Des " nouveaux territoires de l'art " aux tiers-lieux culturels, vingt ans après
Vingt ans après avoir exploré les friches culturelles et les "nouveaux territoires de l'art", Culture & Musées consacre son nouveau numéro aux tiers-lieux culturels, ces espaces hybrides à mi-chemin entre lieu de création artistique, lieu de vie et espace citoyen.Portés par des collectifs d'artistes, des habitants ou des associations, les tiers-lieux culturels se distinguent par leur souplesse, leur fonctionnement collaboratif et leur ancrage territorial. Loin des institutions traditionnelles, ils expérimentent de nouvelles formes de création et de médiation, en lien avec les enjeux de transition écologique, de lien social et d'accès à la culture pour tous.Ce numéro interroge les promesses, mais aussi les limites de ces lieux parfois institutionnalisés ou récupérés par des logiques de marketing territorial. Il pose une question essentielle: les tiers-lieux culturels peuvent-ils renouveler durablement les manières de vivre, de créer et de partager la culture aujourd'hui?
Le ratage : quand l'expérience culturelle est contrariée
Le ratage suscite un intérêt certain, depuis quelques années, dans les secteurs artistiques, culturels et scientifiques. Si elle est difficile à énoncer, la question du ratage est essentielle pour comprendre la spécificité du travail culturel. Elle est d'une part très liée au processus d'évaluation et de qualification de l'action et révèle à ce titre l'importance des publics et de leur présence comme valeur de mesure. D'autre part, elle agit comme un révélateur des formes de justification, d'attentes et d'écoute réciproque que les professionnels mettent en œuvre pour faire leur travail. Loin de fonctionner en opposition à la réussite, le ratage offre une compréhension des espaces culturels comme lieux de conflit démocratique et lieux de discussion des normes liées à l'art, au passé et au patrimoine.Ce numéro porte sur le ratage tel qu'il est vécu, pensé, mis en discours par les professionnels (artistes, médiatrices, directrices) dans plusieurs pays européens et différents secteurs culturels (musées, bibliothèques, opéras, compagnies d'art dans l'espace public, théâtres).
Muséologie et cinéma : perspectives contemporaines
Depuis une bonne trentaine d'années, la question des relations entre le cinéma et le(s) musée(s) est régulièrement posée au sein du monde académique – ces relations constituant dans le même temps une préoccupation constante pour de nombreuses institutions patrimoniales et culturelles. Alors que les musées et les expositions du cinéma se multiplient à l'échelle mondiale – non sans renouveler les premières formes de l'expographie –, et que les programmations de films au sein des espaces muséaux se font aussi régulières que le recours aux images animées (artistiques ou didactiques) dans le parcours de l'exposition; alors que des documentaires sur les musées sont projetés dans les salles obscures, quand les films de fiction (de tous bords: du cinéma d'auteur jusqu'aux blockbusters) se sont emparés de "l'objet muséal" depuis bien longtemps, comment ressaisir aujourd'hui ces relations entre le cinéma et le musée? Le présent numéro entend refléter la diversité des approches théoriques et analytiques permettant d'étudier ces relations et d'explorer "l'articulation du cinématographique et du muséal" dans toute sa complexité.
Ce numéro a l'ambition de comprendre les enjeux culturels, patrimoniaux et économiques qui se jouent dans la rencontre entre le monde de l'entreprise et celui du musée. Il inclut un dossier thématique composé d'articles scientifiques, complété par des témoignages de professionnels.
Ce premier numéro en version papier part d'une interrogation sur l'avenir des musées, à l'occasion des vingt ans de la revue. Elle propose une approche prospective de la muséologie et du musée à partir d'une diversité de regards fondés à la fois sur des travaux de recherche et sur des points de vue professionnels.