La publication du volume précédent (Les artistes et leurs galeries. 1900-1950. I: Paris) a mis en évidence l'importance essentielle jouée par les galeries françaises dans l'émergence du marché de l'art moderne et dans la promotion des avant-gardes en France et en Allemagne dans la première moitié du xxe siècle.Ce second volume, consacré à Berlin, met en lumière la scène artistique allemande de la " bohème " au lendemain de la seconde guerre mondiale. Il est consacré aux salons et galeries allemandes aux passeurs et aux revues qui tissèrent le réseau marchand de l'art moderne entre Berlin et Paris, de 1900 à 1950. Il met en exergue le rôle de découvreurs de l'art français qu'exercèrent les " passeurs " allemands: les marchands Otto Feldmann, Alfred Flechtheim, Herwarth Walden, Wilhelm Uhde; les artistes d'avant-garde: Otto Freundlich, Robert Delaunay, Pablo Picasso, Max Ernst; les marchands français, Paul Durand-Ruel, Ambroise Vollard; les collectionneurs sur les deux rives du Rhin enfin, tel Wilhelm Uhde. Les textes jettent un éclairage nuancé sur la découverte de l'art français en Allemagne, la place du cubisme plus particulièrement. Puis, lorsque la défaite sonne l'heure de la reconstruction des collections nationales, le rôle symbolique de l'abstraction dans la réélaboration d'une l'esthétique nationale, et – au contraire – l'incompatibilité de la sensibilité allemande et du surréalisme. De cas en cas, cette publication révèle mieux qu'un exposé magistral, la réalité prismatique et contrastée de la vie artistique allemande durant la première moitié du xxe siècle.
Les galeries ont une importance essentielle dans l'émergence du marché de l'art moderne et dans la promotion des avant-gardes en France et en Allemagne dans la première moitié du xxe siècle. Des prémices du marché de l'art avec la fondation de l'hôtel Drouot, aux salons et galeries, ce premier tome est consacré aux réseaux et aux pionniers du marché de l'art moderne à Paris, de 1900 à 1950. Il met en exergue le rôle de découvreurs de la modernité artistique qu'exercèrent ces " marchands-mécènes ", à l'instar de Berthe Weill, Paul Durand-Ruel, Léonce et Paul Rosenberg, Daniel-Henry Kahnweiler, Pierre Loeb, Christian Zervos, Jeanne Bucher, René Gimpel. En retraçant l'histoire de galeries parfois moins connues – la galerie Les Quatre Chemins ou la galerie Barbazanges-Hodebert – ou le portrait de figures plus insolites tel Adolf Basler ou Wilhelm Uhde, le livre rend perceptible les mutations affectant le marché de l'art moderne de l'entre-deux-guerres. Il analyse enfin les années noires de la guerre puis de la Libération où les galeries furent confrontées aux spoliations et persécutions, tandis que florissaient les transactions financières. Sans se vouloir exhaustive, l'étude apporte une vue d'ensemble sur ces acteurs majeurs du marché de l'art de la première moitié du xxe siècle.
Une stratégie de carrière à l'avènement du marché de l'art
En près de 70 ans de carrière, Monet a participé a plus de 600 expositions. Du salon officiel aux expositions universelles, des manifestations du groupe impressionniste à l'organisation d'expositions personnelles, chaque événement est l'occasion de nouer un dialogue avec le public autour de son processus créatif et une opportunité de séduire la critique et les amateurs d'art. Au tournant entre le XIXe et le XXe siècle, dans un système artistique en pleine mutation, le peintre construit sa carrière sur un médium qui devient le pivot du marché de l'art.En mêlant les approches traditionnelles de l'histoire de l'art à des analyses quantitatives et cartographiques, l'auteur renouvelle le regard porté sur Monet, son travail et sa carrière. Et la confrontation des échelles monographiques et globales permet de mettre en lumière la particularité de la démarche du père de l'impressionnisme. À travers lui, c'est finalement la transformation du rôle de l'artiste à une période charnière qui se dessine.
Les salons ont une importance essentielle dans l'histoire de l'art français. Dans ces expositions qui réunissent des milliers d'artistes, rivalisent l'art officiel, académique, et l'art moderne. À travers le prisme des salons, c'est toute l'évolution de l'école française, de la Grande Guerre à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, qui est présentée ici. Il s'agit d'une époque de rupture, imposée par les circonstances. Le réalisme connaît alors une crise, le classicisme, un nouvel âge d'or. Aux salons des Artistes français et de la Nationale des beaux-arts, au Salon d'automne, à ceux des Artistes indépendants et des Tuileries, se révèlent la nécessité de penser l'œuvre d'art au seuil d'une nouvelle ère historique et artistique. Les artistes modernes (Léger, Picabia, Matisse…), tout comme les plus traditionnels qu'ils côtoient (Landowski, Maurice Denis…), concourent à rénover la tradition française et à préparer l'art de l'après-guerre. Cet ouvrage, qui fait sa place à la sculpture commémorative, exposée aux salons comme œuvre d'art et non comme monument, et montre les conséquences de la Grande Guerre sur le monde des artistes et sur l'esthétique académique et moderne, renouvelle l'approche de l'art de l'entre-deux-guerres.