Depuis une trentaine d'années, les historiens ont exploré la problématique de la " genèse de l'État moderne " en Europe entre le XVIe et le XVIIIe siècle, et son corollaire, la place centrale tenue par les cours princières dans le processus. L'objectif de ce livre est de s'interroger sur la part qu'ont pu y prendre les stratégies funéraires des familles souveraines.Ce livre propose une approche différente des travaux consacrés jusqu'à présent aux rituels funéraires princiers où l'histoire de l'art y est prépondérante. Les funérailles princières sont étudiées en terme de stratégies de la part des monarchies, comme rituel interne de transmission du pouvoir, mais aussi dans le cadre de leurs relations entre dynasties, et de leurs rapports tant avec leurs opinions publiques propres qu'avec une opinion européenne en formation.Premier des trois volumes consacrés aux funérailles princières, l'ouvrage s'intéresse au déroulement des cérémonies en relation avec les institutions propres, la conjoncture, les traditions particulières, les rapports de force internes, l'insertion dans le jeu politique européen.
Tout le monde connaît la Grande Galerie de Versailles, plus connue sous le nom de galerie des Glaces ; mais qui sait qu'elle fut tour à tour, et parfois simultanément, salle des pas perdus, salle de bal, salle de réceptions officielles, hôpital, salle de traités politiques, etc. ? Et encore n'est-ce là qu'un exemple parmi d'autres...Première étude globale du thème complexe des galeries situées dans les résidences princières et hôtels particuliers à travers l'Europe (France, Espagne, Grande-Bretagne, Italie, Saint Empire, etc.), ce livre tente d'en présenter divers angles d'approche, tous fondés sur des documents d'archives, dessins, gravures ou inventaires qui expliquent ou décrivent ce qui existe encore ou ce qui a disparu.Lieu public de passage, cet espace, qu'on appelle tantôt " galerie " dans certains pays ou parfois simple " saal " comme en Allemagne, fut aussi d'usage privé tout en restant un espace de représentation, où la gloire du souverain ou du commanditaire, mise en valeur par l'étiquette, le fut aussi par le décor iconographique, historique ou allégorique pouvant même inviter le prince à la Vertu. Ainsi les figures de l'Abondance ou de la Prospérité, dans la fresque de Tiepolo au plafond de la grande salle du Trône au palais royal de Madrid, étaient là pour le rappeler.
Cet ouvrage traite des pratiques comparées des cours de France et d'Espagne au temps de Louis XIV et de Charles II, en s'attachant tout particulièrement à la personne des souverains, en accord avec ce que l'on pourrait appeler une anthropologie du politique : l'homme de pouvoir dans son cadre de vie, son milieu social, son rapport au public. Étudier les comportements et les usages du corps, la mise en scène du corps réel et du corps figuré, la construction des apparences, la production des images et le façonnement des imaginaires, ingrédients reconnus aujourd'hui comme indispensables à toute entreprise de gouvernance.Dans un temps où le travail sur la mémoire connaît des développements multiformes, cet ouvrage s'interroge sur les notions d'héritage, de tradition, de réception et de rejet, compris comme stratégies de pouvoir dans le cadre de la construction des États modernes, avec leurs spécificités propres, et de la compétition entre deux grandes dynasties, Habsbourg d'Espagne et Bourbons, qui ont façonné le visage de l'Europe.