Figures et pratiques de la filiation en histoire de l'art
Dans sa biographie de Piero di Cosimo, Giorgio Vasari nous apprend que le peintre florentin, fils d'un orfèvre nommé Lorenzo, était élève de Cosimo Rosselli " dont il porta toujours le nom, parce qu'il regardait plutôt comme son véritable père celui qui avait procuré l'indépendance et le talent, par ses leçons, que celui dont il n'avait reçu que la vie ". Aux liens du sang, Piero préfère donc une filiation artistique et l'égide d'un maître. Par cette substitution, il se présente en héritier d'un illustre prédécesseur et valorise son propre travail.À l'instar de Piero di Cosimo, nombre d'artistes se choisissent des figures tutélaires – ou désignent des disciples – dans un objectif d'autopromotion ou de légitimation. Les historiennes et historiens de l'art comme les critiques établissent également des parentés artistiques pour saisir ou construire les rapports de proximité entre personnalités créatrices ou entre mouvances plus larges. Omniprésente en histoire de l'art, la notion de filiation n'a pourtant jamais fait l'objet d'un examen terminologique. À travers l'Europe, du Moyen Âge au xxe siècle, au croisement d'une multitude de techniques – peinture, sculpture, architecture, gravure, dessin, enluminure, orfèvrerie –, les textes rassemblés ici étudient les figures et les pratiques de la filiation artistique. Cet ouvrage initie ainsi une réflexion sur le sens et les enjeux de ces parentés électives.
Les outils en fer à vocation artisanale conservés au Laténium, parc et musée d'archéologie de Neuchâtel
Localisé à l'extrémité orientale du lac de Neuchâtel, dans un ancien bras de la rivière la Thielle, le site de La Tène a été découvert en 1857 lors de la " fièvre lacustre ". Il a fourni près de 5'000 objets principalement liés à l'armement, mais aussi à la parure ainsi qu'aux activités domestiques et artisanales. Daté de la transition entre le 3e et le 2e siècle avant J.-C., le gisement devient, dès 1874, le site éponyme du Second âge du Fer (480-30 avant J.-C.).Cet ouvrage présente l'approche fonctionnelle des 58 outils en fer à vocation artisanale du site conservés dans les collections du Laténium, parc et musée d'archéologie de Neuchâtel (Hauterive). Le corpus comprend une majorité de petits outils (ciseaux, pointes et gouges), des haches, des scies, un marteau et des indéterminés. Les viroles ont été incorporées à ce corpus car elles renvoient aux systèmes d'emmanchement utilisés, au même titre que les manches d'outils.Le " faciès " de l'outillage de La Tène se distingue par une surreprésentation des haches et une sous-représentation des outils généralement voués au travail des métaux (marteaux, tas, pinces, limes). La présence d'outils complets n'ayant pas subi de destructions volontaires renvoie aux phénomènes des dépôts laténiens. Il peut s'agir de dépôts d'outils " exogènes ", considérés comme des " offrandes " ou d'outils ayant participé à la création, au fonctionnement et à l'entretien du site ou de son mobilier, les deux cas ne s'excluant pas.
Ancêtre de la batellerie traditionnelle européenne, embarcation largement utilisée par les préhistoriques et gisant fréquemment dans ou à proximité des stations lacustres, la pirogue monoxyle constitue le thème central de cette étude. Grâce au développement des techniques de datation, un corpus de plus de 140 exemplaires, accompagnés d'un plan et datés, a pu être pris en considération. Les spécimens du 19e et du 20e siècle font l'objet d'un chapitre particulier, dans lequel les données ethnographiques permettent de mieux saisir les lacunes que comporteront toujours les analyses archéologiques.
Ce livre est une contribution à un débat public urgent et incontournable en faveur des langues inscrites dans la Constitution. L'auteur ne procède pas seulement à une radiographie minutieuse de la Suisse plurilingue, il propose aussi un traitement approprié pour résister aux fléaux qui dénaturent le quadrilinguisme helvétique.Pourtant prédestinée à incarner un plurilinguisme exemplaire et rayonnant de par son appartenance aux trois langues et cultures qui ont fait l'Europe unie, la Suisse peine à imposer la primauté de l'apprentissage des langues nationales. Une nouvelle loi sur les langues et la compréhension entre les communautés linguistiques est entrée en vigueur le 1er janvier 2010. Mais, lacunaire et peu contraignante, elle ne redonne hélas pas aux langues nationales leurs lettres de noblesse. Au festin des communautés linguistiques suisses, l'allemand provoque l'aversion des Alémaniques, le swiss-english relègue le français en bout de table, l'italien est ignoré des germanophones et des francophones et le romanche doit se satisfaire de miettes pour survivre. Le résultat est calamiteux. Ainsi, ce livre s'adresse à toute personne qui refuse la standardisation linguistique et le formatage des esprits dans le moule anglo-américain.