Le démesurable. Une démarche de paysage traite d'une pratique du paysagisme élaborée par Bernard Lassus. Il propose un itinéraire à travers les lieux – autoroutes, petits villages, …– pour connaître l'horizon panoramique de notre culture paysagère: un regard profond qui dévoile des trames et des identités, des réalités et des apparences.Ce livre d'esthétique du projet de paysage, écrit par un philosophe, raconte un parcours, une marche lente et attentive à travers des paysages, pour comprendre et exposer les fondements théoriques d'une démarche paysagiste " démesurable ", soucieuse d'échapper à la maîtrise née de la science, animée par un imaginaire sans borne, " incommensurable ". Cette pratique vient de loin, d'une recherche rigoureuse sur la visibilité: lumière, couleur et apparence. Elle conduit au jardin en tant que perspective du paysage. Ici les mêmes infrastructures les plus lourdes entrent en intelligence, de manière inattendue, avec des préoccupations locales sans rien perdre de la globalisation de notre monde, de notre réalité actuelle.L'auteur s'engage dans une promenade entre les projets, réalisés ou pas, de Bernard Lassus pour comprendre les mécanismes profonds, les théories et les techniques d'une pratique paysagiste qui remonte aux " habitants-paysagistes ". Insatisfaits de leurs lieux de vie, ces paysagistes amateurs ont su réinventer ceux-ci. Ils ont lié un imaginaire sans commune mesure – " incommensurable "– avec des pratiques d'aménagement plus attendues, améliorant ainsi, depuis leurs jardins, leurs ronds points, leurs placettes, c'est-à-dire leur horizon paysager.Cette promenade dévoile ainsi une théorie cachée entre les plis d'une pratique paysagère, car l'action de se promener est ici envisagée selon le sens que les Grecs donnaient à cette pratique. Se promener est une activité: continuelle, incessante, révélatrice. Elle creuse ses racines dans la profondeur, qui devient une thématique et la méthode d'une pratique qui sauve l'histoire des lieux: le jardin de paysage.
Est-il possible de reconquérir les biens communs que nous avons perdus ou qui ne sont plus accessibles à tous? De restaurer ou de reconquérir la qualité de l'air dans les villes, la pureté et la disponibilité de l'eau, la proximité des sources agroalimentaires, la mixité sociale dans l'espace public, la diversité écobiologique, les identités culturelles, etc.À tout instant, chacun peut faire l'expérience de paysages et de lieux mis en commun avec d'autres personnes. Dans la rue, sur la plage, dans un théâtre ou un stade, un jardin ou une forêt, une usine, une exploitation agricole ou un magasin, nous éprouvons des impressions communes, mais aussi différentes.Nous avons en effet la capacité d'apprécier, de juger autant que de critiquer nos paysages quotidiens en évolution. Pourtant nous le faisons peu, et de manière souvent trop individuelle. Nous restons indifférents aux lieux que nous parcourons, par ignorance ou résignation. Nous demandons beaucoup aux pouvoirs publics et aux États pour restaurer les biens communs menacés qui nous entourent, sans doute beaucoup trop.Nous avons perdu le sens de la solidarité, de l'être et du vivre ensemble dans des lieux qualifiés. Si bien que nous ne nous soucions pas de transmettre des milieux de vie dignes pour les générations futures.Or, et c'est la thèse de cet essai sans prétention philosophique, il est possible de retrouver le sens et la nécessité de la vie commune, sans qu'elle devienne communautaire.À partir d'exemples concrets, et d'une définition renouvelée de la notion de paysage, l'essai défend l'idée que les habitants d'un lieu sont les mieux placés pour choisir les biens communs locaux qui leur conviennent. Les résultats dépendent de la manière dont les pouvoirs publics et les États sont associés à ces projets. Ce livre s'adresse aux étudiants et aux enseignants des formations d'architecture, d'urbanisme, d'environnement, d'agronomie et de paysagisme. Il est conseillé à tout lecteur intéressé par la question du paysage et du développement durable.
Chacun peut faire l'expérience du paysage : un coucher de soleil, une randonnée en montagne, un trajet en campagne, une promenade en ville, etc. Chacun peut éprouver la chaleur ou voir se lever la brume, sentir le parfum des sous-bois, toucher l'écorce d'un arbre, etc.Cette expérience, commune et familière, devient source de problèmes dès lors qu'il s'agit de transformer nos paysages naturels, ruraux ou urbains. On ne s'accorde pas toujours sur les qualités des paysages, sur ce que l'on voudrait préserver ou changer. Certains voient de la beauté là où d'autres demeurent indifférents, certains apprécient la commodité d'un aménagement urbain là où d'autres regretteront la patine de l'ancien…Pour s'entendre, arriver à un projet partagé concernant tel ou tel de nos cadres de vie, il faudrait une approche objective du paysage. Pour former les paysagistes qui vont aménager nos paysages, il faudrait que cette connaissance puisse être enseignée.Or, jusqu'à présent, de nombreuses sciences ont étudié le paysage de leur point de vue. Il y a le paysage des géographes, celui des historiens, celui des sociologues, celui des écologues, celui des économistes… Croiser tous ces regards demeure difficile, voire impossible.Le Précis de paysagétique, qui renvoie à un nouveau domaine d'étude, soutient un point de vue original. Il montre qu'il existe une science de la conception des paysages (avec son objet, son domaine, sa méthode) et qu'une approche sensible n'interdit pas de connaître les paysages. Il avance qu'il suffit juste d'accompagner l'émergence de cette science pour en hâter la reconnaissance.Ce livre s'adresse aux étudiants et aux enseignants des universités ou des écoles d'art, d'architecture, d'urbanisme et de paysagisme. Il demeure accessible à tout lecteur intéressé par le paysage.