Des années 1650 au milieu du XIXe siècle, le territoire de production du vin de Cahors connut une période d'expansion et de changements liée au dynamisme du port de Bordeaux. L'espace viticole s'étendit au-delà de la ville couvrant les campagnes du Quercy de part et d'autre du Lot. La croissance démographique enclenchée au XVIIe siècle favorisa les défrichements et la mise en culture de nouvelles terres. Cette tension sur les ressources se retrouve dans les structures foncières caractérisées par une extrême parcellisation. Au XVIIe siècle, la vigne, remarquablement bien implantée, restait une culture secondaire pour la plupart des catégories sociales, puis au cours du XVIIIe siècle, les hommes s'orientèrent massivement vers la production de vin afin de répondre à l'appel du marché. Cet investissement se traduisit par l'encépagement des terres traditionnellement destinées aux céréales et par de meilleurs soins apportés aux vignes. En cherchant à satisfaire une demande extérieure relayée par les négociants des Chartrons, les Quercinois privilégièrent le cépage auxerrois, appelé aujourd'hui malbec, assurant ainsi l'élaboration d'un vin rouge presque noir. Sa commercialisation vers l'Europe du Nord et les Antilles en fit un produit vulnérable au tournant du XVIIIe siècle. Malgré une conjoncture difficile à la fin de l'Ancien Régime, le vignoble poursuivit sa progression dans la première moitié du XIXe siècle. L'omniprésence des activités viticoles conféra une identité spécifique à ce territoire encore réelle aujourd'hui. À la fois vignoble suburbain, populaire et bourgeois, et vignoble paysan, le vignoble de Cahors offre un modèle original qui se différencie de nombreuses régions viticoles étudiées jusqu'alors.
Un recueil sur l'histoire des hommes, des lieux et des produits
Voici un livre original et attendu sur l'histoire des lieux, des hommes et des produits du vignoble de Cahors et plus largement du Quercy. Original parce qu'il recueille des publications qui pour certaines étaient déjà parues, mais restaient peu accessibles à tout un chacun, et qui pour d'autres sont inédites, apportant de la fraîcheur à ce bouquet d'histoires millésimées. Attendu parce que les historiens, même locaux, ont trop longtemps boudé ce vignoble du Haut-Pays. Il était temps, au-delà des légendes, de mettre en lumière un passé riche et fluctuant de labeur, de goûts, de relations avec le voisin bordelais, complexes, et avec le Chili, l'Argentine, l'Ukraine ou encore la Russie, dépaysantes assurément, et méconnues.
L'Aquitaine est la première région vitivinicole française, avec pour principaux référents de son image les vins de Bordeaux. Dans le cadre de programmes pluridisciplinaires du CERVIN, cet ouvrage soulève des problématiques telles que l'articulation entre société et terroir, les effets déformants du système AOC ou les logiques territoriales " de clocher " qui ont perturbé la création d'une identité régionale.La première partie explique comment le vin est devenu une spécificité aquitaine, et évalue le rôle de la " place de Bordeaux ".La seconde partie étudie les facteurs de la construction des territoires viticoles, et les représentations et la défense de l'image. Les territoires viticoles aquitains sont des constructions sociales complexes, génératrices d'une identité forte et porteuse. Vignobles et vins en Aquitaine nous permet de comprendre comment les viticulteurs aquitains ont été en mesure de maintenir une production que le monde entier envie encore malgré la crise.
Ce colloque sur le verre et le vin aborde l'histoire de la bouteille qui devint un moyen privilégié de commercialisation du vin en Europe, toute une aventure étudiée par une équipe d'historiens, de géographes, de scientifiques, d'oenologues, de verriers et d'industriels qui savent faire partager leur passion. Prétexte à voyager en Espagne, au Portugal, en Bohème, en Hongrie, en Pologne, en Allemagne, l'histoire de l'évolution du verre et de sa présence sur les tables des connaisseurs dès le XVIIIe siècle dévoile tout un art de vivre en même temps qu'un savoir-vivre. Ce que montrent les remarquables illustrations des pièces anciennes uniques présentées dans l'ouvrage.
La commune d'Eyrans est représentative d'un des vignobles les plus vastes du Bordelais, le Blayais. Petite unité administrative, elle n'en est pas moins le témoin de l'évolution économique et sociale des campagnes girondines de la rive droite de l'estuaire, très tôt et très complètement vouée à une quasi-monoculture viticole. Dans cet espace géographiquement réduit mais miroir d'un ensemble plus vaste, un historien, une géographe et une sociologue ont essayé de scruter en profondeur le terroir et ses habitants, en prenant un recul de près de deux siècles.
Il ne s'agit pas ici d'un nouveau livre sur les vignobles et les vins de ce bourg de réputation mondiale. Œuvre de deux géographes et d'une sociologue, cette analyse approfondie du cadastre de 1847 restitue l'état rural et social de la commune au milieu du 19e siècle, point de départ d'une étude sur l'activité des vignerons dans la défense de leur cru.
Petite commune rurale, Soulignac a été fortement influencée par l'histoire viticole de la région : crises successives du vignoble rythmant la vie économique ; évolution démographique qui en dépendait, longtemps marquée par l'arrivée massive des immigrés, mais laissant aujourd'hui apparaître un déclin de la population. Même la vie associative et municipale subit indirectement le pouvoir du monde viticole.