Ville immobile et conservatrice, enlisée dans la nostalgie d'un 18e siècle idéalisé, telle est l'image souvent attribuée à Bordeaux. Cependant, dans la deuxième moitié du 20e siècle, la capitale de l'Aquitaine a su se poser en pionnière du phénomène festivalier avec le Mai musical, fondé dès 1950, le lancement d'un festival d'avant-garde, Sigma, en 1965, ou par la création en 1974, d'un des premiers centres d'arts plastiques contemporains, le CAPC. Le virage vers la modernité a bel et bien été pris, quel que soit le secteur artistique considéré. Cet ouvrage fait revivre trente ans de vie culturelle, entre 1945 et 1975, et rencontrer nombre de personnalités.
La permanence des institutions, l'apparente immobilité des structures sociales et la prégnance d'une théorie explicative du pouvoir méritaient analyse et compréhension : comment un tel système était-il organisé et à quelle logique obéissait-il ? En outre se posait la question du temps : comment ce système, fruit d'une longue histoire, légitimé par la tradition pouvait-il s'adapter pour répondre aux exigences d'une société en constante évolution ?
Toute interrogation sur le gaullisme en Aquitaine bute sur le problème de l'interprétation du rôle de J. Chaban-Delmas qui ne s'est jamais départi de sa fidélité au Général de Gaulle et à son héritage. Ce gaullisme si particulier de Bordeaux qui est celui de lendemains fort durables n'a cependant que des échos très affaiblis dans l'ensemble de la région.