Aux alentours des années soixante, des paquebots déversaient un flot d'Antillais sur les ports de France. On pouvait dire d'eux qu'ils s'exilaient car leur billet était remboursable, le plus souvent, à un organisme compatissant. Munis d'une farouche fierté, d'un certificat d'études, ou simplement de la grande volonté et du courage de vouloir obtenir le " Meilleur ", ils déboulaient vers les administrations de la Mère Patrie. Ils trouvaient là une bonne planque contre la peur des vexations multiples, un passeport pour la sécurité de l'avenir : deux à trois mois de congés payés et une retraite avancée dans les îles. Réussite assurée dans cet Eldorado.
Aux alentours des années soixante, des paquebots déversaient un flot d'Antillais sur les ports de France. On pouvait dire d'eux qu'ils s'exilaient car leur billet était remboursable, le plus souvent, à un organisme compatissant. Munis d'une farouche fierté, d'un certificat d'études, ou simplement de la grande volonté et du courage de vouloir obtenir le " Meilleur ", ils déboulaient vers les administrations de la Mère Patrie. Ils trouvaient là une bonne planque contre la peur des vexations multiples, un passeport pour la sécurité de l'avenir : deux à trois mois de congés payés et une retraite avancée dans les îles. Réussite assurée dans cet Eldorado.