Tisser (comme Pénélope) un linceul ou une parure de noces, tirer le fil pour se retrouver (comme Ariane et Thésée) ou pour se perdre ou s'attacher: la mythologie antique est riche de tissages concrets (Arachné, la meilleure des tisseuses) comme de tissages métaphoriques (fil du récit, fil de la vie). Ces images essaiment à travers la culture européenne avec les princesses des contes de fées blessées au fuseau, des tricoteuses révolutionnaires, en littérature et en arts, mais aussi tout simplement dans le quotidien des femmes: ouvrages de dame, raccommodage, contraintes domestiques accompagnent aussi les imaginaires du fil. Ce volume propose un parcours littéraire et artistique dans les mythologies du tissage, du filage, afin de contribuer à l'histoire des représentations du travail féminin.
Ce 12e numéro du Paon d'Héra désire honorer le mythe de Tristan et Isolde en inscrivant les recherches dans une perspective d'histoire des idées et des représentations. Présentant des sources puisées en amont et en aval de l'opéra romantique de Wagner, ce livre a le mérite d'approcher la légende par les truchements littéraire et musicologique, scénographique et cinématographique. Dans ce sillage, les auteurs de Tristan et Isolde: de l'aube au crépuscule – mythes, musiques, scènes et films ont réuni – en dehors des rapports visant Wagner et Debussy – les figures sœurs que sont Éros et Thanatos, la Nuit et le Jour, le Bien et le Mal, la Musique et le Silence, les Lumières et les Ténèbres…
Pourquoi le Paon d'Héra?Dans la mythologie grecque, Héra envoie Argos, le géant aux cent yeux, surveiller son infidèle époux Zeus, épris de Io. Pour retrouver sa liberté, le roi des dieux demande à Hermès de tuer le géant. Ce qu'il fait. Héra, dépitée, transfère les yeux d'Argos sur son animal préféré: le paon. Ce paon aux cent yeux indique le désir de notre revue de porter multiples regards sur un objet.