Les hommes doivent assurer leur subsistance, ils ne peuvent pas ne pas défricher, et ils le font depuis le Néolithique. Seulement, la mise en culture du sol et la sécurité alimentaire qu'elle procure ont depuis lors une contrepartie, son exposition à l'érosion, et cette mince pellicule meuble qui sert de support aux cultures peut être détruite plus vite qu'elle ne se régénère. L'érosion des sols, qui va à l'encontre d'une agriculture durable, n'est pas un risque nouveau. Platon y faisait déjà allusion. Elle prend des formes multiples et diverses. Elle pénalise de plus en plus lourdement, depuis quelques décennies, les efforts de développement de l'agriculture de nombreux pays du Sud. Plus récemment, elle a fait sa réapparition dans les terres de grande culture de l'Europe de l'Ouest, où elle s'accompagne d'écoulements boueux à travers les villages qui constituent une nuisance fortement médiatisée. S'agissant des siècles et des millénaires passés, la question se pose, en présence d'indices concordants d'un emballement passager de la morphogenèse, comme dans le cas de la torrentialité alpine, de déterminer s'il faut incriminer un appesantissement des contraintes que l'utilisation du sol par les sociétés rurales fait peser sur lui ou un surcroît temporaire d'agressivité lié à la variabilité naturelle des climats, ou leur conjonction.La seconde édition de cet ouvrage, paru en 1983 et réédité en 1991, s'étant épuisée, il fallait envisager une mise à jour qui tiendrait compte, à la fois, des développements en cours d'une réalité morphologique changeante et des corrections apportées par la recherche aux grilles de lectures des évolutions présentes et passées. On s'est efforcé, dans cette troisième édition, dont le texte a été profondément remanié, de conserver l'esprit dans lequel les deux précédentes avaient été conçues et rédigées, celui d'une approche culturelle.
Le lac de Saint-Pardoux en Limousin a été créé en 1976 pour redynamiser la campagne haut viennoise qui perdait habitants et activités. Ce livre retrace l'histoire de la création du lac, sa naissance et sa mise en valeur touristique. Après en avoir livré la " carte d'identité " géographique, il en analyse l'évolution plus que trentenaire sous l'effet de processus naturels et humains, et quantifie les vitesses d'évolution du littoral et de la cuvette lacustre. Il rend compte de la nécessité de connaître l'environnement pour que l'utilisation d'un lac soit bien celle escomptée (touristique, ici), et intègre cette recherche dans la thématique de la gestion environnementale et du développement durable, dans un souci d'objectivité quant à la question de la pollution radioactive.Cet ouvrage, riche en illustrations et photographies, est autant destiné au grand public qu'au monde universitaire. Condensé réussi d'une thèse de doctorat, il parvient non seulement à faire passer un message scientifique, mais est aussi utile aux réflexions d'aménagement du territoire, à la prise de décision quant à la difficile cohabitation de multiples activités autour d'un lac artificiel, dont le tourisme n'est pas la moindre. Quelles sont les modalités de comblement de ce type de plans d'eau ? Sont-ils menacés et à quelle échéance ? Faut-il ramener du sable artificiel sur les plages lacustres chaque année ? Les travaux présentés ici apportent des éléments de réponse.
Théories et pratiques en géographie physique. Hommage au professeur Alain Godard/From Continent to Catchment. Theories and Practices in Physical Geography. A Tribute to Professor Alain Godard
70 collègues, français et allemands, australiens, britanniques, polonais, portugais, québécois, scandinaves ont contribué à la réalisation de l'ouvrage en hommage au professeur Alain Godard. Les contributions s'articulent autour de trois thèmes scientifiques représentatifs de l'itinéraire d'Alain Godard : les socles cristallins, les domaines froids, les bilans d'érosion et rythmes d'évolution.
Table ronde en l'honneur du professeur René Neboit-Guilhot
Géographes, paléoenvironnementalistes, historiens et archéologues se sont réunis, autour de René Neboit-Guilhot, pour revisiter une problématique scientifique qui lui est chère : les rapports complexes et multiformes existant au sein du triptyque société, climat et érosion. L'ouvrage présente cinquante-six contributions regroupées autour de trois questions clefs. La première concerne les difficultés méthodologiques posées par le déchiffrage et l'interprétation des archives sédimentaires comme indicateurs des paléoenvironnements et des paléodynamiques holocènes. La deuxième soulève le problème des dialectiques homme/climat et insiste sur leur inégale perception selon les acteurs scientifiques, les échelles d'analyse et les contextes morphoclimatiques. En troisième lieu, enfin, est proposée une mise au point sur les acquis et les perspectives des recherches géomorphologiques et géoarchéologiques dans le monde méditerranéen.
Trop de neige sur les routes, pas assez de neige sur les pistes de ski, tel est le double constat que dressent les habitants et les élus locaux du Massif central. L'auteur s'attache à mesurer et à spatialiser le poids que représentent à l'aube du 3e millénaire les contraintes liées à la neige pour la gestion d'un territoire fragile comme le Massif central. Des cartes permettent de visualiser les contrastes régionaux et les risques d'enclavement, et de comparer les probabilités d'enneigement. Cette étude, en prise avec les réalités quotidiennes de la montagne auvergnate offre des pistes de réflexions aux acteurs locaux.
L'impact environnemental du réchauffement climatique contemporain trouve ici un cas exemplaire. En effet, les régions polaires, et notamment le Spitsberg, constituent un laboratoire naturel où il est possible de cerner au plus près les effets de ce radoucissement. Relevés de terrain, traitements d'images satellitales, analyses géo-chimiques et isotopiques permettent d'établir le calendrier du ruissellement, de mesurer son emprise spatiale et de dresser une typologie des formes qui lui sont associées. Des essais de quantification inédits éclairent les rythmes de fonctionnement des milieux polaires depuis la dernière grande période froide.