Les antifascistes italiens dans le Sud-Ouest, 1924-1940
Au début des années vingt, des milliers d'opposants au fascisme sont contraints à l'exil. Intellectuels, parlementaires, responsables politiques et syndicaux ou simples militants trouvent refuge en France, essentiellement à Paris mais aussi dans le Sud-Ouest. Déterminés à poursuivre depuis l'exil leur combat contre la dictature, ces antifascistes vont, avec l'appui de la gauche française, reconstituer en Gascogne leurs organisations, créer des journaux et développer une intense activité éditoriale. Ils vont adapter les expériences sociales qu'ils avaient menées dans leurs régions d'origine à la nouvelle situation des immigrés italiens installés en France, les regroupant dans des structures nouvelles : les coopératives. Si sur le plan humain, l'exil a été une épreuve douloureuse, au niveau de la production des idées et de la valorisation du patrimoine culturel son apport a été considérable. L'ouvrage montre comment l'exil, loin d'être un repli communautaire, est un espace d'affirmation identitaire en mutation constante sous l'effet du brassage des cultures.
L'exode de toute une noblesse "pour cause de religion"
À la suite de l'éviction de Jacques II Stuart, roi catholique d'Angleterre, par son gendre protestant Guillaume d'Orange, lors de la Glorieuse Révolution de 1688, les partisans du souverain légitime, plus connus sous le nom de jacobites, se regroupèrent derrière lui en Irlande pour la reconquête de son royaume. Vaincus en 1690 à la bataille de La Boyne, plus de 25 000 soldats jacobites, accompagnés de leurs familles, s'exilèrent en France pour fuir les persécutions édictées par les lois pénales à l'encontre des catholiques qui entraînèrent, cas unique dans l'histoire de l'Europe moderne, l'exode de toute une aristocratie. L'ouvrage étudie les conditions dans lesquelles les jacobites se sont insérés dans les élites dirigeantes françaises par leurs alliances matrimoniales et par leurs activités au service du roi et de l'Église. Mais c'est surtout dans le domaine de l'économie du royaume qu'ils ont rendu les plus éminents services grâce à de nombreux transferts de technologie. L'auteur met au jour la remarquable synergie entre les noblesses française et jacobite, cette dernière étant à l'origine, pour partie, d'une noblesse d'affaires extrêmement dynamique. À partir d'une abondante documentation tirée d'archives publiques et privées, le livre retrace toute l'histoire de la diaspora jacobite qui, à l'instar de celle des huguenots après la révocation de l'édit de Nantes, a su faire preuve du même courage devant l'adversité, de la même détermination pour la sauvegarde de sa foi et de la même capacité d'adaptation au service du pays d'accueil.
Mémoires d'une résistante. Les antifascistes italiens en Lot-et-Garonne sous l'Occupation
L'ouvrage, fruit de la rencontre entre Carmela Maltone et Damira Titonel Asperti, est à la fois un livre-témoignage, intime et particulier, et une approche historique de l'engagement des Italiens antifascistes et communistes dans la résistance, en Agenais, engagement qui, bien que non négligeable — ils furent 5 000, en France, à choisir le camp de la lutte — n'en demeurait pas moins méconnu. Le travail de recherche de Carmela Maltone dans les archives françaises et italiennes, dont certaines sont publiées dans ce volume, rend justice à l'histoire de ces résistants.