La recherche en sciences du vivant a, plus que jamais, l'ambition de renouveler la pratique médicale et de proposer une médecine à venir plus efficace, plus précise, plus préventive. Alors que la révolution causée par la biologie moléculaire révèle ses limites, nous voici à un nouveau tournant de l'histoire de la biologie, avec le déploiement de puissants outils, génétiques en particulier, associés à l'explosion des Big Data et à l'intelligence artificielle.Entre promesses et leurres, ce livre riche en questionnements scientifiques, éthiques, philosophiques, porte un regard délibérément neuf sur les réalités concrètes de la démarche scientifique. Comment se créent les nouveaux savoirs en biologie? En quoi dépendent-ils des outils utilisés? Comment prennent-ils en compte les limites de ces mêmes outils? Qu'est-ce qui vient fonder, enfin, les promesses de la médecine personnalisée?
Il y a cinquante ans paraissaient les Problèmes de linguistique générale d'Émile Benveniste, livre fondateur du grand linguiste qui a marqué la naissance de la collection " Bibliothèque des Sciences humaines " aux éditions Gallimard. Pour célébrer cet anniversaire, ainsi que le 40e anniversaire de la mort de l'auteur, des chercheurs lui ont rendu hommage en étudiant ses sources, son apport scientifique et sa réception internationale.Ce livre montre l'amplitude conceptuelle et théorique de Benveniste; il dresse également un état des lieux de la diffusion de son œuvre à l'étranger, dans des aires où la réalité de cette diffusion était peu connue.Avec la transcription inédite d'un entretien de mars 1967 entre Benveniste et Pierre Nora.
Les Nobels 1965 (Jacob, Lwoff, Monod) et le modèle de l'opéron dans l'histoire de la biologie
À travers l'exemple de l'opéron, ce livre s'attache à explorer le contexte théorique, philosophique et politique qui a accompagné l'essor de la biologie moléculaire française. L'élaboration du modèle de l'opéron lactose a marqué un tournant dans l'histoire des sciences de la vie. Cet évènement fondateur a reposé, sans s'y résumer, sur la collaboration entre François Jacob, André Lwolff et Jacques Monod (tous trois prix Nobel 1965). Après avoir retracé les origines lointaines des programmes de recherche qui ont rendu possible une telle collaboration, les études ici réunies montrent comment ce modèle a été accueilli par les biologistes et les perspectives nouvelles qu'il a fait émerger.
Pour ce dixième volume publié à l'École normale supérieure de la collection des " Rencontres de Normale Sup' " (précédemment éditée par les Puf), nous avons souhaité donner carte blanche à Gérard Toulouse.Ce recueil est majoritairement constitué d'un choix de chroniques parues dans les cahiers " Sciences et Éthique " du quotidien La Croix entre 2003 et 2011. Deux thèmes sous-jacents le traversent: la responsabilité sociale des scientifiques et le souci constant de s'inspirer des meilleures pratiques, ici et ailleurs.Palissy, Sully, Pascal ou Montesquieu, Fernand Holweck, Joseph Rotblat ou Andreï Sakharov, Yitzhak Rabin, David Kelly, Yehudi Menuhin ou Stéphane Hessel – autant de scientifiques, de philosophes, d'artistes ou de politiques dont les figures nobles et les paroles profondes hantent ces pages, nous rappelant avec force la valeur de la vérité, de la résistance, de la tolérance et de l'engagement personnel pour notre commune humanité.
Depuis trois décennies, la peine de mort recule incontestablement dans le monde. Le noyau dur des États rétentionnistes procédant à des exécutions se réduit désormais à une trentaine de pays.Pourtant, en Amérique du Nord, en Asie, en Afrique, il est des États qui paraissent peu affectés par le mouvement international en faveur de l'abolition : des exécutions ont eu lieu en 2015 en Inde et au Japon, tandis qu'elles continuent en Iran, en Irak, en Arabie Saoudite, en Indonésie ou dans certains États des États-Unis.Cet ouvrage réunit philosophes et juristes pour s'interroger sur les progrès et les limites de cette ambition d'une abolition universelle, qui deviendrait absolue, de la peine de mort. De Victor Hugo à Derrida, quels sont les impératifs philosophiques de l'abolition? Quelle est l'influence des conventions internationales, quels sont les facteurs propices à l'abolition? Et, approche originale utilisée ici, comment est-il possible de mesurer le phénomène abolitionniste à travers des cartes?
En 1983 paraissait L'Homme neuronal de Jean-Pierre Changeux. L'ouvrage eut un impact considérable, bien au-delà du monde scientifique. Il proposait un nouveau programme de recherche en neurobiologie, mais aussi une vision matérialiste des rapports entre le cerveau et la pensée. De ce fait, il suscita des réactions parfois violentes chez les philosophes et les psychanalystes.Plus de trente ans après, nous ouvrons de nouveau le débat entre Changeux, ses collègues scientifiques, les spécialistes des sciences humaines et les philosophes. Si l'échange a lieu dans un esprit d'écoute et dans une ambiance apaisée, cela ne signifie pas que les différences de point de vue aient disparu. Ce livre montre les progrès accomplis dans la connaissance du cerveau pendant ces dernières décennies et la manière dont le débat a évolué tout en conservant sa force et son actualité. L'ensemble constitue aussi une excellente introduction à l'œuvre de Jean-Pierre Changeux.
L'objet de ce livre est d'aborder les frères Humboldt comme une fratrie, de souligner leur complémentarité et de mettre en évidence leur insertion dans une sociabilité savante européenne. On attribue à Wilhelm la fondation de l'Université de Berlin, à Alexander la promotion d'un système de recherche scientifique qui se perpétue dans les actions de la fondation qui porte son nom. Le domaine de Wilhelm est la linguistique et la philosophie du langage: ayant écrit en allemand une œuvre composée de textes brefs, il a joui d'une notoriété qui, dans un premier temps au moins, est restée cantonnée à l'Allemagne avant de féconder à travers le monde la pensée des anthropologues. Alexander, qui a largement fait usage de la langue française, et dont le long séjour à Paris est lié à la rédaction de son grand œuvre, s'inscrit d'emblée dans une histoire internationale des savoirs. Ils sont au centre de toute l'histoire des sciences humaines en Europe.
Pierre Desproges (1939-1988) semblait pouvoir rire de tout. Rire de tout, mais pas n'importe comment ni avec tout le monde. L'humoriste n'avait pas seulement un style d'humour, il avait un style. Il a renouvelé la manière d'aborder les sujets tabous (la religion, la mort, l'antisémitisme). Avait-il un humour de droite, ou s'inscrivait-il dans la lignée de nos moralistes, en " artiste dégagé " ? Lui-même se définissait comme un " écriveur ". Ses qualités littéraires, son amour de la langue, de la phrase, son art de débusquer les clichés, méritaient que ce livre lui fût consacré, révélant un auteur à la fois " grammairien " et humaniste.
2013 est l'année du bicentenaire de la naissance de Claude Bernard, né un 12 juillet. Ce livre rend hommage à une grande figure de la science française, qui a marqué le développement de la physiologie moderne. Il montre également qu'aujourd'hui, à l'heure de l'essor d'une biologie post-génomique et systémique, de nombreux aspects du travail de Claude Bernard sont encore d'actualité pour penser le renouveau de la biologie.
Les instantanés de l'histoire entre observation et engagement
Du Cambodge à l'Afghanistan, des Balkans à l'Afrique subtropicale, des guerres du Golfe au conflit israélo-palestinien et aux révolutions arabes, ils ont couvert tous les grands conflits contemporains. Faisant voyager le lecteur sur leurs épaules, ils savent extraire la politique du quotidien des populations qu'ils rencontrent sur le terrain.
La publication presque simultanée de L'Ordre biologique d'André Lwoff (1969), de La Logique du vivant de François Jacob (1970), du Hasard et la nécessité de Jacques Monod (1970) et les débats qui s'ensuivirent, ont constitué un moment fort de la vie intellectuelle française. Comme il serait difficile aujourd'hui d'imaginer des débats analogues, réunissant philosophes et scientifiques autour de questions aussi fondamentales que la nature de l'objectivité scientifique et l'explication des phénomènes vivants !Le contexte scientifique et culturel explique la genèse de ces trois ouvrages et les réactions qui suivirent leur publication. Dès 1971, un bel article de Georges Canguilhem en soulignait les convergences. Ce livre montre qu'ils sont le fruit des avancées rapides survenues dans la description moléculaire des organismes vivants. L'impact de ces découvertes est d'autant plus important en France que les transformations précédentes des sciences du vivant, l'essor de la génétique et de la synthèse moderne dans les années1930 – nouvelle version de la théorie de l'évolution –, y étaient passées inaperçues.Ce recueil vise à rappeler, mais surtout à faire mieux comprendre, ce moment si riche – avec l'espoir secret d'y trouver des recettes pour réanimer une vie intellectuelle devenue aujourd'hui bien fade…