Arts et lieux de mémoire. Entretiens avec Pierre Nora
Comment comprendre le besoin de mémoire des sociétés modernes ? Pour le grand historienfrançais Pierre Nora, cette inflation mémorielle et patrimoniale correspond à une époquecommémorative intensive qui n'a eu de cesse de célébrer des mémoires multiples que pourmieux oublier l'histoire. Ce paradoxe est là et l'édifice historiographique qu'il a construit(Les Lieux de mémoire, 7 volumes, 1984 1992) a tenté de répondre à ce déficit d'histoire.L'accélération de l'histoire a d'abord conduit à faire de la mémoire " une conscience de soià sauver " puis " une cause " et enfin, aujourd'hui, une " industrie "; peut-être le stade ultimede son arrachement à l'histoire?Cet ouvrage accueille les contributions de Pierre Nora et de jeunes chercheurs quiquestionnent la notion de lieux de mémoire afin d'examiner les différents usages qu'ils fontaujourd'hui de l'histoire. De la photographie amateure à celle des paysages de France prissous l'œil de Depardon, de l'art contemporain au musée de l'industrie, du timbre-poste suisseà l'histoire des blessures contemporaines de Berlin, les textes multiplient les approcheset les regards pour continuer de penser la notion de lieux de mémoire. Il s'agit ainsi derendre compte et hommage à cette rencontre exceptionnelle et permettre d'accompagnerla compréhension des postérités des Lieux de mémoire.
Le musée disciplinaire comme lieu d'organisation et de production des savoirs. Conversations avec Dominique Poulot
À l'origine, une étroite relation unissait les musées et les disciplines scientifiques dont ils relevaient. Lors de la création des musées spécialisés, au XIXe siècle, ce lien entre savoir et musée était évident, mais qu'en est-il aujourd'hui ?Cet ouvrage est le reflet de réflexions et d'échanges qui se sont tenus lors des Entretiens de la Fondation Maison Borel à Auvernier, en juin 2017, autour du musée disciplinaire comme lieu d'organisation et de production du savoir, avec le professeur Dominique Poulot comme invité. Ce numéro spécial de la revue Thesis rassemble ainsi cinq études allant des musées de migrations aux musées d'ethnographie, en passant par les expositions d'art contemporain, traitant à la fois de la question des liens entre musée et discipline académique, de la co-production des savoirs dans les expositions temporaires, du patrimoine dispersé, ou d'" objets ambassadeurs ".
Une expérience au croisement de l'art et de la sociologie. Conversations avec Nathalie Heinich
Cet ouvrage a pour objectif de discuter l'application de méthodes de la sociologie à des objets d'études touchant à l'histoire de l'art, à la muséologie ou encore au patrimoine. Les participants, issus de champs disciplinaires aussi variés que l'histoire de l'art, la muséologie ou la sociologie, ont tour à tour interrogé leurs recherches, à l'aune des concepts et théories développés par Nathalie Heinich.Ce dialogue a suscité des débats d'idées novateurs et féconds, que le présent ouvrage propose de prolonger et d'enrichir. Du patrimoine à la photographie en ligne, de l'Art San à l'Art Brut, en passant par la copie peinte et l'affiche polonaise, ce numéro spécial de la revue Thesis présente aux lecteurs autant de cas d'études, qui examinent les apports et les limites de l'interrelation entre l'art et la sociologie. L'ouvrage est conçu à l'image d'un instrument méthodologique, voire d'un laboratoire sur papier, et invite à la réflexion pluridisciplinaire, en favorisant la mise en perspective de savoirs croisés.
Le Legs Amez-Droz du Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel
Cet ouvrage éclaire le parcours d'Yvan Amez-Droz (1888-1976), industriel fortuné et collectionneur d'art parisien, qui a légué par testament un prestigieux ensemble de tableaux, d'œuvres sur papier et de sculptures au Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel, en souvenir de ses origines.Dans cet héritage, se trouvent de nombreux artistes prestigieux, principalement français, de la fin du XIXe et du début du XXe siècle: Monet, Sisley, Pissarro, Renoir, mais également Corot, Courbet, Boudin, Gauguin, Marquet ou Derain. Ce sont en tout 45 huiles, 20 œuvres sur papier et 4 sculptures qui, après de longues tractations, sont finalement entrés au Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel en 1979. Le musée a consacré une salle particulière, dès 1980, à l'exposition de l'ensemble des œuvres.L'ouvrage se divise en deux parties. Au-delà de la seule biographie d'Yvan Amez-Droz, la première partie offre un éclairage inédit sur la vision de l'histoire de l'art telle qu'elle apparaît à travers le legs Amez-Droz, ainsi qu'une réflexion sur le collectionnisme et sur la représentation de l'histoire de l'art que relate une collection à un moment donné de l'Histoire.La seconde partie présente en détail les œuvres de la collection. Quand et où chacune de ces pièces a-t-elle été acquise, quelles histoires révèlent-elles? L'ouvrage est richement illustré par des photographies en couleur de l'ensemble des œuvres du legs.
Collections et pratiques d'un amateur au XVIIIe siècle : Les recueils de dessins gravés du comte de Caylus
À l'aube du XVIIIe siècle, les amateurs et collectionneurs perçoivent l'étude de l'art différemment. L'observation et les comparaisons visuelles sont à présent au coeur de leur méthode de travail. Parmi les fervents promoteurs de cette nouvelle vision, le comte de Caylus compose des recueils d'estampes à but didactique. Compilées en un seul ouvrage, les gravures, reproduisant les plus beaux dessins du Cabinet du Roi, donnent alors un cours d'histoire de l'art à leur lecteur.En 1728, le comte de Caylus offre l'un de ses recueils au miniaturiste genevois Jacques-Antoine Arlaud. Déposé par la Société des arts au Cabinet d'arts graphiques de Genève, cet ouvrage est ici scrupuleusement étudié en fonction de son contexte. L'auteur analyse la culture du regard de cette époque à travers l'exemple concret d'un recueil d'estampes qui répondait aux nouvelles exigences de la société des Lumières.
Numéros 11-12, 2007-2008.- Nina Gorgus, "Le mur d'n musée n'est pas une page d'un livre et le visiteur n'est pas un lecteur". Les musées et la muséologie de Georges Henri Rivière revisités.- Hole Rössler, Obskure Ordnung. Zur Theatralität fürstlicher Sammlungsräume im 17. Jahrhundert.Eloïse Vienne, L'image et le mythe: sur un portrait gravé de Jean-Jacques Rousseau
Histoire et politique des associations muséales en Suisse au XXe siècle
Il est souvent affirmé que la Suisse est l'un des pays qui possède le plus de musées au monde. Quelles sont donc les structures qui parviennent à réguler ce champ composé de milliers d'acteurs ? Les associations muséales nationales en font partie. Cette étude propose donc de s'y intéresser et raconte l'histoire de celles qui ont existé au XXe siècle. Les premières naissent à la fin du XIXe siècle ; les secondes voient le jour après la Seconde Guerre mondiale.Pourquoi se sont-elles formées ? Quels problèmes ont-elles résolus ? Quelles furent leurs activités ? Par le récit de leur existence et de leurs actions, cet ouvrage montre les préoccupations des muséologues suisses et leur volonté de réflexion commune. Aujourd'hui, deux associations nationales sont en activité : ICOM Suisse et l'Association des musées suisses. Cette étude insiste sur les relations qu'entretiennent ces différentes associations avec la Confédération, dévoile un parcours semé d'embûches et relève leur difficulté à exister et à s'imposer dans le système fédéraliste suisse.
Numéro VIII, 2006.- Andreas Bräm, Schatzräume, Sakristeien und Schatzkammern gotischer Kathedralen Frankreichs.- Edda Guglielmetti et Marie-Dominique Sanchez, De l'oubli à la lumière : Trois Vitraux Tiffany en Suisse dessinés par Jacob-Adolphe Holzer (1858-1938). Les créations de Jacob-Adolphe Holzer sont un excellent exemple de la perception de l'art du vitrail en Europe et aux États-Unis à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.- Valentine Von Fellenberg, Hermann Rupf und Paul Klee, Der Sammler und der Künstler.- Anne Froidevaux, Le paradoxe du musée d'art : entre esthétique et éducation. Ce travail explore la spécificité de l'approche de l'oeuvre d'art dans un musée, par rapport à d'autres types d'objets, et esquisse une dialectique de la découverte au sens large du terme, du sens critique de l'observation, questionnant la démarche de la pédagogie muséale.