La mère – l'enfant : tant de manières de saisir leurs rapports ! Il en est pourtant une à se détacher, particulièrement difficile à admettre, et néanmoins nécessaire à prendre en compte dès lors que l'on se place sur le terrain de la psychopathologie : appelons-la " le ravage ". C'est à l'explorer que se consacre cet ouvrage. Et à l'explorer jusque dans ses ultimes conséquences, qu'elles soient réelles ou fantasmatiques. " On bat un enfant " ; " on tue un enfant " : c'est en effet à ces représentations qu'aboutit parfois un tel ravage. Présentification de l'horreur, pour nombre de nos contemporains. Réalité clinique, saisie par le biais ce que l'on nomme " maltraitance infantile " et " infanticides ", pour quelques autres. Et déclinaison d'un fantasme – le plus fondamental qui soit, en cela qu'il convoque d'un côté le rapport au père et le masochisme primordial, d'un autre le rapport à l'idéal et le narcissisme primaire – pour tout un chacun, prétendons-nous. C'est donc à nouer structure du fantasme et réel de la maltraitance infantile que s'emploie cet essai. Qui commence par montrer comment, et par quels biais, la féminité peut porter à la maternité, et ce qui se joue dans le " désir d'enfant ", autant parfois que dans le désir de mort de l'enfant. Puis à quels extrêmes peut atteindre la clinique avec le " syndrome de Münchhausen par procuration ", d'une part, les " néonaticides " avec conservation des corps des nouveau-nés, d'autre part. C'est-à-dire à quels extrêmes on aboutit lorsque l'horreur se montre pour mieux se dissimuler, et se cache pour mieux s'exhiber. Ce qui conduit en somme à éclairer la logique du fantasme par le réel clinique – et réciproquement. C'est-à-dire à dévoiler d'autant, prétendons-nous encore, l'essence de la structure subjective.