Il semble qu'il y ait non-congruence entre d'une part, notre perception linéaire des unités sonores ou écrites et d'autre part, la réalité physique et sensorielle. Non seulement les sons ne se suivent pas, mais ils se chevauchent. Quant à l'écrit, il se trouve que le traitement des lettres par l'oeil n'est aucunement séquentiel. Toujours est-il que la linéarité de la perception, fût-elle discutable, est une réalité. Le thème général de l'ouvrage invite à une étude transdisciplinaire des phénomènes. D'une part, il s'avère de plus en plus que la perception, tant visuelle, auditive, tactile que cognitive permet d'aborder les faits de langue sous diverses formes que ni la syntaxe ni la sémantique, pas plus que la pragmatique ou la stylistique, ne sauraient renier. Et d'autre part, la linéarité, profonde ou de surface, constitue la source, le canal ou le but, naturels ou reconstruits, de toute perception.