exploitée ou mise en scène. Sources de flux, d'échanges et de néo-constructions. Le franchissement légal ou non des frontières politiques, celui des barrières spécifiques (maladies), des hommes, des marchandises et des capitaux, naissent de l'interface. Les mécanismes, déclencheurs des migrations et leur nature, sont très divers. Ils trouvent leur source dans le contraste entre les entités en confrontation. Avec une édification en devenir. Objet de l'application de stratégies variées dans le temps et l'espace, l'interface est un système qui ne se fige pas. Le littoral en est l'un des exemples les plus probants. Les îles le sont aussi.
L'éruption de la montagne Pelée du 8 mai 1902 est, par impact direct, l'épisode éruptif le plus meurtrier de toute l'histoire de l'humanité, avec la destruction de la ville de Saint-Pierre et la disparition de ses 29 000 habitants. Georges Kennan, explorateur américain du début du siècle s'est rendu en Martinique et il nous livre le récit de son expérience de terrain entre le 21 mai et le 9 juin 1902. Le volcan n'a pas cessé d'être actif pendant cette période et lors de ses expéditions à Saint-Pierre, au Prêcheur, au Morne-Rouge et à Basse-Pointe. Son travail et son expérience de terrain en Martinique sont remarquables, à une période où les scientifiques eux-mêmes ont du mal à cerner la nature des phénomènes éruptifs et les causes de la catastrophe. Kennan va ainsi sillonner le Nord de la Martinique, recueillant de précieux témoignages, celui du Père Mary, personnalité admirable du Morne-Rouge, celui de Cyparis, et ceux de nombreux blessés et autres survivants de la catastrophe, parmi lesquels les marins des navires ancrés dans la baie de Saint-Pierre.
Le personnage du fossoyeur a été fort peu étudié par la littérature ethnologique. Si le rituel de la veillée mortuaire, l'enterrement et la période de deuil ont fait l'objet de nombreuses études, celui par lequel le défunt traverse les portes de la mort, passe dans l'au-delà, demeure un inconnu. Au début des années 1990, un fossoyeur du Nord de la Martinique, Bati, a accepté de s'ouvrir à Raphaël Confiant et Marcel Lebielle et de leur dévoiler l'univers mystérieux dans lequel il évolue quotidiennement. Ses propos ont été enregistrés sur magnétophone et scrupuleusement reproduits, sans que rien ne soit changé ni aux idées exposées par le fossoyeur ni au type de créole utilisé par lui. Toutefois, l'intégralité de ces entretiens, qui se sont déroulés sur deux ans, ne pouvait, faute de place, être livrée au lecteur. Ce dernier a donc droit ici aux extraits les plus significatifs.Achat de crânes de morts, de clous de cercueil afin de fabriquer des philtres magiques, apparitions de morts en rêve, révélation de trésors enfouis depuis des lustres etc. voisinent avec la description par le menu de ce dur métier de fossoyeur qui trouve de moins en moins d'adeptes. Nul doute que Bati vit dans un monde à part, un monde où la frontière entre la vie et la mort est sans cesse brouillée et où religion chrétienne, croyances négro-africaines et pratiques hindouistes se mélangent allègrement.Il témoigne en tout cas, dans chacun de ses mots, dans ses certitudes et ses hésitations, dans ses espérances et ses déceptions, d'un mode de pensée qui n'existe presque plus aujourd'hui et qui est lié à l'ancien " système d'habitation " qui fut, trois siècles durant, le berceau de notre culture créole.Raphaël CONFIANT
La médecine subirait-elle de nos jours l'offensive de la religion ? A cette question, l'observateur scientifique ne peut échapper. En effet, la prolifération des communautés thérapeutiques demeure un phénomène marquant de notre modernité ; ce qui peut surprendre vu les progrès de la médecine scientifique rationnelle. Qu'y aurait-il donc de plus à suivre des prescriptions empiriques, non validées par la faculté ? Serait-ce le contact chaleureux ? Serait-ce la prise en charge de la totalité de la personne humaine ; ce que ne ferait pas la médecine moléculaire ? Cette médecine religieuse se baserait-elle sur une nouvelle anthropologie ? Autant de questions auxquelles il faudrait répondre devant les miracles de la guérison par la foi.Dans cette étude qui prend le Pentecôtisme comme paradigme, l'auteur entend démontrer la logique de ces communautés et leurs pratiques, lesquelles s'appuient sur une lecture des Textes bibliques ainsi que leur philosophie de l'acte de guérir.Il s'agira par ailleurs de signifier dans cette étude, les limites de ces pratiques qui récusent, le plus souvent la médecine conventionnelle.
Anthropologie du corps et de l'espace à la Guadeloupe
De création récente, les sociétés de la Caraïbe sont issues de la colonisation des Amériques qui s'accompagna de l'extermination de populations amérindiennes, de la transplantation et de l'esclavage de populations d'origine africaine, puis de différentes vagues de migration. Ces sociétés ont su pourtant élaborer des systèmes originaux de représentations du corps et de la maladie qui rendent compte de leur inscription sur un sol nouveau et expriment de nouveaux rapports sociaux. Cet ouvrage étudie plus particulièrement la manière dont, à la Guadeloupe, les savoirs concernant la santé et la maladie constitue un ensemble structuré de représentations et de pratiques qui renvoient à des cosmogonies bien définies. En recourant aux méthodologies de l'ethnobotanique et de l'ethnomédecine, en faisant appel à la cartographie, l'auteure analyse la pharmacopée à base de plantes médicinales et propose une lecture originale du paysage des jardins de case. L'organisation de ces derniers reflète, en effet, la vision du monde de ses occupants, et matérialise dans l'espace le bien-être et les maux du corps, tout comme les relations avec l'entourage et les morts. On découvre ainsi comment, dans une situation de pluralisme médicale et dans un milieu pluriethnique, des thérapeutes et des patients passent d'un système médical à l'autre, sans pour autant abandonner leur vision du monde.