Les villes se caractérisent par leur pluralisme. Ce fait gagne en importance dans la pratique de la gouvernance et de la planification urbaines. Le traitement des différences repose généralement sur une conception qui privilégie une seule caractéristique individuelle (telle que le revenu) et ne s'adresse qu'à des groupes spécifiques. Il s'agit d'une compréhension restrictive des différences, une compréhension qui impose des caractéristiques exclusives aux individus ou aux groupes et simplifie ainsi les identités complexes. En fait, dans notre conception, il est nécessaire d'inclure dans le concept de différences de nombreuses autres caractéristiques existantes telles que l'âge,le sexe, la langue, le handicap et la religion, afin de comprendreces caractéristiques dans leur combinaison intersectionnelle et de dissoudre les représentations de groupes supposés homogènes. L'urbanisme orienté vers les différences est une approche que nous suggérons pour conceptualiser les différences dans la théorie et la pratique de la planification.
Quels usages les personnes âgées font-elles de l'espace urbain ? Tout en se plaçant dans le cadre théorique d'une sociologie des épreuves, le questionnement se déploie sur deux axes : le premier porte sur l'impact de l'environnement sur l'avancée en âge ; le deuxième interroge et scrute les modes de vie, les pratiques quotidiennes des personnes âgées dans l'espace urbain, ainsi que leur manière de le transformer, de le ruser, de s'y adapter pour répondre à leurs besoins, capacités et désirs. La partie empirique est constituée par une étude ethnographique menée durant deux ans avec vingt personnes âgées vivant dans une ville suisse.Les planificateur·trice·s de la ville doivent davantage prendre en compte l'appropriation qui est faite de l'espace urbain par les personnes âgées afin de bâtir une ville hospitalière, inclusive et durable.