En s'intéressant aux figures et aux fonctions du double dans la littérature américaine, on se retrouve face à une évidence familière : on n'en finit pas d'écrire avec les mots des autres, pour les appeler, les rappeler, les épeler. Certains auteurs mettent en texte des dédoublements géographiques, psychologiques, culturels, identitaires ; d'autres envisagent plutôt les dédoublements inhérents à l'entrée dans l'écriture, ce défilé de masques fictionnels qui jette le trouble sur l'identité de l'auteur, son unité, sa relation aux personnages, celle de la réalité à la fiction. Les romans étudiés ici le montrent à l'envi : les doubles disent la vérité. Même si la vérité, le réel, l'identité, et jusqu'à la dualité se déclinent toujours au pluriel. Auteurs étudiés : Anne Roiphe, Cynthia Ozick, Bernard Malamud, Elia Kazan, Rolando Hinojosa-Smith, Chester Himes, John Edgar Wideman, Gerald Vizenor, Willa Cather, Philip Roth, Margaret Atwood, Pietro Di Donato, Jacques Poulin, Gail Scott, Spalding Gray.